« Quand j’ai demandé : »Que dit-on / Des affaires courantes / Dans la ville de Nantes ? » (1), savez-vous ce que la mignonne m’a répondu ? « Y a un salon à Nantes / Et j’en suis bien contente ! » C’était ce week-end des 26 et 27 février. La 3e édition de cet « Historic Expo », au parc des expositions de la Baujoire. Et dans le pavillon XXL. Autant dire qu’on a vu grand…
Texte Jacques Vassal / Photos Jean-Paul Orjebin
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Un public de connaisseurs
Un premier tour de piste vous en convainc d’emblée : c’est du sérieux. Une sorte de Rétromobile en moins grand, moins prestigieux certes mais, peut-être, en plus convivial. En tout cas dans un esprit tout aussi passionné et avec une ambiance bon enfant. Un public de connaisseurs. Cela se sent déjà en parcourant le parking B 2 le plus proche dudit pavillon, où les 2 CV Citroën et 4 CV Renault (y compris la rare version luxe découvrable) côtoient aussi aisément les Chevrolet Corvette, Morgan Plus Four, Triumph TR 3 et autres Alfa Romeo Spider Duetto. Juste une mise en bouche.
A l’intérieur, bienvenue sur les stands des nombreux clubs partenaires de l’opération. Clubs de marque (MG Club de France, club Simca-France, Opel Classic Club de France, Amicales Facel Vega ou Studebaker), parfois réservés à un seul modèle (Amicale 530 et Club Djet sur l’Espace Matra, Clubs 403, 404 ou 104 sur l’Espace Peugeot), ou bien à un ancrage régional sans exclusive de marques (La Baule Collector, Bretagne Automobiles Racing).
Des passionnés à l’origine d’Historic Auto
Un précieux tissu associatif, un réseau de relations que cultivent avec soin les hommes du trio de tête, Florian Bompas, Charles Hervouet et Benoît Chenet. Ce dernier nous raconte l’aventure depuis l’origine : « Le salon, qui est biennal, a été lancé en février 2018. Tous les trois, on se connaissait de loin par le milieu des autos de collection, étant passionnés d’anciennes et de compétition. On avait envie de créer un évènement à Nantes et on s’est lancés. Sans argent, sans moyens et venant d’horizons différents : moi enseignant, mes deux associés oeuvrant dans le contrôle technique pour l’un, dans l’évènementiel pour l’autre. Charles est né dans ce milieu, moi j’y baigne depuis vingt-cinq ans, Florian, qui est plus jeune, depuis quinze. Et on a chacun un réseau. Nous avons été parrainés dès 2018 par Jean-Claude Andruet, qui est à nouveau présent ce week-end. A travers les rencontres, à Angoulême, au Mans et ainsi de suite, à nous trois nous sommes en contact avec quelque 1400 clubs et 1500 événements. Ce qui nous permet de faire venir du monde avec des voitures dignes de faire un salon. »
A Nantes il y en a Pour tous les goûts
Et en effet, elles sont nombreuses et d’une belle diversité de marques, de nations, d’époques et de genres. Une moderne et faramineuse Bugatti Chiron, prêtée par un (riche !) collectionneur de la région, côtoie une Ferrari F 40 et une Lamborghini Diablo au rayon des « supercars ». Un peu plus loin, c’est un tracteur Porsche, produit de Zuffenhausen bien moins connu que les 356, 911, 928 également présentes bien sûr; un peu plus loin encore, vous admirez des cyclecars BNC ou Amilcar, à moins que vous ne préfériez l’hommage aux grandes marques françaises disparues, avec les Talbot T 15, Delahaye 135 « Coupe des Alpes », Hotchkiss Anjou, Salmson S 4 ou Facel Vega HK 500. De quoi, en effet, rassasier toutes les sortes d’appétits automobiles.
Et le succès est au rendez-vous. « Pour la première édition, poursuit Benoît, nous avons eu vingt mille visiteurs. Cela dépassait nos espérances ! En 2020, pour la deuxième, coup dur : cela tombait le week-end même où le gouvernement annonçait, pour cause de COVID, les jauges à 5000 personnes au maximum en espace clos. On a tenu une réunion de crise, à l’issue de laquelle on a mis en place un comptage des personnes par clic, à l’entrée et à la sortie. Ce qui permettait de gérer l’affluence. Résultat : dix-huit mille visiteurs tout de même, pas mal du tout vu le handicap de départ. Cette année (NB : nous nous parlons le samedi en fin d’après-midi), à 14 heures le premier jour, le chiffre des entrées était plus élevé qu’en 2020 à la même heure. On devrait atteindre les vingt-cinq mille sur le week-end complet.«
Historic Auto ce sont deux cents exposants
Pour aider à attirer les visiteurs, « Historic Auto » compte sur quelque deux cents exposants, dont à peu près un tiers de clubs et deux tiers de professionnels : spécialistes de la restauration, sellerie, carrosserie, mécanique, garages de marques comme l’excellent Trident de La Roche-sur-Yon avec Maserati, contrôles techniques avec Autosur ou assureurs comme le groupe TEA-Cérède. Sans oublier les motos, thème introduit en 2020 et plus riche encore cette année, avec les marques françaises d’hier comme Terrot ou Motobécane, et les scooters d’Allemagne de l’Est et de l’Ouest, comme Heinkel et quelques autres.
A cela s’ajoutent les musées (ainsi le Musée Automobile de Vendée) ou les artistes invités comme, cette année, le dessinateur bien connu des routes de France d’autrefois, Thierry Dubois. Celui-ci, venu en Ford ’49, participait deux jours plus tôt, avec une délégation de voitures de collection, à une traversée du passage du Gois qui mène à Noirmoutier. Une manière aussi de mettre en valeur les beautés de la région…
De plus, cette année, il y avait d’autres attractions : un plateau de télévision pour enregistrer des interviews, rencontres et autres images destinées à la diffusion sur You Tube et les réseaux internet, créer du contenu et, ajoute Benoît très réaliste, « faire la promotion de la prochaine édition, prévue en 2024.«
Matra et Venturi sont aussi à Nantes
Nul doute que les y aideront les moments et lieux forts de l’édition qui vient de s’achever, avec aussi, on vous les gardait pour la fin, des espaces réservés à la compétition avec Matra (et en vedette, deux monoplaces de Formule 1, une MS 80 Cosworth de 1969 et une MS 120 V 12 de 1970) et à la GT locale : la marque Venturi, dont l’usine dans les années 90 se situait à Couëron dans la banlieue nantaise.
Enfin, autre innovation passionnante : les rencontres, conférences-débats sur différents thèmes (les assurances avec TEA Cérède, les cartes grises de collection avec la F.F.V.E.) qui furent très suivies et, star de ces séances, la rencontre avec un plateau de pilotes automobiles très connus. Mais celle-là, on vous la détaillera dans la prochaine livraison…
Site : www.historic-auto.com
(1)- Georges Brassens, « La route aux quatre chansons ».