Il revient à notre « ambassadeur » à Maranello, Jean-Paul Orjebin, le mérite d’être apprécié par ses amis d’Emilie Romagne en général et par Cesare Carani en particulier. Et d’être aussi dans les petits papiers du Club Ferrari France. Tous les paramètres étaient réunis pour que cette matinée soit belle. D’ailleurs il l’a aimée, semble-t-il.
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De Jean-Paul Orjebin
J’ai aimé ce message de Pascal qui, au nom du Club Ferrari France, m’invitait à l’hommage que Luigi « Coco » Chinetti Jr devait rendre à Luigi Chinetti Sr.
J’ai aimé que cet hommage se fasse à l’Hotel Hermitage de La Baule d’abord, parce que c’est un magnifique endroit et aussi, car c’est à une portée de fusil de chez moi.
J’ai aimé par ce matin frais et ensoleillé pénétrer à l’Hermitage par son côté mer de loin le plus beau.
J’ai aimé prendre le temps d’admirer les œuvres que François Bruère avait judicieusement accrochées au milieu du Lobby et du bar, elles s’accordaient une place légitime dans cet univers Artdéco.
J’ai aimé l’atmosphère durant ce quart d’heure de papotage pendant que nous nous installions dans la salle de conférence en attendant que Pascal Auré, le maitre de cérémonie, n’introduise « Coco »
J’ai aimé cette voix grave, éraillée de Coco, son humour, son accent et son vocabulaire : une voiture est une bagnole, une jeune fille une nana, une allure un look, une porte carrée une putain de porte fut-elle dessinée par Francesco Montescani, un père un papa, une mère une maman.
J’ai aimé voir sur le grand écran, sortis de vieilles malles qui ont traversé l’Atlantique, des documents incroyables comme le certificat de tourneur puis de motoriste du jeune papa Chinetti chez Nicola Romeo et la belle lettre de recommandation de ce même grand Patron lorsque Luigi décida de voler de ses propres ailes et quitter l’Italie à l’époque ou de plus en plus d’hommes portaient la chemise noire.
J’ai aimé les premières victoires de Luigi Senior et ému de lire ce télégramme on ne peut plus concis, envoyé le 19 juin 1932 à sa famille restée en Italie : Vincitore Grand Prix Le Mans. Bacioni. Luigi.
J’ai aimé ce petit film tourné dans la propriété du petit fils de Philippe Etancelin, vêtu de la combinaison bleue de son grand père, il conclut son hommage par un gracieux : « Amitiés de Phi-Phi à Coco ».
J’ai aimé que ce soit Luigi Chinetti qui soit au volant de la 1ère Ferrari à gagner les 24h du Mans en 1949 alors qu’Enzo était vraiment contre cet engagement risqué.
J’ai aimé la joyeuse réaction de l’assemblée, lorsqu’est apparue sur l’écran la Ferrari victorieuse de 1949, avec le petit Luigi fier de son papa, debout sur le capot, en culotte courte mais Stetson sur la tête Photo 7
J’ai aimé entendre Luigi Jr rappeler que son père et lui prenaient un plaisir fou à conduire par la route depuis Maranello les Ferrari que le NART engageait au Mans puis de les rapatrier à l’usine en passant à l’aller comme au retour par le Col du Mont-Cenis qu’ils venèrent.
J’ai aimé voir l’adresse du Showroom Ferrari-Chinetti : 444 West – 5th Street – NYC. Aussi les photos de l’intérieur avec Sammy Davis Jr et Miles Davis rigolard à côté d’une 250 GT.
J’ai aimé voir la signature violette au bas d’un courrier où Enzo Ferrari s’excuse auprès des Chinetti d’avoir expédié une auto avec des pneus usés car l’usine était en rupture de stock de neufs.
J’ai aimé cette lettre de Laura Ferrari envoyée à Madame Chinetti pour la remercier du parfum Elisabeth Arden reçu en cadeau et s’inquiétant de savoir si son jeune fils Coco travaillait bien à l’école.
J’ai aimé comprendre que les rapports qui liaient les familles Chinetti et Ferrari allaient bien au-delà de l’aspect commercial et sportif mais étaient avant tout familiaux.
J’ai aimé me rendre compte, sans que cela soit énoncé, que dans les années 60, la firme Ferrari n’a survécu que grâce à la quantité d’autos vendues aux USA par les Chinetti.
J’ai aimé voir la tête reposée des co-pilotes de Chinetti Sr à l’arrivée des courses d’endurance, je pense à celle de Jean Lucas à qui l’américain n’avait laissé le volant que deux heures aux 24h du Mans 1951.
J’ai aimé entendre « Coco » dire tout le bien qu’il pensait de la Ferrari 250 LM et surtout d’ajouter malicieux, que si cette dernière avait été adaptée à la route et commercialisée, il n’y aurait jamais eu de Lamborghini. Aussi que sa favorite était la F40 mais peut-être parce qu’il en avait acheté une à Modène 120 000 $ pour la revendre quelques semaines après 1 200 000 $ aux USA
J’ai beaucoup aimé que l’historien des 24h, Hervé Guyomard demande le micro pour rappeler à Coco qu’il avait vu beaucoup de joie et de fierté dans les yeux de son père à l’arrivée de la course de 71 quand son fils était arrivé 5ème au classement général sur une 365 GTB4 du NART.
J’ai enfin beaucoup aimé ce moment d’amitié avec Beatrice et Cesare Carani au bar du Royal à déguster un excellent club-sandwich arrosé d’un Sancerre de chez Mellot et refaire le Monde Modénais avec douceur souvent et acidité parfois.