21 octobre 2014

Un dernier bain de soleil – Robert Simac

« Rien à faire contre les 2 litres avec mon 1600. Ils me larguent dans les lignes droites. Je reviens bien sur eux dans la partie sinueuse et je pourrais peut-être tenter quelque chose, mais ce serait trop risqué. Je ne peux pas me permettre de casser la voiture. » C’est ainsi que Robert Simac nous raconte sa course, quelques minutes après la petite cérémonie qui l’a vu recevoir la coupe du vainqueur de la catégorie 1600 du plateau F2.

Olivier Favre

Cinquième place de la course pour le pilote alsacien et sa March 712 M, derrière quatre 2 litres inabordables (2 March, 2 Ralt). Auvent Simac.JPGAttablés sous l’auvent jaune, nous dégustons une part de gâteau fait maison par Cathy Simac et sommes de nouveau, un an après notre rencontre chez eux (voir ici), parfaitement à l’aise avec ce couple de passionnés si attachants. Initialement, Robert, déjà titré une nouvelle fois depuis la course précédente à Zandvoort, n’avait pas prévu d’être là à Dijon pour la Motors Cup. Mais la voiture qu’il avait été invité à piloter aux 10 000 tours du Castellet a cassé son moteur et il a changé ses plans en dernière minute. « C’est quand même dommage que les organisateurs ne soient pas capables de s’entendre pour que deux meetings français n’aient pas lieu le même week-end ! » poursuit Robert.

Le fait est que le plateau global de la Motors Cup de Dijon semble souffrir de cette concurrence.Attente F2.jpg Si les F2 sont sans conteste le clou du week-end, si les F3-1000 cc forment un bel essaim hurleur, le reste est moins attractif : quelques protos 2 litres, plusieurs jolies Crosslé et des Porsche et Viper assez récentes s’affrontent dans des courses disparates. L’affluence s’en ressent, elle est sans commune mesure avec celle qui garnissait les gradins lors de ma précédente visite, pour le GP de l’Age d’Or, l’année dernière. De même, hormis pour se sustenter ou pour s’équiper de pied en cap chez les vendeurs de Stand 21 venus en voisins, inutile de chercher un stand marchand : pas de miniatures, pas de livres. Ah si, pardon ! en plein milieu du paddock on retrouve une tête connue : venu tout exprès de sa Normandie au volant de son speedster Opel, Philippe Vogel dédicace ses productions, évidemment vêtu de sa combinaison au nom de Mike Beuttler. Satisfait, il me confie en fin de journée qu’il a rarement eu autant de succès. Il a même vendu un exemplaire de son livret de photos Diapotos sur Dijon à un Suisse qui a reconnu la Chevron qu’il pilotait aux 1000 km en 1975 ! Un grand écart temporel qui n’est pas si rare : ainsi, Robert nous raconte qu’un voisin de paddock est venu le voir pour lui dire qu’il connaissait sa March parfaitement, et pour cause : il était le mécano de Jean-Pierre Jaussaud chez Marcel Arnold en 1971 !

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Protos-GT.JPGCrosslé.JPG

Peu de monde donc, mais une ambiance agréable en ce samedi d’automne quasi estival où les gros nuages qui parsèment le ciel ont le bon goût d’attendre la nuit pour libérer leur cargaison. Porsche 911 E.JPGC’est quasiment un meeting en privé, où la grande famille de la course historique a plaisir à se retrouver une dernière fois sous le soleil, avant de plonger dans les longs mois d’hiver durant lesquels les voitures seront démontées, auscultées, bichonnées. C’est en tout cas ce qui attend Robert tous les samedis pendant les mois qui viennent, avec les conseils et l’appui technique amicaux de Heinz Hunziker, le patron de Hunziker Motorsport, qui vient lui aussi rendre visite à Robert alors que nous terminons notre part de gâteau. Il s’ensuit entre les deux hommes un dialogue technique en « schwitzerdeutsch » totalement hors de portée de notre entendement. Aussi, nous nous éclipsons bientôt pour aller voir tourner les « screamers », dernière course de la journée.

Sieste.JPGOranges.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, pluie et fraîcheur automnale seront de la partie. Logiquement, plusieurs pilotes renonceront à se risquer en piste dans ces conditions. Pas Robert qui, moins handicapé par son déficit de puissance, terminera 2e sur les talons de la March 2 litres de Torgny Johansson. Mais, je l’avoue, nous n’étions plus là pour l’applaudir. Avisés des prévisions météo, nous avions lâchement mis le cap sur Beaune pour une visite de cave à l’abri des intempéries !

March-Simac.JPG

Photos @ Olivier Favre

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