Quel retour de vacances ! La date semble difficile et pourtant … Tout le monde de la course classique est là. Mis à part les monoplaces, il y a tout : GT, Sport-Protos, Tourisme, Barquettes, Groupes 2, 3, 4, 5, 6, jusqu’aux Groupe C et même deux Can-Am ! Des années 1950 aux années 2000, des centaines d’autos vous plongent dans un spectacle dont vous ne pouvez pas vous lasser.
Cette année, comme vous l’avez peut-être vu sur notre site, nous nous sommes joints à Jean-Marc Coudraie qui proposait à un petit groupe de passionnés de découvrir les 10 000 Tours en suivant une écurie, Esprit Compétition. Une manière différente d’assister à un évènement de ce type. A suivre avec d’autres propositions pour d’autres courses classiques et d’autres manifestations.
Olivier Rogar
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Esprit compétition
La diversité des plateaux est telle que des choix doivent être faits. Et notre crainte demeure de « louper » l’exceptionnel. Omniprésent. Avec Esprit Compétition et Jean-Marc Coudraie, nous accueillions plusieurs amateurs désireux de vivre l’événement par le prisme d’une écurie. En effet, se focaliser sur des voitures et des pilotes bien précis, ceux de « votre » Team, donne à votre présence, une autre dimension. Vous n’êtes plus un spectateur passif mais un membre d’une équipe. Et ça change tout. Guidé par les uns ou les autres, vous percevez un peu mieux l’articulation de tout ce qui se passe autour de vous.
Vos Pass divers vous attendent au Welcome Center. Aussitôt passées les grilles du circuit, vous vous dirigez vers votre parking, tout proche de votre point de rendez-vous. Votre écurie pourrait être dans les stands ou le paddock mais cette fois elle est dans un bâtiment en dur tout proche. Ateliers climatisés. Mécanos au travail. Voitures à tomber par terre. Ça commence bien !
Accueil café, viennoiseries, un mot sympathique des maîtres des lieux Mélanie et Laurent Fort, présentés par l’ami Jean-Marc Coudraie qui a organisé la journée. Vous saluez les mécaniciens à pied d’œuvre sur plusieurs merveilles, en l’occurrence une Lola T600 et une Ford GT40 que vous verrez tourner toute la journée. Puis vous faites le tour des ateliers et de la zone de « gardiennage ». On passera sur le détail de ce qui est garé ici mais les BMW CSL, Ford GT et autres Honda Indy ou Porsche n’ont rien à envier aux merveilles qui sont dans les paddocks.
Comme il va falloir préparer les voitures au calme, le petit groupe se dirige vers la prégrille et l’entrée des stands. Ford GT40 puis Lola T600 les y attendent. Quelques mots avec les pilotes puis les moteurs entament leurs montées en régime à coups d’accélérateurs secs. L’air chaud vibre. Vos tympans aussi. Ca ne fait que commencer.
En attendant, un petit mot sur la GT40 du Suisse Philippe Scemama. Lorsque John Wyer cessa de travailler pour Ford Advanced Vehicules à Slough (GB), il racheta, fin 1966 ou début 1967, cette structure aux américains. Il fallait continuer à entretenir les nombreuses Ford GT40 déjà produites. La direction de Ford avait pris la décision de rapatrier l’équipe « Le Mans » aux USA et de créer une nouvelle voiture 100% américaine : la future Mk IV. John Wyer et John Willment s’associèrent et créèrent la J.W. Automotive Engineering (J.W.A.E.). Les plans de la GT40 et tous les droits qui y étaient attachés leur appartenaient désormais. Le contrat Ford prévoyait la construction de 90 GT40, tous millésimes confondus. Lorsque la production cessa en 1969, seules 87 voitures avaient été produites. JWAE entreprit au début des années 80 de compléter la série avec les 3 exemplaires manquants. Ce qui fut réalisé dans les années 90. Les châssis sont donc les GT40 P1087/ P1088/ P1089 et celle que vous voyez ici est la P1088.
Parkings
Visite des paddocks
Après le visite de différents virages du circuit, nous passerons un bon moment dans le paddock. Le but du jeu n’est pas de tout voir ou expliquer. Simplement mettre en exergue quelques voitures remarquables et significatives. Et saluer ou présenter quelques personnalités de l’historique. Ce qui ne veut pas dire que vous aurez toutes les photos non plus !
Big banger
Porsche
On n’a pas su se détacher de la fluidité des années 60. N’attendez donc pas de 934 ou 935 !
La Porsche 904 grise était celle de nos circuits 24. Vous souvenez-vous ? La 904 et la GT40. Etonnez-vous, presque 60 ans après, de toujours tomber en arrêt devant l’une ou l’autre des deux bêtes.
L’ingénieur aérodynamicien Robert Choulet a fait avec les Porsche 917 un travail qui n’a pu aboutir chez Matra suite à l’envol d’Henri Pescarolo sur la Matra 640, dans les Hunaudières en essais privés. Une ressemblance frappante entre la 908 LH et la 640.
Lola T70
Eric Broadley, le fondateur de Lola, a produit le prototype de ce qui deviendra la Ford GT40, puis tout de suite après, ayant quitté le programme Ford, il créera la Lola T70. Les cinquante exemplaires produits, dotés de moteur Chevrolet V8, ont rempli les plateaux d’endurance des années 60 et du début des années 70. Ne parlons pas des plateaux historiques actuels. Avec les Ford puis les Porsche, sans parler des Ferrari, elle a eu fort à faire. D’ailleurs on entend souvent qu’elle n’a rien gagné d’important. Erreur. Victorieuse, sous sa forme Spyder, en 1966, du nouveau championnat Can-Am (John Surtees), puis sous sa forme la plus connue, des 6 Heures de Watkins Glen en 1967 ( Mark Donohue- John Fulp), du RAC Tourist Trophy en 1966 et 1968 ( Denny Hulme) et en 1969 ( Trevor Taylor), des 24 Heures de Daytona en 1969 ( Mark Donohue – Chuck Parsons) et des 1000 kilomètre de Vila Real en 1970 (Teddy Pilette et Gustave Gosselin). Le monstrueux V8 a conditionné la forme de la poupe de la voiture, contrastant singulièrement avec la finesse de la proue. Le tout donnant à cette anglaise une allure puissante, un caractère presque indomptable. Avis personnel.
Lola T600
Esprit Compétition nous gâte avec cette auto que l’on doit aussi au génie d’Eric Broadley. Mais sans la demande de Brian Redman, cette Lola n’aurait pas existé ! Ce dernier, tout en continuant à courir, commercialisait les Lola aux USA pour le compte de Carl Haas. Le nouveau règlement IMSA pour 1981 lui semblait favorable : avec la création de la catégorie IMSA GTP, se dessinait d’un part la possibilité de mettre fin à l’hégémonie des Porsche 935 dans ce championnat et d’autre part une possibilité de convergence avec le règlement du groupe C qui venait d’être édicté en Europe. Il réussi à convaincre Broadley de construire ce qui deviendra la première voiture d’endurance à effet de sol. Aidé en cela par l’aérodynamicien français Max Sardouqui s’implique dans la conception. Ralph Kent Cooke et Roy Woods s’associèrent pour acheter l’auto qui fut équipée d’un Chevrolet V8 de 6.0 L . Fin 1980 Redman devint à la fois leur team manager et leur pilote.
L’écurie engagea la voiture – Châssis #HU01 – à Laguna Seca, la cinquième course de la saison 1981 et remporta la victoire. Quatre autres victoires suivirent ainsi que le titre en fin de saison. Une première déconvenue pour Porsche qui monopolisait cette couronne depuis 1977. Onze T600 supplémentaires furent construites mais n’eurent pas le même succès que #HU01.
Jean-Marc Avezou et la Type E
Se libérant quelques instants pour nous présenter la superbe Type semi-lightweight sur laquelle il était engagé, Jean-Marc Avezou mettait en avant la qualité de la tenue de route de cette auto. Le moteur n’étant pas à bout de développement, sa puissance était juste par rapport aux autres types E engagées (309 ch contre plus de 400 pour beaucoup) mais les qualités du châssis compensaient ce handicap. Seuls les freins posaient problème. En course, ils finirent par lâcher, provoquant l’abandon sans dommage de la belle anglaise.
L’exposition JMB Classic
Au milieu du paddock étaient exposées plusieurs autos remarquables, amenées par JMB Classic.
McLaren F1 GTR 1995 #02R
Cette exemplaire aux couleurs Gulf a remporté le championnat BPR ( Barth, Peter, Ratel) à 5 reprises.
McLaren F1 GTR 1995 #04R
Championne GT500 Japonais en 1996 avec Brabham et Nielsen
McLaren F1 GTR 1995 #05R
Un décor imaginé par Cesar et réalisé par Filip O Filipovitch.
McLaren F1 GTR 1995 #06R
3e au Mans 1995 pilotée par Derek Bell, Justin Bell et Andy Wallace.
TOYOTA GT One #907
Seul exemplaire au monde à être dans une collection privée. Pole au Mans en 1999 et un record du tour en 3’29 »9 qui a tenu pendant 8 ans ( Battu par la Peugeot 908 HDI)
Ferrari 333 SP #22
Ferrari 550 Maranello Prodrive #CRD011/2005
Courage Judd LMP900 / LMP1 #2
La dédicace
Alors que s’annonçait la fin de cette journée chargée, nous avons remis à chacun le livre des souvenirs de Johnny Rives. Dédicacé par ce dernier.
Richard Dallest nous a aussi fait l’amitié d’une visite.
Et comme c’était trop tentant, il n’était pas question de se quitter sans un petit frisson de F1 !