«Les pilotes suisses de F1», tel est le titre de ce livre de 864 pages et plus de 1200 photos, édité en deux tomes, que les journalistes Mario Luini et Jean-Marie Wyder ont consacré aux 43 pilotes suisses qui, ne serait-ce qu’une seule fois dans leur vie, se sont trouvés au volant d’une Formule 1. Le regretté Jo Siffert, considéré dans les années 1970 comme «le plus grand sportif suisse de son époque, un peu comme Roger Federer aujourd’hui», y a droit à plus de 140 pages !
Laurent Missbauer
Un livre monumental consacré à tous les pilotes suisses de F1
«Ce magnifique ouvrage raconte dans le détail l’épopée de tous Les pilotes suisses de F1. Tous ont nourri la même passion, avec plus au moins de succès, de moyens, de talent… Un seul l’a payée de sa vie au volant de sa F1: Jo Siffert, mort en 1971 à Brands Hatch, sur le circuit où, trois ans plus tôt, il avait remporté la première des sept victoires suisses comptabilisées à ce jour dans une épreuve du championnat du monde de F1», peut-on lire dans la préface du premier tome rédigée par Jacques Deschenaux, ancien commentateur des Grands Prix de F1 à la Télévision suisse romande.
Au début du chapitre consacré à Jo Siffert, Jean-Marie Wyder rappelle la formidable notoriété du pilote fribourgeois décédé le 24 octobre 1971 à Brands Hatch, lors d’une course de F1 disputée hors championnat, de la façon suivante: «Ce vendredi 29 octobre 1971, près de 50’000 personnes se massent le long du cortège funèbre dans sa ville natale de Fribourg. A notre connaissance, seul le Général Guisan, icône du pays durant la Seconde Guerre mondiale, avait réuni davantage de monde lors de ses funérailles célébrées à Lausanne en 1960.»
Jo Siffert devant Senna et Schumacher!
La notoriété de Jo Siffert ne s’atténue pas avec les années. Bien au contraire! Jean-Marie Wyder évoque dans le livre un sondage de 2008 qui demandait «Quel pilote de F1 de légende préférez-vous?» aux lecteurs du magazine suisse Télé Top Matin. «Jo Siffert y est arrivé en tête avec 54% des voix, suivi par Ayrton Senna et Michael Schumacher avec 26 et 13%, les autres n’obtenant que 7% des suffrages», relève Jean-Marie Wyder. On ne s’étonnera donc pas qu’il ait consacré au regretté pilote fribourgeois 142 pages du tome 1, la plupart du temps avec des photos inédites ou rarement vues. On relèvera par ailleurs que c’est Jo Siffert qui figure sur la couverture de ce tome.
Clay Regazzoni, autre grand nom du sport automobile suisse, se trouve quant à lui sur la couverture du tome 2. Avec Jo Siffert, il est le seul pilote helvétique à avoir remporté une course de F1 comptant pour le championnat du monde de F1. Cette dernière précision est de taille car Toulo de Graffenried s’était imposé au Grand Prix d’Angleterre de 1949 mais le championnat du de F1 n’a été créé qu’en 1950. Au chapitre des statistiques, Clay Regazzoni et Jo Siffert ont respectivement remporté cinq et deux Grands Prix de F1.
Clay Regazzoni au volant d’une Porsche 911 GT2
Une fois sa carrière de F1 terminée, à la suite d’un accident qui l’a rendu paraplégique en 1980, à Long Beach, théâtre le 30 mars du Grand Prix des Etats-Unis Ouest, Clay Regazzoni a continué à courir avec des véhicules qui disposaient de commandes manuelles. C’était par exemple le cas de la Porsche 911 GT2 dont il a partagé le volant avec Henri Pescarolo et Fulvio Maria Ballabio lors des essais des 4 Heures de Monza.
Il a également participé au volant d’une Ferrari F40 à la Course automobile nationale de Romont, manche du championnat de Suisse de 1999, et a disputé plusieurs Paris-Dakar avec des 4×4 Mercedes, ainsi que des poids lourds Iveco et Tatra. Il a même remporté la catégorie des camions au Rallye des Pharaons de 1988 au volant d’un Tatra 813 6×6. On relèvera enfin que, victime très probablement d’un malaise, Clay Regazzoni a trouvé la mort le 15 décembre 2006 en allant violemment heurter l’arrière d’un camion sur une autoroute italienne, près de Parme. Il était alors âgé de 67 ans.
Les deux tomes du livre «Les pilotes suisses de F1» ne se contentent cependant pas d’évoquer uniquement nos compatriotes les plus connus, à l’image de Jo Siffert, Clay Regazzoni, Marc Surer ou encore Sébastien Buemi. Ils passent également en revue les exploits du Tessinois Silvio Moser dont le meilleur résultat en F1 a été une 5e place au Grand Prix des Pays-Bas en 1968.
Un certain Jean-Claude Rudaz
(Placer ici les photos 11, 12 et 13)
Même des pilotes qui n’ont pas pris le départ d’une course de F1 comptant pour le championnat du monde sont évoqués. Parmi eux, on citera notamment Jean-Claude Rudaz. Ce pilote valaisan a participé en 1964 à deux grands prix ne comptant pas pour le championnat du monde de F1: à Syracuse, en Sicile, et à Silverstone, en Angleterre. Il traversait alors toute l’Europe en transportant sa monoplace avec un ancien camion Saurer qui ne dépassait pas les 60 km/h en vitesse de pointe! Au Grand Prix d’Italie de 1964, qui, lui, comptait bel et bien pour le championnat du monde, il parvenait à se qualifier mais cassait son moteur aux termes des essais et devait ainsi renoncer à participer à la course. Ce sont de telles anecdotes et bien d’autres encore qui vous attendent dans les deux tomes de ce livre monumental qui a eu droit à d’excellents échos dans la presse suisse.
«C’est un ouvrage unique», a ainsi salué le quotidien suisse alémanique Blick. «C’est une œuvre magistrale», a pour sa part titré le journal Le Matin à Lausanne. La Revue automobile l’a qualifié de «La bible des pilotes suisses, un ouvrage de référence à la fois exhaustif et superbement documenté». Ce ne sont là que trois des nombreuses louanges que nous avons pu lire sur le livre «Die Schweizer Fahrer in der F1 – Les pilotes suisses de F1 – I piloti svizzeri di F1». Publié en trois langues et en deux tomes, il peut être commandé sur le site internet suivant: www.lespilotessuissesdef1.ch