Grand Prix d’Abu Dhabi 2018 – Le final du championnat 2018 de F1 ne pouvait mieux survenir que par une victoire de l’homme qui en a été l’incontestable dominateur : Lewis Hamilton.
A l’âge de 33 ans, l’Anglais a conclu par un cinquième titre mondial et une soixante treizième victoire une saison qu’il a dominée de la tête et des épaules.
A titre de comparaison, comptant 25 victoires et deux titres mondiaux, Jim Clark venait à peine d’atteindre le même âge lorsqu’il disparut en course. Ayrton Senna comptait, lorsqu’il fut fauché à son tour, un an de plus, 41 victoires et trois titres.
Quant à Fangio, il était proche de la quarantaine le jour de sa première victoire en Grand Prix (Monaco 1950) !
Le seul, dans l’histoire des Grands Prix, pouvant supporter une comparaison directe avec Hamilton, au même âge, est Michael Schumacher : à 33 ans, fin 2002, l’Allemand totalisait 69 victoires et cinq titres mondiaux.
Hamilton aura connu le bonheur d’un couronnement suprême survenu au terme d’une course menée de main de maître, comme souvent. En dépit d’un changement de pneus précoce lui ayant valu d’achever le parcours en pilotant avec circonspection pour garder un avantage minimum (moins de trois secondes) sur son grand rival de la saison, Sebastian Vettel. A qui d’ailleurs, il rendit hommage avec son élégance habituelle…
Johnny Rives
Pour mémoire :
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HAMILTON LE MEILLEUR.
Ce Grand Prix d’Abu Dhabi 2018 a confirmé ce nous avaient indiqué les épreuves précédentes : Hamilton s’est montré une fois de plus meilleur que des pilotes sans doute capables de rivaliser avec lui en vitesse pure – Vettel, Verstappen, voire Ricciardo. Mais qui n’évitent pas toujours les fautes de pilotage à cause d’erreurs de jugement. On cherche en vain, cette saison, une course dans laquelle Hamilton aurait pu être victime de sa propre défaillance. Il avait dû attendre le quatrième rendez-vous de la saison (Bakou) pour signer la première de ses onze victoires.
Cela à cause de l’entrée en lice tonitruante des Ferrari emmenées par un Vettel en qui l’on voyait le prochain champion du monde. Mais dont il se tenait si près, malgré ses insuccès initiaux, qu’il émergea en tête du championnat au soir de cette première victoire. Vettel réussit à lui résister jusqu’à ce terrible G.P. d’Allemagne où il perdit la face sous les yeux de son propre public. Et bien plus encore : le titre ! Car après cela, tout s’enchaîna comme par enchantement pour Hamilton : huit victoires sur les onze épreuves restantes ! Tout était dit.
PRIX ORANGE, PRIX CITRON.
A l’heure des bilans, quels constats dresser au soir du Grand Prix d’Abu Dhabi 2018 ? Au plan des pilotes, on a constaté qu’Hamilton avait été sans rival digne de ce nom en 2018. Malgré Vettel, malgré Verstappen, malgré Ricciardo. Les déceptions en ce domaine ? On soulignera surtout celle de Valtteri Bottas, symbolisée par sa démonstration d’impuissance d’Abu Dhabi en fin de course face aux agressives Red Bull. Au plan des moteurs, les prestations des Honda en fin de saison laissent planer un doute terrible pour Red Bull qui en « bénéficiera » ( ?) en 2019.
A moins que les Japonais aient dissimulé une botte secrète. Parmi les équipes, la plus grosse déception est provenue évidemment de McLaren qui avait été si critique vis à vis de Honda en 2017 qu’on la croyait capable, avec un moteur Renault, de se hisser au niveau des Red Bull en 2018. Mais loin s’en est fallu !
A l’inverse, la belle surprise aura été le spectaculaire redressement des Sauber. Derrière lequel comment ne pas voir l’action du team principal Frederic Vasseur et la pointe de vitesse de l’étonnant et prometteur Charles Leclerc. Dont la confrontation avec Vettel chez Ferrari la saison prochaine vaudra d’être suivie de près…
Cette équipe Sauber mériterait le prix orange de l’amabilité s’il existait, pour la discrétion et l’efficacité du travail qu’elle a mené. A l’image de son pilote Leclerc, souriant toujours et sans forfanterie jamais. A l’inverse on décernerait bien un prix citron à Red Bull, où, à l’exception du sympathique Ricciardo, les réflexions étaient souvent amères. Et qui, pour couronner une saison si contrastée entre performances (bonnes) et comportement (acide) a fini en beauté en interdisant au méritant et souriant Daniel Ricciardo de rouler pour sa prochaine équipe (Renault) avant le 31 décembre, au terme de son contrat. La sportivité n’est pas l’apanage de tous…