28 mai 2016

Grand Prix Historique de Monaco (6) Pilotes

Nous clôturerons notre compte rendu de Monaco Historique par ce chapitre concernant les pilotes. Célèbres ou anonymes, ils sont l’âme de cette manifestation. Dire qu’il va falloir attendre deux ans pour voir la suite !

Olivier Rogar

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6 Pilotes
5 Ingénieurs 2
4 Ingénieurs 1
3 Stirling Moss
2 Anthony Beltoise
1 Carte postale

JARIER MARCHE A L’OMBRE

Entre March et Shadow, c’était inévitable…

François Mazet, volant Shell 1967, Champion de France de F3 1969, est à côté de « sa » March 701. Enfin presque. Car cette 701-06 vendue à Frank Williams pour la saison 1971 avait été confiée à Henri Pescarolo. Jean Max, le pilote marseillais, l’avait louée au Grand Prix de France. Avant dernier qualifié, il acheva la course au 14e rang officieux car non classé.

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C’est avec une autre 701, la 05 que François Mazet s’était qualifié lors de son premier et unique Grand Prix. Il avait fini la course en 13e position. La voiture était engagée par Jo Siffert Automobiles. Elle avait été la monture de ce dernier au cours de la saison 1970. Sans aucun succès.

mazet_1971_F1_France

Il y avait du beau monde sur les March. Le business model de Max Mosley et de ses associés, Alan Rees, Graham Coaker et Robin Herd consistait non seulement à aligner une écurie mais aussi à vendre des voitures «de l’année » à nombre d’autres compétiteurs. Neuf châssis de March 701 tournèrent en Grand Prix entre 1970 et 1971. March acheva les championnats 1970 et 1971 en troisième position. Ronnie Peterson engagé par March STP finit même le championnat 1971 en seconde position.

Au moment où François Mazet évoquait le souvenir d’une voiture fragile, n’inspirant pas confiance, apparu un visage gourmand aux yeux rieurs. Jean Pierre Jarier appuyait le jugement de François Mazet. Le souvenir d’une marche arrière à 280 km/h au Nürburgring sur rupture de suspension lui faisait rendre grâce aux fascines qui l’avait freiné sans autre dommage qu’une belle frayeur. « Je meurs » … Si le souvenir ne fait aucun doute, j’ai cherché dans mes archives sans trouver trace de cet accident.

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Lui aussi a commencé en F1 sur cette March 701 ! Engagée par le Shell Arnold Team, elle était louée à Hubert Hahne. Qualifié dernier, Jarier fait une course régulière qui le mène à la 11e place officieuse elle aussi car non classé.

Et Jarier de raconter : « C’est alors que quelqu’un me dit que j’ai droit à une prime d’arrivée. Les italiens payent une prime extraordinaire pour moi à cette époque. En liquide. Il faut se présenter au guichet à partir de 9h00 [oui je sais, c’est bizarre comme horaire] J’arrive à 9h40. Et ils me disent que ma prime a déjà été touchée. Par le constructeur !… »

Jarier 1971 F1 Monza

Quand on pense que c’est ce même « constructeur » qui empêchera Jarier d’aller chez Ferrari en 1974 après avoir refusé de le libérer de son contrat…

La March 701 de David Ferrer n’a pu prendre part au GP de Monaco Historique.

Je croise ensuite Gregor Fisken dans le paddock. ( Oui, celui de Retromobile. Les jupes écossaises, ça vous parle ? L’amende de 150 livres mise par un bobby zélé cette année à la Ferrari 512 M à 15 millions de dollars. Mal garée sur le trottoir à proximité des mews de Londres. Amende photographiée, reprise par tous les média et qui aura la meilleure rentabilité publicitaire qu’une amende n’ait jamais eue.) Il est engagé sur une des sept Shadow qui garnissent le plateau G. La DN5 utilisée par Jean – Pierre Jarier en 1975-1976. Décidément. Sait-il qu’il est présent à Monaco ?  Ce serait intéressant de réunir les deux  pilotes et la voiture. Chose faite le lendemain. Devant la DN5 tapie dans son box.

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Cette voiture ne permit rien en 1976. Par contre en 1975 Jean-Pierre Jarier avait fait des débuts tonitruants avec deux poles successives en argentine et au Brésil. Sans concrétiser en course malheureusement. Deux troisièmes places et deux quatrièmes places poncturèrent sa saison.

De bons souvenirs pour Jean-Pierre apparemment. Et une belle performance de Gregor Fisken avec une 5e place en course.

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ARNOUX AURAIT FINI EN PRISON

Romain Dumas tourne sur l’une des Porsche du Musée. A l’initiative de Chopard. L’autre Porsche, celle de Dan Guney étant menée par Jacky Ickx.

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Romain Dumas est l’exemple type du pilote polyvalent tel qu’on les connaissait dans les années 60. Volant Elf 1994 il a fait de la monoplace de manière consistante mais c’est en endurance qu’il s’est illustré. Il a gagné le titre ALMS 2007 en LMP2, les 12 Heures de Sebring 2008, les 24 Heures du Nürburgring 2007, 2008, 2009 et 2011, les 24 Heures du Mans 2010 sur Audi, Les 24 Heures de Spa, les 24 Heures du Mans 2013 en GT Pro. Il est actuellement en tête du championnat du monde d’endurance sur sa Porsche 919 Hybride. A côté de ça, il court et gagne en rallye et a participé plusieurs fois à Pikes Peak qu’il a gagné en 2014 sur une voiture préparée par ses soins. Un passionné. Tous les pilotes ne le sont pas. Son incursion dans le monde de l’historique aux côtés de Jacky Ickx témoigne de l’estime et de la confiance dont il bénéficie chez Porsche. Je me permets par ailleurs d’insister sur le fait que le championnat WEC est somptueux et j’incite tout un chacun à s’y intéresser.

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Romain Dumas me pose une ou deux questions. Le type qui est à ses côtés répond à l’une d’elles en me chambrant gentiment. Cheveux longs. Pas très grand. Lunettes de soleil. Mais cet accent ?!…. René Arnoux !  Pour une surprise !

OR : «Mais René, comment se fait-il qu’on ne vous entende jamais ? Pas d’interviewes, pas de livre ?»

RA : «Je vis dans le présent. Le passé ne m’intéresse pas. Un livre de photos. Pourquoi pas»

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Nous sommes rejoints par la personne en charge des Porsche « Classic »(PC) . Un ancien de l’époque des 935 et 936.

PC : «René, tu n’as jamais couru chez nous ?»

RA : «Non, en endurance je n’ai couru que pour Renault à cette époque».

PC : «Ah Renault, je me souviens en 76 quand les mécanos avaient monté un pignon de boite à l’envers. La voiture qui était devant est parti en marche arrière ! Et derrière c’était l’autre Renault, qui elle est partie en marche avant !!! » et le même de continuer de plus belle en s’esclaffant « et à telle course, les deux Renault qui s’éliminent au premier virage… »

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L’avalanche ne cessera que lorsque quelqu’un lui demandera ce qu’il a pensé de 1978…

RA : « On prenait quasiment 375 dans les Hunaudières, on savait que c’est là que ça pouvait faire mal.»

RD : « Nous on prend environ 350. Avec les chicanes.»

RD : « Tu tournes toujours ? »

RA : « Non, de temps en temps en Italie sur Ferrari FXX  et sinon j’ai été invité à Goodwood Festival of Speed »

RD : « J’ai tourné à Goodwood Revival avec une 250 LM. Quelle magnifique voiture. Incroyable. Voir ce que font les types avec des voitures pareilles. Se frotter les portières avec des GTO…. ! »

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OR : «René, désolé de vous poser une question qu’on a déjà dû vous poser 1000 fois, mais lors de votre duel avec Gilles Villeneuve en 1979 à Dijon, aviez-vous le sentiment de prendre des risques ? »

RA : «Pas du tout. Gilles était un ami. Je savais qu’il ne lâcherait rien. Et il savait que je ne lâcherai rien non plus. J’étais en totale confiance. Ca a été quelque chose mais on ne s’en est pas rendu compte sur le moment. »

OR : «  C’est probablement le plus gros mano à mano de l’histoire de la F1 »

RA : « Ah c’est sûr, si on avait fait ça avec les règles d’aujourd’hui, on finissait tous les deux en prison ! »

OR : « Vous suivez la F1 actuelle ? »

 RA : « Pas du tout ! Elle ne m’intéresse pas du tout »

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JULIA DE BALDANZA

Julia est venue avec deux de ses voitures exposées à Retromobile. Elle comptait être présente avec la Maserati mais celle-ci avait un problème de moteur. Elle était donc alignée sur l’Acta ex Roberta Cowell et sur une Bugatti 35.

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VISIONS FUGITIVES

Brian Redman

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Gerhardt Berger

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Emanuele Pirro

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Jacky Ickx

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Alain de Cadenet

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Photos © Olivier Rogar

Sauf Photos March 701 François Mazet et JP Jarier en course © DR

 

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