Grand Prix de France 1967 – Au début de la saison 67 la Formule 1 a perdu Lorenzo Bandini lors du Grand Prix de Monaco. La Scuderia est durement touchée par sa disparition. Après ce drame Chris Amon, récemment engagé, va être destiné à endosser le rôle de leader de son écurie. C’est le cas en terre sarthoise car Mike Parkes, accidenté en Belgique, est indisponible. Ludovico Scarfiotti, initialement prévu sur la liste des engagements, est absent car entré en conflit avec son employeur. L’Italien n’est pas reconduit par la suite. Amon va donc tracer seul l’avenir de Ferrari pratiquement jusqu’à la fin de la saison exception faite lors de la dernière course au Mexique.
François Coeuret
Le moteur Cosworth DFV équipant la Lotus 49 entame sa première saison. Il ne tarde pas à confirmer ses qualités par une première victoire. Jim Clark remporte le troisième Grand Prix de la saison à Zandwort. La compétition s’annonce très serrée, quatre vainqueurs différents lors des premières courses : Rodriguez, Hulme, Clark, Gurney. Quatre châssis et quatre moteurs différents, sans l’ordre Cooper, Brabham, Lotus, Eagle – Maserati, Repco, Cosworth, Weslake. Avant l’épreuve française Hulme est en tête du Championnat (16pts) devant Amon-Rodriguez (11pts), Clark (10pts), Gurney (9pts), Brabham (7pts), Hill-Stewart (6pts).
1er juillet
Quinze pilotes vont disputer le Grand Prix de France, la cinquième épreuve du championnat qui a lieu sur le circuit Bugatti au Mans. Un tracé inauguré en 66 quelque peu étriqué pour les F1. Il ne fait pas l’unanimité du côté des participants, Hulme le leader du Championnat le qualifie de circuit « Mickey Mouse ». La piste mancelle reçoit d’ailleurs le Championnat du Monde de Formule 1 pour la première…Et dernière fois. En dehors de la ligne droite des stands, de la courbe Dunlop et celle de l’étroit Chemin aux bœufs, le secteur de La Chapelle jusqu’au double droit du Garage Vert impose de courtes relances sur une faible largeur. Un enchaînement rapide, le « S » Bleu, précède le droit serré du raccordement. Une configuration cependant variée sur les quatre kilomètres et quelques hectomètres de piste.
Engagés-essais : Au chapitre des engagés : deux Brabham Repco (Brabham-Hulme), deux Lotus Cosworth (Clark-G Hill), une Ferrari (Amon), deux BRM (Stewart-Spence), deux Cooper Maserati usine (Rindt-Rodriguez), deux Eagle Weslake (Gurney-Mc Laren), une Cooper Maserati Rob Walker (Siffert), une ancienne Brabham BT 11 Climax privée pour Bob Anderson, une ancienne BRM Reg Parnell pour Irwin, une Cooper Maserati privée pour Guy Ligier. Surtees (Honda), Bonnier (Cooper), Beltoise et Servoz Gavin (Matra F2) sont forfaits.
Les essais finalisent une hiérarchie très serrés: Hill obtient le meilleur temps devant Brabham et Gurney. Les trois pilotes se tiennent en 8/10èmes de seconde. Suivent Clark, Mc Laren, Hulme, Amon, Rindt, Irwin, Stewart. Ferment la grille Siffert, Spence, Rodriguez, Anderson, Ligier qui concède 9 secondes pile au détenteur du tour le plus rapide.
2 juillet
La course : La grille 3/2 est libérée au baissé du drapeau national. Hill prend la tête mais dès le deuxième tour Brabham s’empare de la première place pour la céder à Clark au cinquième passage. Les trois hommes roulent dans un mouchoir, Hill retrouve la tête du onzième au treizième tour tandis que Clark récupère le leadership de la course dès le quatorzième.
Il tient sa position jusqu’au tour 23 durant lequel sa transmission cède. Brabham, alors second, hérite du commandement et va asseoir sa suprématie. Gurney tente de lui contester mais au quarantième tour une conduite d’essence défectueuse anéantit ses efforts. Ce qui permet à Hulme d’accéder à la seconde position qui assure un doublé pour l’écurie australienne.
La deuxième Lotus a aussi grillé sa transmission. Huit abandons marquent ce Grand Prix. Plus de la moitié de l’effectif initial. Six pilotes sont classés, Ligier qui n’a couvert que soixante-huit tours sur les quatre-vingts figure derrière le sixième. A la suite du duo Brabham-Hulme, Stewart finit troisième devant Siffert, Irwin et Rodriguez.
Après le podium, le célèbre site voué à l’endurance prend congé définitivement avec la communauté F1. Cependant, parmi les pilotes de monoplace, ils seront encore un bon nombre à fouler le tarmac de la ligne des stands à l’occasion des futures 24 Heures.
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