25 juin 2013

Rouges à Prenois

Lorsqu’en 1964, Jacques Potherat et Serge Pozzoli on lancé une manifestation d’anciennes voitures de compétition, ils en ont bien choisi le nom. « L’Age d’Or », mytique, est celui d’une terre libre de toute contrainte, sans loi, où bonne foi et honnêteté constituent  le socle des rapports entre les hommes. Un idéal sportif en somme.
Olivier Favre nous guide autour du circuit de Dijon où, après Rouen et Monthlery, l’Age d’Or a élu domicile depuis quelques années.
 
Classic COURSES
 

Misant sur le beau temps (risqué, cette année …), j’avais programmé de longue date une petite virée samedi dernier à Prenois pour le Grand Prix de l’Age d’Or 2013. Mon premier GPAO, même si ce n’était pas ma première visite sur le circuit bourguignon.

J’arrive un peu après 10 h, après m’être perdu en sortant de Dijon avec ma Twingo de location, je supporte encore un quart d’heure d’attente aux guichets (était-il possible d’acheter ses billets à l’avance sur Internet ? je n’ai pas trouvé où … En tout cas, ce serait une bonne chose, nous sommes au XXIe siècle, que diable !) avant de pouvoir enfin pénétrer dans l’enceinte du circuit.

 

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Espada et Mathis

Tout le monde est en tenue estivale, mais un vent assez frais s’emploie à éloigner les nuages et fait oublier que le soleil de juin n’est plus celui d’avril. Je remarque vite que, depuis ma dernière visite (2007), il y a du neuf : des gradins ont été aménagés sur les buttes qui surplombent le gauche de la Bretelle et, tout au long du circuit, une quinzaine de panneaux thématiques retracent les grands moments et les caractéristiques principales d’un circuit qui a fêté ses 40 ans en 2012. Rien d’extraordinaire mais, quand on connaît le triste destin de certains circuits français, il est rassurant de voir qu’on investit un minimum sur le site ; c’est au moins la preuve qu’on souhaite en préserver la mémoire et qu’on se soucie un peu de son avenir

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Panneau historique

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CHEVROLET MONZA – Déjà impressionnante à l’arrêt dans sa robe des 24 Heures du Mans 1976, la Chevrolet Monza l’était aussi sur le circuit ; très bien conduite par Gilles Ceron, elle a dominé la course des Saloon Cars, devant un proto Grac. Chevrolet Monza, Grac ? tout cela n’est pas très saloon, vous interrogez-vous ? le fait est que ce plateau était totalement hétéroclite, couvrant une trentaine d’années, de la Porsche 904 à la 964, et rassemblant des engins aussi divers que des Jidé et Fournier-Marcadier, R5 Turbo et R21 Super-Production, VW Coccinelles gonflées, BMW M3 et Ford Falcon, … Bref, un sacré fourre-tout ! plutôt joyeux car permettant à tout le monde de se faire plaisir, mais quand même un peu choquant pour le puriste.

 

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COOPER T51 GAGNANTE – LOTUS 21 EN REMORQUE – Composé quasi exclusivement de Cooper et de Lotus, le plateau de F1 du début des années 60 fut dominé par la Cooper T51 n° 29 vert pâle et rouge, couleurs d’époque du British Racing Partnership. Quant au pilote de la Lotus 21 n°9, il se fit remarquer autrement …

 

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BOND FORMULE JUNIOR – PANNEAU BOND (Click gauche sur image pour agrandir) – Comme souvent, le plateau des Formule Junior était le plus fourni, avec plus de 35 monoplaces, dont certaines assez rares. C’est ainsi que j’appris la brève aventure de l’Anglais Lawrence Bond, détaillée sur un panneau annonçant fièrement que cette longue monoplace à moteur avant fut la première monocoque, plus de deux ans avant la Lotus 25, généralement reconnue comme initiatrice de cette technique.

 

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WAINER F JUNIOR – WAINER-TORTUES –  Une élégante Wainer Formule Junior, marque milanaise (comme son nom ne l’indique pas) que l’on verra en F3 jusqu’en 1989, avec son logo composé de deux tortues vertes.

 

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BSH RENAULT – En flânant dans les allées au hasard des regroupements de clubs, on pouvait tomber sur des engins assez inattendus, telle cette BSH à moteur Renault, voiture vendue en kit au début des années 70 par la société Issy Automobiles de François Benais et Max Saint-Hilaire et prévue pour se greffer sur toute mécanique Renault de l’époque, R8, R16, Alpine, …

 

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HWM-JAGUAR – MASERATI 300 S A VENDRE – Une HWM-Jaguar et une Maserati 300 S (à vendre, au cas où un lecteur de CC aurait des fonds à investir …) portaient haut l’esprit Sport des fifties.

 

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QUAD-TYRRELL – Ou comment célébrer la mémoire du team Tyrrell époque Stewart-Cevert avec un quad …

 

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MATRA 630 – Un meeting historique avec une Matra, surtout en France, c’est quand même mieux : la 630 du Belge Luc Delbrassinne se chargeait de rappeler le souvenir de la marque au coq.

 

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PLATEAU F1 SEVENTIES – TYRRELL 008 – TROJAN – Plus d’une vingtaine de F1 3 litres Cosworth constituaient l’attraction principale de la journée. Seule sur sa planète, la McLaren MP4/1B de Nathan Kinch survolait la course, devant un assortiment de trois Ensign, trois Hesketh, trois Tyrrell (dont la 008 ex-Pironi du Suisse Hans Peter), trois Surtees, deux Lotus, … et une rare Trojan (sans doute l’unique châssis construit, allo Pierre, tu confirmes ?) ex-Tim Schenken en 1974, année qui vit arriver une profusion de nouvelles F1 « kit-cars » assemblées autour d’un Cosworth et d’une boîte Hewland.

 

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CARROSSERIE SHADOW – L’enveloppe d’une ex-F1 des seventies me fait penser à Jane B. : « où est l’ombre des Shadow(s), … »

 

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ALFA ROMEO – La fin de la journée se précise et je sens à présent nettement les effets conjugués du soleil et du vent. Il me suffit de regarder autour de moi pour constater que je ne suis pas le seul à m’être fait piéger : nombre de peaux encore très blanches ce matin, après cet hiver sans fin, se rapprochent désormais du rouge de cette magnifique Alfa des années 30.

Morale de cette journée et conclusion de ce billet : si tu reviens à Dijon, n’oublie pas ton chapeau à la maison !

 

Olivier FAVRE

Photos @ Olivier Favre

 

 

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