La DS verte, le flotteur du carburateur, une Bugatti 35 dans son jus, le feu arrière de la R8, la dernière BD, un Mirage, un tableau de chevaux et de vapeurs, une pompe à essence, la Brough Superior, un sac en croco, Rolland Garros, des livres… Qu’importe les objets, les expositions, leur prestige ou leur taille. Quelques soient les visiteurs, leurs nationalités, leurs intérêts et leurs possibilités ; le partage, les rencontres et les échanges entre passionnés constituent à notre avis la meilleure raison d’être de Retromobile.
Classic COURSES
Une belle tablée : Johnny Rives, Jacqueline Beltoise, Jean – Pierre Beltoise, Michel Hommell et Christian Courtel. Les dédicaces sont affutées, l’organisation sans faille. De l’autre côté de la rampe ce n’est pas mal non plus ; Just Jaekin, Manu Zurini, Jean Louis Moncet, Claude Furiet… Et aussi Gérard Gaud, Pascal Bisson, Pierre Ménard… ; ils sont tous là ou pas loin ! Les livres passent de mains en mains pour finir dans la vôtre. Une mécanique bien huilée. Pascal trouve immédiatement dans la biographie de Michel Hommell par Christian Courtel, les quelques lignes évoquant les talents de certains pigistes d’Auto-Hebdo. Une réjouissante reconnaissance pour les piliers de l’équipe Vatan. La biographie de François Cevert est belle. La sensibilité de Jacqueline Beltoise et la précision de Johnny Rives donnent à ce livre deux accès complémentaires et une humanité rare. Je me demande si une telle qualité a déjà été atteinte en France pour une biographie de sportif et à fortiori de pilote.
Les copains m’ayant pris au mot, c’est donc les bras chargés de leurs COURSES que je croise Luc Ferry sur le stand ICC Carene. Un salut, quelques mots échangés. Il a relayé notre interview sur sa page Facebook et manifeste son étonnement face aux réactions intéressées et positives du milieu intellectuel auquel celle-ci s’adresse. Il nous en remercie ( !…). Seule la Mairie de Paris aurait moins apprécié…
Jean – Paul Brunerie (« Volants et fourchettes ») anime de main de maître le stand « Région Limousin ». On est ici aux antipodes des délires obsessionnels et compulsifs de Paris. Cette région a en effet perçu le potentiel des nombreux clubs et associations de voitures anciennes pour le développement du tourisme en saison ET hors saison. Un guide – road book a été élaboré, reprenant routes, itinéraires, points d’étape et bonnes adresses. Beau travail. Manifestement apprécié au vu de la fréquentation du stand. Stand qui deviendra notre QG Retromobile ! QG qui sera renommé « Bar de l’escadrille » par des esprits facétieux.
Eclaté de boîte Cotal et Talbot T 23 cohabitent sur le stand Yann Carat Automobiles. En arrêt devant la première, ma perplexité attire l’attention de Joël Winter qui vient m’en expliquer les principes. L’histoire de la seconde n’est pas banale. Retrouvée assez défraichie aux Etats-Unis, cette Talbot T 23 Baby cabriolet est un prototype unique, carrossé par Chapron en 1938. Après deux années de recherches pour en retracer l’histoire, la restauration a été réalisée à un train d’enfer puisque les 2500 heures de travail nécessaires ont été faites en une seule petite année. De quoi fédérer et souder une jeune équipe en plein essor autour d’un beau challenge. Challenge évoqué par le menu dans un ouvrage non pas vendu mais offert contre toute donation ( au moins 50 euros ) à l’Institut du Cerveau et de la Moëlle épinière. (ICM). Intéressante démarche associant artisanat d’art, automobile classique et mécénat.
Pascal Dro nous confirme, s’il en était besoin, le succès de « Grand Prix ». Bonne revue consacrée à la course, notamment dans ses dimensions humaine et esthétique. Il a lancé il y a peu la revue « Ferdinand » consacrée au monde « Porsche » avec une philosophie similaire. D’autres projets à venir …
Inexorablement mes pas me portent vers le stand Porsche. Les 50 ans de la 911 permettent d’admirer le prototype de 1959, une des premières 911 et une 2,7 RS de 1973.
Toutes immaculées. Entre les deux plus anciennes, Butzi a su faire évoluer la forme de la voiture de façon spectaculaire. La 991 paraît bien volumineuse à côté des ballerines du début. Les 935 et 956 sont toujours aussi impressionnantes, tout comme le nombre des anciens pilotes d’endurance Porsche présents. Qui les nommera ?
« Gentleman car», cela ne vous parle peut être pas, mais si j’évoque Carol Shelby ou AC Cobra, cela devient peut être plus précis dans votre esprit. La société de Philippe Médart a été choisie par Carol Shelby pour diffuser les AC Cobra en Europe.
Claude Dubois, l’ancien pilote belge bien connu a fait office de « go-between » entre les deux hommes et s’occupe aujourd’hui, comme consultant, des relations entre la structure belge et les clients tandis que l’ancien pilote Jim Wallace est à Las Vegas pour traiter les commandes et la logistique de « Gentlemean Car».
Le responsable marketing nous fait les honneurs du stand où sont exposées une 289, une 289 FIA et une 427. Il mentionne « notre » slogan comme étant sa philosophie automobile. ( I remember when sex…) Ca rapproche ! Le bureau est abrité dans une caravane streamliner en aluminium poli. Tout cela a beaucoup d’allure, tout comme l’accueil fait aux visiteurs par cette équipe.
Lorsque nous sont présentés Lionel Zimmer, responsable du marketing Honda pour la Suisse et Laurent Matthey, il est fait mention des responsabilités de ce dernier à la tête de la collection Renaud. J’acquiesce en connaissance de cause, ce qui suscite le doute chez mes interlocuteurs. « Renaud pas Renault » me disent ils. Je confirme bien. La plus grande collection suisse de voiture d’avant guerre et l’une des plus belles d’Europe. Laurent Matthey semble apprécier car la discussion se prolonge un bon moment sur la qualité de cette collection et l’état de fonctionnement irréprochable de l’ensemble des voitures.
Millesim Classic Rallyes en la personne de Patrick Guidoux propose maintenant cinq rallyes « pas comme les autres », de Cognac, aux Cévennes en passant par le Limousin, l’Auvergne et les Pyrenées. Surprise, c’est Carol Quiniou qui officie sur le stand. La France possède des attraits, notamment pour la clientèle anglo-saxonne.
Le « Facel Vega » en deux volumes de l’amicale éponyme est une somme sans précédant pour la marque. Sorti en novembre, l’ouvrage est déjà épuisé. Les quatre auteurs, Jean-Paul Chambrette, Dominique Bel, Michel Renou et Michel Revoy ont accumulé et mis en forme sur une période de quinze ans les informations recueillies auprès des amateurs, des anciens collaborateurs et de la famille de Jean Daninos lui-même. On y apprend non seulement la genèse de ces très belles voitures, mais également le parcours des hommes et les aléas de la vie d’une entreprise. C’est la voiture de notre hôte, Michel Revoy qui était exposée à la Lustrerie Mathieu en fin d’année. Tiens, Hugues Auffray grand amateur d’américaines aime aussi les françaises !
Didier Malga nous présente une esquisse de ce que pourrait être une descendante des fameuses CG de Chappe et Gessalin (années 1970). Animées de moteurs SIMCA, ces berlinettes se distinguaient en rallyes, en côte et même en circuit en tenant la dragée haute à d’autres berlinettes… dont il est aussi question de la résurrection aujourd’hui. Les projets fourmillent du côté de Clermont Ferrand, entre la création de la revue Automobelles, destinées aux femmes passionnées d’automobiles, par Laurence Mauléon, le rallye des princesses effectué en …devinez ! …sous le parrainage d’Albert Uderzo (Il est beaucoup question de coqs gaulois sur Classic COURSES ces derniers temps… aurait on trouvé le responsable ?) et de Margaux Laffite et la vente aux enchères d’Arcurial qui propose un CG 548. Une actualité à suivre.
Parlerons nous des extraordinaires Helica, à traction par hélice, des DS exposées par Lukas Hüni, des Germain Lambert éclairées par la « Lustrerie Mathieu », de la Bugatti 1913 et du Morane de Rolland Garos ? Les photos en diront davantage que nous ne le pouvons.
Et si, de toutes ces belles machines, nous ne devions en retenir qu’une ? Qu’elle serait – elle pour 2013 ? En ce qui me concerne, sans hésitation , ce serait la Bentley Embiricos dessinée par Paulin. Mais pour vous ?
Et celle de la plus belle « dégaine » ? Je choisis Pépé la Gorde ! Quant au « jouet » le plus touchant, sous l’oeil de Gainsbourg, ce sera l’Hispano.
Pierre Ménard fait de rapides présentations à un Jacques Laffite en plein « touch and go » sur le stand « Pur Sang Argentina » .
Le diner Classic COURSES a réuni une dizaine de « pilliers » autour de Johnny Rives et d’Eric Bhat.Jean Paul Brunerie était entouré de Carol Quiniou et Katiouchka Vesselovski, tellement entouré qu’il n’a pu résister à un retour au bercail dans la 911 qui venait de faire le Monte Carlo Historique.
Gérard Gaud a soulevé le lièvre de la soirée avec le châssis de 300 SL exposé sur le stand Mercedes qui semble avoir deux numéros différents ! Pascal Bisson était manifestement heureux d’être là, comme nous tous. Lysiane Rives et Marion Rogar sont tombées sous le charme facétieux d’Eric.
Malgré la sonorité ‘puissante’ du lieu, Francis Rainaut, Pierre Ménard et moi avons pu profiter de la passion et des souvenirs de Johnny.
Une soirée d’amitié, de passion et de simplicité. Une affaire à suivre…
Olivier Rogar
Photos Dîner dernière photo @ Pascal Bisson
Photo stand Limousin @ Jean-Paul Brunerie
Photos Dîner, Luc Ferry en voiture @ Gérard Gaud
Photos Luc Ferry, Hugues Auffray @ Pierre Ménard
Autres Photos @ Olivier Rogar