Ce titre à la finesse spirituelle sans égale doit nous inciter à faire le déplacement au parc des expositions du Bourget en octobre pour voir un lieu où tout le monde amène sa belle, quelle que soit son extraction. Ici pas de chichis, on se gare à côté des copines, on papote gentiment entre passionnés, et ensuite seulement on entre dans le grand hall à la recherche du temps où tout était permis.
Classic COURSES
* : Pour visualiser l’album photos : clic gauche sur image.
Depuis treize ans, le salon Automédon présente des autos et motos (relativement) abordables pour la majorité des visiteurs. Plus qu’ailleurs, la passion sans fard accueille celui qui recherche un renseignement, un conseil ou tout simplement le plaisir de contempler les galbes de ces belles carrosseries témoins d’une époque la magie de l’automobile voulait dire quelque chose.
Les rencontres se font à la bonne franquette dans une ambiance légère où le rêve n’est pas inaccessible. Ici, c’est plus muscadet-saucisson que champagne-mignardises. Ça a son charme et ça n’empêche en rien de célébrer les grandes marques prestigieuses, comme Aston Martin qui fête cette année ses 100 ans d’existence.
Quelques belles pièces ont été amenées, dont une rarissime A3 datant de 1921 ( ci-contre à droite) et pouvant se targuer du prestige d’être la plus ancienne Aston Martin existante. Son petit moteur 4 cylindres de 1,5 litre ne développant que 38 chevaux lui permit malgré tout d’atteindre la respectable vitesse de 153 km/h sur l’anneau de Brooklands. A l’époque, c’était quelque chose ! A ses côtés une magnifique Aston Ulster Sport ( ci-contre à gauche) qui courut les 24 Heures du Mans et le TT en 1934. Et tout autour bien entendu, les incontournables joyaux de la marque anglaise de l’époque après-guerre, DB2, 4 et 6, joyaux dont on ne pourra jamais se lasser.
Le salon a pris pour thème majeur cette année celui des GT et des Sport. En matière de sport,
pas de salon de l’ancienne qui se respecte sans Alpine. Surtout en France ! On ne va pas s’en plaindre, surtout en admirant cette agressive A110 V85 de 1970 au moteur re-vitaminé chez Paul Condrillier, qui participa à la Ronde des Cévennes en 1990.
C’est pas du sport, mais quelque part c’en était de conduire ces rigolotes Méhari Citroën ! En ces temps de morosité institutionnalisée, Automédon a eu la bonne idée de faire une place d’honneur à une voiture on-ne-peut-plus popu qui a incarné pendant longtemps l’insouciance et la soif de liberté post soixante-huitardes. Basée sur une mécanique de 2CV, la Méhari fut lancée en plein milieu des événements de mai 1968. Son côté économique et modulable l’installa naturellement sur les lieux de vacances, et les promenades au bord des plages cheveux au vent n’en furent que plus appréciées. Sa coque en plastique la protégeait de la corrosion et elle fut bientôt appelée vers de plus vastes horizons tout aussi sablonneux : elle participa en mode 4×4 au Paris-Dakar en tant que véhicule d’assistance médicale.
Parmi les bizarreries que peut recéler un salon tel que Automédon, on tombe sur ce stand qui abrite deux restaurateurs bretons, deux frappadingues qui construisent des véhicules improbables pour le pur plaisir de donner corps à leurs rêves. Christophe Méhaut a réalisé dans son atelier de Sens de Bretagne cet étonnant engin qu’on verrait parfaitement filer le vent sur le lac salé de Bonneville dans les immédiates années d’après guerre. Il s’est effectivement inspiré d’un modèle piloté par Eddie Miller en 1950 sur lequel il a greffé un V8 Ford à soupapes latérales. Il n’est pour l’instant pas question de tenter un quelconque record avec, pour de simples raisons logistiques, c’est la passion brute qui a poussé Christophe à la construction de A à Z d’un tel véhicule. Juste à côté, encore un truc de fou avec « The Dreamster », œuvre de Youenn Perrin réalisée dans son atelier Au Temps Passéà La Bosse de Bretagne. Basé sur une carrosserie de Ford 32 et un capot avant de Delage, ce Hot Rod surbaissé propulsé par un gros V8 Buick n’a été conçu que pour la satisfaction de la belle ouvrage et du travail accompli. C’est pas beau, ça ?
Après avoir admiré la plastique fluide de cette barquette Simca Sport Deho de 1938, on regagne le parking extérieur où se situe une partie de l’âme d’Automédon :celle des passionnés allant à la rencontre d’autres passionnés. Et comme il fait grand soleil, la flamme s’allume très vite.
Vaste choix
Flamme latine
Muscle cars
Pierre Ménard
Photos © Pierre Ménard