27 juin 2017

Johnny Rives F1, Azerbaïdjan 2017

NAVRANT ? FÉROCE ?…HALETANT !

 On hésite, à l’issue de ce Grand Prix d’Azerbaïdjan, entre l’enthousiasme provoqué par une fin de course haletante et l’insatisfaction d’avoir été dupé. Car s’il fut rocambolesque à un point inouï, ce final où six secondes seulement séparaient Ricciardo (vainqueur) d’Hamilton (6e) n’était-il pas factice ? La conséquence d’une situation truquée ? Comment prendre au sérieux une course où, aux deux tiers de la distance (du 34e au 37e tours), Stroll, Magnusen et Ocon luttaient pour la 2e place derrière Ricciardo. Ils précédaient alors Alonso, Bottas, Vettel et Hamilton, excusez du  peu… Un gag ? Non, le résultat d’un enchevêtrement de circonstances houleuses ayant provoqué plusieurs interventions de la « safety car » (SC), aussi inopportunes qu’inévitables. Interventions qui atteignirent leur paroxysme par le recours au drapeau rouge… pour nettoyer la piste !

 Dès les essais des doutes étaient apparus sur les aptitudes des commissaires de piste locaux, volontaires mais peu maîtres de leur sang-froid. En course ils furent encore mis à l’épreuve par la férocité avec laquelle s’exerça la rivalité des pilotes. Notamment entre « équipiers » ( ?) comme Kvyatt et Sainz au premier tour, Ocon et Perez un peu plus tard, et même Wehrlein et Ericson tout en queue de peloton. Ou encore entre compatriotes, comme Raïkkonen et Bottas (1er tour). Voire entre champions du monde (Hamilton et Vettel).

 Férocité ? Oui, aucun autre mot ne nous vient à l’esprit. Car leur rivalité aiguë transgresse toute notion de loyauté chez les pilotes d’aujourd’hui. Au final, tout cela s’est heureusement achevé par un grand et beau sourire, celui de Daniel Ricciardo. Chanceux, certes. Mais qui a fait preuve d’un panache digne de Verstappen à la sortie du drapeau rouge en remettant à leur place au prix d’un seul freinage les deux Williams et la Renault d’Hulkenberg pour passer de la 6e à la 3e place. Juste avant que, devant lui, contraints et forcés, Hamilton et Vettel, ne lui offrent à grands regrets le commandement de la course. Et la victoire.

                                                   Johnny RIVES

 

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HAMILTON ET VETTEL

 Sur le moment précis, au vu des images de l’incident Hamilton-Vettel, j’ai pensé au football. Comme beaucoup, j’adore ce sport… malgré ses défauts. Parmi lesquels le plus détestable est le mauvais coup appliqué loin du regard de l’arbitre qui incite la victime à se faire justice elle-même (à tort). Et du coup tombe souvent sous le coup d’une sanction – carton jaune ou rouge – quand celui ayant déclenché l’affaire en sort (aux yeux de l’arbitre, qui a été trompé) blanc comme neige. Avant même de savoir que Vettel écoperait d’un stop and go de 10 secondes, il était évident qu’il ne s’en tirerait pas impuni. Alors que ce pauvre Hamilton, en habile faux derche, aurait la bénédiction des juges. Après la course, enquête a été menée tout de même. Elle révèle que contrairement à ce que l’on avait cru voir, Hamilton n’est pas coupable d’un freinage intempestif au moment où Vettel croyait qu’au contraire il allait accélérer. Qu’a-t-il dit, ce bon Lewis, après avoir été lavé de tout soupçon par les juges ? « Je contrôlais le rythme (…) J’ai pressé la pédale de frein comme d’habitude. Je pense qu’il a mal jugé mon pilotage. » (témoignage rapporté par Fréderic Féret dans L’Equipe de lundi).

 Il reconnaît bien avoir freiné mais les juges ont dû estimer que ce coup de frein n’était pas « intempestif ». Quoiqu’il en soit, Vettel a eu le tort, l’énorme tort, de se faire justice lui-même. Et il l’a payé au prix fort. Encore heureux (pour lui, pas pour Lewis) que son rival au championnat ait lui aussi perdu quelques secondes à son stand pour changer la protection latérale de son cockpit. Cela lui a permis de lui reprendre deux petits points au championnat.

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OCON ET PEREZ

Là encore, l’un des deux joue les effarouchés. Et bien sûr c’est celui que l’on a vu si dur et inflexible au GP du Canada, refusant de laisser son équipier passer pour qu’il aille attaquer Ricciardo (tiens, déjà lui !) qui les précédait. Perez, car c’est bien de lui qu’il s’agit, se comporte avec une autorité telle au sein de l’équipe Force India, qu’il impose le silence à celui qui est sensé la diriger ! Après l’affaire du Canada, rien n’a été réglé par le chef de l’équipe Force India. Si bien qu’on en est arrivé au « règlement de compte » qui a outragé ce bon, ce gentil et ce sportif Sergio Perez à Bakou. Qui s’est posé en professeur de morale vis à vis du jeune et tendre Esteban Ocon. Jeune oui, mais pas si tendre que ça comme peut s’en rendre compte ce vieux dur à cuire de Perez au fil des courses. Un Perez dont il faut saluer le talent, car il démontre à chaque sortie combien il est rapide en tirant un parti maximal de sa F1 rose. Ocon est tombé sur un sacré client ! Mais Perez lui aussi n’est pas tombé sur le premier venu depuis qu’Ocon l’a rejoint. Deux sacrés pilotes. Cela nous promet d’autres étincelles. Voire plus.

RAÏKKONEN ET BOTTAS

Les deux Finlandais ont déjà eu maille à partir l’un contre l’autre. On se souvient d’un affrontement « musclé » au Mexique l’an dernier, à l’issue duquel Kimi était resté sur le carreau. Pas de quoi l’inciter à faire le moindre cadeau à son compatriote. Ce qui est clairement apparu à Bakou où, s’engageant dans le deuxième virage du Grand Prix avec une demie longueur d’avance Raïkkonen a voulu montrer à Bottas que la trajectoire lui appartenait. « Tu en es sûr ? » n’a pas eu le temps de lui lancer Vallteri. Résultat, avec une Ferrari meurtrie, Kimi s’est retrouvé 5e et en difficulté d’y rester. Tandis que Bottas se retrouvait en 20e et dernière position, bien loin du 19e (Sainz, qui payait lui-même une gentillesse de Kvyatt à son égard). Mais, merci à la SC (safety car) qui lui permit bientôt d’effacer son tour de retard. Revenu au même niveau que les derniers du peloton, ce fut un jeu d’enfant pour lui que de s’y frayer un passage. Jusqu’à souffler la 2e place au brave Lance Stroll… qui la méritait moins que lui il est vrai. Mais au passage on notera que l’écart qui le séparait d’Hamilton à l’issue des qualifications (0’’5) se retrouve de nouveau en course. Le meilleur tour d’Hamilton (1’43’’469) devance nettement le sien (1’43’’925). Quant à savoir comment le meilleur tour absolu (1’43’’441) est revenu à Sebastian Vettel c’est un mystère, tant paraissait grand l’écart en performances marqué par les Mercedes sur les Ferrari sur l’étrange circuit de Bakou.

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 Qu’en sera-t-il à Zeltweg ? Pardon, toutes nos excuses : sur le Red Bull Ring ? La réponse à cette question sera peut-être fournie par Max Verstappen qui mériterait vraiment que la malchance lui tourne enfin le dos.

 Un mot pour ne pas passer sous silence les résultats (heureux) d’Alonso et Wehrlein, 9e et 10e – à l’usure et à force de ténacité. Alonso estime même qu’en « conditions normales », il aurait pu rivaliser avec Ricciardo. On a été troublé par ce constat jusqu’à ce que l’on comprenne que « conditions normales » signifiait dans son esprit « avec un moteur de F1 digne de ce nom ».

GP Azerbaïdjan 2017 - Podium - Ricciardo @ DR

GP Azerbaïdjan 2017 – Podium – Ricciardo @ DR

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