Philippe Robert, le pilote du lundi, a laissé aux souvenirs de sa belle course du Ricard – Historic Tour 2017 – le temps de longuement mûrir. Il nous les livre donc bien rouges. On ne saurait dire si c’est du rouge Alfa ou de confusion pour nous avoir tant fait patienter ?…
Classic Courses
L’année dernière j’ai couru au sein du HTCC Groupe 1 (Historique Tourisme Champion Car) managé de main de maitre par l’excellent Didier Ghéza, dont les épreuves étaient assurées au sein des meetings Historic Tour.
Des différends liés à l’organisation des courses du HTCC au sein de l’Historic Tour ont conduit les 2 organisateurs à se séparer, la saison 2017 de l’Historic tour ne comprend donc plus les courses du HTCC qui sont désormais assurées durant les meetings de Pits-Organisation (oui c’est compliqué, je sais).
Pour ma part, cette séparation est allée de pair avec ma volonté de courir à la fois sur de beaux circuits (et donc plutôt des circuits de F1), de courir avec des voitures d’âge équivalent à mon coupé Bertone et de courir avec des pneus « racing » plutôt qu’avec des pneus «tourisme», seuls homologués au sein du HTCC.
Il faut vous dire aussi que j’ai eu une « révélation », je n’avais eu l’occasion jusque-là que de courir en pneus de tourisme. Et j’ai eu le plaisir de faire 2 tours d’essais sur le circuit de Spa Francorchamps en 2016 avec ma voiture chaussée de pneus racing (avant que le moteur ne rende l’âme) et j’ai pris conscience du plaisir qu’apportaient les pneus racing en termes de vitesse de passage en virage et en stabilité de trajectoire. Après cette (courte) occasion, j’ai pris instantanément la décision de ne plus courir en pneus de tourisme !
ASAVE
Je me suis donc inscrit à l’Historic Tour 2017 pour courir dans le cadre de l’ASAVE (Association Sportive Automobile des Véhicules d’Epoque), une des plus anciennes ASA à faire courir des voitures historiques. L’ASAVE organise 2 challenges et je suis inscrit au Challenge 69 GT/Tourisme (http://www.challenge-gt-tourisme.eu/).
L’ASAVE permettant de courir avec des véhicules du Groupe 1 au Groupe 4, j’ai donc la possibilité de faire passer ma voiture depuis le Groupe 1 au Groupe 2.
Le Groupe 1 et le Groupe 2 correspondent à des voitures de «Tourisme» produites à plus de 5000 exemplaires dans l’année. Une voiture Groupe 1 est strictement de série, correspondant à la fiche d’homologation d’époque et les extensions d’homologations déposées. Par exemple, une groupe 1 doit conserver moquettes et tapis. Une Groupe 2, elle, correspond à une voiture «préparée» plus ou moins librement en concordance, là encore, avec l’homologation d’époque. Les Groupes 3 et 4 correspondent à des «Grand Tourisme» produites à moins de 5000 exemplaires par an (on y trouvera des Porsche, Lotus,….).
PTH
Compte tenu de tout cela j’ai donc choisi de faire évoluer ma voiture du Groupe 1 au Groupe 2 et de déposer un PTH (le fameux Passeport Technique Historique) auprès de la FFSA. Le PTH est un document essentiel pour courir en historique. Le principe est de prouver à des contrôleurs dûment habilités que la voiture qui leur est présentée est conforme à une voiture qui a couru à l’époque (les années 70 pour ce qui concerne mon Alfa Roméo). Le PTH (un document d’une trentaine de pages) est téléchargeable depuis le site de la FFSA et il doit être rempli avec les caractéristiques de la voiture tirées de la fiche d’homologation ainsi que des photos claires et lisibles de la voiture, dépourvue de toute publicité.
Ensuite une fois le pré-document validé (document envoyé par courrier sous forme de clé USB), celui-ci passe en commission trimestrielle d’examen. Après approbation, on présente réellement la voiture au contrôleur FFSA pour validation définitive. Le délai s’allonge si on a déposé un PTH International (mon cas).
La preuve de dépôt du PTH est suffisante pour pouvoir courir, ouf !
Circuit PAUL Ricard – Essais chronométrés
A l’ASAVE y a du lourd !
Ludovic Caron est là avec sa Cobra qui a gagné plusieurs fois le Tour Auto, il y a 2 autres Cobra, une Corvette, 3 Lotus Elan, 2 Cortina, 2 MGB (dont une de Carol Quiniou), une Ford Mustang drivée par Gérard Bacle bien connu de Classic Courses, une splendide Alfa Roméo TZ dans son jus de Jean-Jacques Gravier, l’Alfa Roméo GTAm de Paul Giglio et la Sprint GT jaune de Guillaume Colinet, et pardon pour ceux que je n’ai pas cité.
Les essais se passent bien ma foi, même si j’ai l’impression de redécouvrir le circuit à chaque fois, pourtant il ne change pas d’une année à l’autre non ? Mais j’aime les circuits rapides avec de grands virages comme la courbe de Signes…. Super !
Je suis à ma place (18eme) dans la deuxième partie du classement, entre une BMW 1800i et la MGB de Carol. L’Alfa TZ est juste après la MGB. Mon moteur tourne comme une horloge, il ne chauffe pas et respire bien.
Circuit PAUL RICARD – la Course
Le matin avant la course j’ai les honneurs de la presse avec un interview de Var Matin qui fera paraitre un petit article le lendemain.
Cette année en ASAVE, les courses sont d’une heure avec un arrêt obligatoire d’une minute au stand (roues à l’arrêt) dans lequel ceux qui courent à 2 pilotes peuvent changer de pilote. Ceux comme moi qui font toute l’épreuve seule restent à bord et attendent la minute à l’arrêt. Ce format est donc un mix entre un sprint et un mini course d’endurance : très sympa !
Johnny Rives et Bernard Asset m’ont fait le plaisir de venir m’encourager. Je les verrais ensuite au bord de la piste à plusieurs endroits où Bernard me mitraille avec talent (évidemment).
Le départ se fait lancé derrière la voiture de sécurité. Comme d’habitude c’est le b…. la voiture qui est censé être devant moi est derrière… enfin bon ça ne se passe pas trop mal, la MGB de Carol me dépasse mais se met en tête à queue après le double droit du Beausset, tout le monde l’évite (le circuit a des dégagements) et la course se décante.
Je me retrouve derrière la TZ à cravacher, je reviens dans les virages et je perds dans les lignes droites, il accélère vite le bougre ! J’arrive finalement à le dépasser en ressortant mieux du virage de la Sainte Baume. Sur une inattention, je loupe un freinage au niveau du Double Droit du Beausset et je sors dans les fly-off, la TZ me repasse… Tout est à recommencer ! Je la repasse plus loin et j’essaie de me dégager.
Le moment de l’arrêt obligatoire approche, je m’arrête un tour plus tard que la TZ. J’aperçois la GTAm de Paul à l’arrêt. Manifestement il a un souci de fonctionnement. Patrick et Marine chronomètrent mon arrêt. Je repars après la minute d’arrêt et je suis de nouveau derrière la TZ ! Décidément !
Je repars le couteau entre les dents et je le rattrape assez facilement (il a des soucis de freins me dira t-il avec une fuite sur une durite). Les voitures rapides me prennent un tour (voire plus pour les Cobra).
Les drapeaux bleus sont bien signalés et je ne gêne personne (incroyable la vitesse à laquelle les Cobra me doublent !), je m’aperçois que je suis pas mal du tout en freinage et en courbes par rapport à des Cortina, des Elan et la Mustang. Par contre en accélération, je suis largué.
La course se termine, je suis finalement 11eme au scratch et 4eme de mon groupe, le podium ça sera pour une autre fois. Paul a eu des soucis d’allumeur qui a généré un joint de culasse. Guillaume a eu des soucis mineurs qui l’ont contraint a s’arrêter au dernier tour. Il finit toutefois devant moi.
Je suis ravi de cette première course en ASAVE et en pneus racing. La voiture marche bien !
Prochaine étape et prochain épisode (humide) : Dijon !