… Mais rien n’est différent
Que ce soit à Dijon, Monthlery, Goodwood ou Monaco, le trait commun reste la passion. Les voitures ont leur prix, les circuits leur exclusivité, mais les pilotes donnent tout ce qu’ils peuvent sur piste. C’est leur mérite et celui des propriétaires. Grâce à eux Monaco continue d’entretenir sa propre légende. Celle de la course de F1 la plus mythique. Dommage que les français soient si peu nombreux. 7% des inscrits, tous plateaux confondus. On a pourtant pléthore de collectionneurs et de bons pilotes, pour ne pas dire d’anciens champions. F1, F2, F3, Endurance… Est-ce déchoir que de piloter en historique dans une course comme celle – ci ? La réflexion est à mener. Le risque de voir les amateurs s’éloigner ? Les coûts augmenter ? Le fisc rappliquer ? Réponse en 2020 ? Il est un point sur lequel Monaco conforte notre avis, c’est que les anciennes F1 restent bien plus belles que celles d’aujourd’hui !
Olivier Rogar
Les résultats des courses : http://acm.mc/edition/grand-prix-de-monaco-historique-edition-2018/resultats/
Le paddock – For the fun
Grand Prix de Monaco Historique 2018 – Côté cour ; quais, port, barques, Riva, yachts, paquebots. Côté jardin ; pilotes, mécaniciens, badauds. Réglages, discussions, attente, retour, réglages… La litanie de la course. Si les gens sont concentrés, le plaisir est le mot d’ordre. Plusieurs nous l’ont dit. Souvent en anglais. « We are here for fun ».
La série D regroupe les monoplaces de la période 1961-1965. Les plus frêles de la manifestation maintenant que les Formules Junior n’ont plus droit de cité. Pourtant les voir en course donne une impression toute différente. Agiles, vives, puissantes, elles sont ici chez elles. Leur joute a été intense et la victoire de la Lotus 25 – Celle du titre de Jim Clark en 1963 – fut acquise de haute lutte par Andy Middlehurst face à la Ferrari 1512 de Joseph Colasacco. Poussé par sa remontée et l’extraordinaire chant du petit V12 1.5L, le speaker italien s’égosillait « L’adrealina de la competizione !! » Il avait raison les 10 tours sont passés comme le temps d’un rêve.
Comme chaque année une belle équipe de mécaniciens du Lotus Classic Team accompagne les précieuses voitures et leurs clients. Clive Chapman veille sur ce monde.
Derek Bell a piloté en parade l’une ou l’autre des Porsche officielles commémorant les 70 ans de la marque. Sa présence, en démonstration ou en historique ne semble nullement le perturber. Pour le plus grand plaisir de tous.
La Lotus 49 du team était parquée dans les stands pour la parade des pilotes. Un panneau et un bouquet de fleurs rendaient hommage à John Miles disparu cette année.
Patrick Tambay a été l’un des pilotes portant les combinaisons Stand 21 à la grande époque de la F1 française. Yves Morizot le fondateur de la société a oeuvré pour la sécurité des pilotes, allant jusqu’à créer une fondation « Racing goes safer ». Le stand – 21- au fond du paddock ne désemplissait pas. Pilotes actuels, anciens pilotes, journalistes, photographes, illustrateurs… L’aura d’une marque au travers de ses dirigeants et de ses produits. A suivre.
Nous retenons de la série B, l’emblématique TalbotT26C de 1948. Incarne- t-elle la voiture de course française ou belge ? En course, Louis Rosier comme Philippe Etancelin ne rallieront jamais l’arrivée à Monaco à son bord. Par contre le belge John Claes atteindra l’arrivée en 7e position. Et c’est un autre belge, du nom de Franquin qui nous livrera un épisode marquant des aventures de Spirou et Fantasio avec les Héritiers. L’un des épisodes mettant en scène les monoplaces à moteur avant de l’écurie « Turbot ».
Dans la série B nous avons aussi la Ferrari 246 de 1960. La dernière Ferrari de F1 à moteur avant et celle – là même qui gagna le Grand Prix d’Italie cette année avec Phil Hill. Marquant la dernière victoire d’une F1 à moteur avant en championnat du monde de F1. La fin d’une ère. La transition vers les F1 1.5L à moteur arrière a du être rude pour les spectateurs. Aussi rude que le passage des V8 2.4L aux V6 1.6L hybrides ?…
Bob Dance
Et Bob Dance travaille…Entré à l’âge de 25 ans chez Lotus, a été le mécanicien de Jim Clark. 83 ans. Toujours présent depuis 58 ans…. A l’usine du Classic Team Lotus comme sur les manifestations. Que fait il ? Il travaille. Dans le Paddock, dans les stands, avant la course, après la course. Bob Dance ne cesse de travailler. Concentré. Actif. La tête sur son ouvrage. Il est dans sa bulle. Et le fait que sa voiture – la Lotus 25 – gagne, ne le déconcentre absolument pas. Il continue de la vérifier, de la régler. Le regard absorbé. Cette année Bob Dance n’était pas disponible. Seule la victoire lui importait !
Famille Ickx – Vanina et Jacky
Jacky Ickx proche de Chopard comme de Porsche nous a donné l’occasion de voir un proto 936 vainqueur du Mans évoluer sur l’étroite piste de Monaco. Sa fille Vanina a pris les commandes des monoplaces Porsche F1 et F2 présentes. Le stand Chopard réunissait aussi La Porsche 911 2.0T SWB n°210 qui remporta le » Rallye de Monte Carlo » en janvier 1968 et donna à la marque sa première grande victoire en rallye. Et à Vic Elford, ici présent, sa première grande victoire internationale.
Série C « I’m scottish »
Habituellement Gregor Fisken coure plutôt sur une F1 du plateau F. On l’a vu sur une UOP Shadow ex-Jarier il y a deux ans. Rien de tel cette année. La voiture n’est pas à lui. Elle a un bel historique. Une Maserati 200 S de 1955 pilotée en course par Jean Behra, Piero Taruffi et Stirling Moss. Interrogé sur le marché du négoce, il confirme que les choses se sont stabilisées mais que ça va bien pour la maison Fisken. Je lui demande comment il voit la course dimanche, de la pluie est annoncée. La réponse fuse. « I don’t mind, I’m scottish ! ». En course, sous la pluie donc et avec d’incessants problèmes d’allumage, il terminera 7e. La course a été remportée par Chris Ward sur Cooper Jaguar T33. Avec un meilleur tour en 2’.18’’.797.
Série F : Le roi Lyons
Les Lyons sont rois à Monaco. On y a vu la maman, le papa et le fils, chacun dans leur catégorie. Il y a quatre ans le fils a triomphé. Il a remis ça cette année sur sa McLaren M26 ex-Hunt – Mass. A tous les étages la bataille était présente et la course a été somptueuse. Avec un meilleur tour en 1’.50’’.528. Le second est Stuart Hall sur McLaren M23 et le 3e Marco Werner ( 3 victoires au Mans…) sur Ferrari B3.
Série G : Sensationnel triplé
Autant un podium de deux McLaren et d’une Ferrari dans la série F semble cohérent avec l’histoire. Autant le résultat de cette course est décalé. Le talent des pilotes n’est pas en cause. Mais la probabilité de voir une telle issue en 1978 ou 1979 aurait été quasi nulle. Pensez : ATS, Shadow et Arrows. Certes Shadow a fait de beaux résultats à Monaco en 1975 puis en Autriche en 1977, mais… La course a été belle. Disputée. Sur une piste piégeuse. Martin O’Connell l’a donc emporté sur son ATS D4 avec un meilleur tour en 1’43’665. En 1979 le record du tour avait été établi par Patrick Depailler sur Ligier Ford 1’28 »82.
Vente RM Sotheby’s
Vente aux enchères – La Lambo du Pape. Qui a dit que les Papes n’avaient pas le droit d’avoir une Lamborghini Huracan, surtout quand elle leur est offerte par la firme ? La vente RM Sotheby’s présentait donc cette auto blanche à liserets dorés et roues noires. Estimation 250 -350 k€. La bataille s’est rapidement enclenchée entre un enchérisseur présent dans la salle et un autre au téléphone. Pour les bonnes oeuvres de sa Sainteté, la vente s’est traitée, frais compris à 809 k€. Il est vrai qu’avoir appartenu au Pape en fait une version très exclusive !
Pour le reste, beaucoup de belles autos mais dont les estimations étaient élevées. Donc beaucoup d’invendus. Une bonne affaire, la Lancia Aurelia B20GT adjugée à 80.5 k€ pour un estimation à 120-150 k€.
Rolls Royce « Do you register for a test drive ? »
Le hasard d’une visite au garage Riva m’avait valu le plaisir d’une belle exposition il y a deux ans. Ayant retenu la « bonne » adresse je m’y rends à nouveau. L’accès est aimablement mais fermement gardé par des jeunes gens aux T shirt immaculés. « Accepté », je peux donc pénétrer entre des voiles de velours noir me demandant où ils avaient mis les bateaux cette fois – ci. Erreur…
Un solide engin rouge brille dans son écrin. J’assiste à la présentation de la nouvelle Rolls-Royce Cullinan. Summum de luxe. Mais 4*4. Oui, les amateurs de Range Rover et autres Bentley Bentayga vont avoir des nuits blanches, le choix d’un 4*4 se complique. A la sortie un essai m’a été proposé… J’attends la version à 4 roues directrices. Pour l’épingle du Loews….
Rolls Royce Cullinan @ Classic Courses