HAMILTON A ILLUMINÉ MONZA
Le Grand Prix d’Italie 2017 a clarifié une question dont la réponse n’était pas apparue à Sebastian Vettel une semaine plus tôt à Francorchamps. Après sa troisième place devant des tifosi désappointés, l’Allemand ne pouvait plus affirmer que la Ferrari SF70 H est plus rapide que la Mercedes W08. Plus que le sensationnel Lewis Hamilton, dont le brio et la maîtrise ont illuminé Monza de vendredi matin à dimanche après-midi, c’est Vallteri Bottas qui en a fourni la démonstration la plus tangible. Quatrième sur la grille, cinquième après la première chicane, le Finlandais a pu compenser ses insuffisances en quatre petits tours grâce à la vélocité de sa Mercedes. Il a enfin réussi à en exploiter les ressources clairement supérieures à celles des Ferrari sur un tracé aussi rapide. Avant la fin du premier tour, il était déjà venu à bout de Raïkkonen. Stroll (3e) et Ocon (2e) furent dans l’impossibilité de lui résister. Si bien qu’après quatre tours, les deux Mercedes maitrisaient totalement la situation. Vettel franchit l’arrivée 36 secondes après elles : il venait d’être détrôné pour la première fois de la saison et pas par n’importe quel adversaire, Hamilton ! Après l’éblouissante démonstration de pilotage que Lewis avait fournie en qualification sous la pluie (plus d’une seconde d’avance sur son plus proche rival, Verstappen), ça n’était que justice.
Johnny RIVES.
Extraits video de la course
RICCIARDO, SAUVEUR DE RED BULL.
GP Italie 2017 – Riciardo – Red Bull @ DR
A cause des pénalités concédées à Monza par son équipe, Daniel Ricciardo était en 16e position sur la grille de départ. Donc encore moins bien placé que son équipier Max Verstappen (13e). Pourtant, une fois de plus, à l’arrivée c’est lui qui a sauvé la mise pour Red Bull. En obtenant de haute lutte une quatrième place de qualité (entre les deux Ferrari), cependant que Verstappen, contraint par l’un de ses deux accrochages d’effectuer deux arrêts au lieu d’un seul, s’est contenté de la 10e place. Finalement, malgré les spectaculaires coups d’éclat accomplis, ici et là, par le jeune prodige Néerlandais, il s’avère que le pilote le plus fructueux de Red Bull, n’est autre que le souriant Australien. D’autant que sa constance n’exclut pas un brio certain – même s’il ne le revendique pas de façon aussi manifeste que son équipier. Un chiffre et une action en donnent l’illustration à Monza.
Le chiffre c’est son meilleur tour en course (1’23’’361) qui lui a permis de battre celui d’Hamilton (1’23’’488). Performance réussie en fin de parcours en profitant du fait qu’Hamilton, course gagnée, contrôlait la situation, alors que lui même donnait tout ce qu’il pouvait pour revenir sur Vettel (3e).
L’action c’est son dépassement ahurissant sur Raïkkonen au 41e tour, pour lui subtiliser la quatrième place. Pour y parvenir, Ricciardo panacha de ruse son coup d’audace. Il fit mine de rester sagement dans le sillage de la Ferrari à l’approche de la chicane. Pour déboiter au tout dernier moment sur la droite tout en retardant son freinage de façon inouïe. Maitrisant superbement sa Red Bull, il réussit à avaler la chicane sans mettre en danger son adversaire. Il était quatrième du GP d’Italie. Du grand art !
OCON SANS SA « V MAX »
Julien Febreau a probablement eu raison de suggérer, au micro de Canal +, qu’Esteban Ocon a, au cours du GP d’Italie, sans doute partiellement payé l’exploit qu’il avait réussi en qualification sur piste détrempée – cinquième temps devant les deux Ferrari. Car manifestement dimanche, la Force India n°31 ne disposait pas complètement de son meilleur atout – une vitesse de pointe la plaçant habituellement hors de portée de la plupart de ses rivales, Mercedes et Ferrari exceptées. L’appui aérodynamique qui avait favorisé son exploit samedi se retournait alors sans doute contre lui en le privant de sa belle « V max ». Cela ne l’empêcha fort heureusement pas de résister aux Williams. Pour une fois débarrassé de l’encombrante présence dans son voisinage immédiat de l’autre Force India, Ocon eut un comportement magnifique d’un bout à l’autre du GP d’Italie. En maintenant une cadence endiablée sans concéder la moindre faute – alors que pourtant l’excellent Lance Stroll avait tout fait pour l’y pousser. La sixième place qui lui échut en fin de compte est de toute beauté – quand bien même il rêvait d’un podium. Cela dit, il serait injuste de laisser dans l’ombre son « frère ennemi » Sergio Perez qui, bien plus mal placé sur la grille, a réussi à revenir dans le sillage des Williams pour exercer sur elles en fin de parcours la même pression qu’elles appliquaient à Ocon. Entre les deux rivaux de Force India, le dernier chapitre est loin d’être écrit…
FERRARI : RIEN N’EST PERDU ?
Infatigable optimiste, Sebastian Vettel a affirmé après Monza que rien n’était perdu pour lui et pour Ferrari dans la perspective du titre de champion du monde. Pourtant, si l’on prend pour référence les trois dernières victoires d’Hamilton et de Mercedes (Silverstone, Francorchamps, Monza) et la façon dont elles ont été bâties, on voit mal comment Vettel, malgré son talent, pourrait s’en tirer. A Monza, la vitesse des Mercedes a prévalu. Mais pas seulement. Le comportement désastreux des Ferrari sur piste mouillée lors des qualifications (Raïkkonen et Vettel ont concédé 2’’5 sur leur meilleur tour à l’extraordinaire « pole-man » Hamilton, mais aussi plus d’une seconde à Bottas pourtant moins en verve que son glorieux équipier) incite à s’interroger sur leurs qualités routières. Le circuit de Singapour permettra d’y voir plus clair en ce domaine. « Il devrait mieux convenir aux Ferrari », promettent les pilotes de la Scuderia. Si tel n’était pas le cas, alors on ne donnerait plus cher du tout des chances de Vettel…