GASLY : « J’AI APPUYÉ SUR LE BOUTON ! »
Derrière l’intouchable Max Verstappen, Pierre Gasly a arraché une 2e place qui a provoqué autant d’enthousiasme qu’une victoire. Une 2e place aussi méritée que miraculeuse. Au terme d’un coude à coude spectaculaire avec Lewis Hamilton soi-même. Sprint ayant couronné un grand prix au final inattendu et exaltant. « Pierre a appuyé plus fort sur l’accélérateur que Lewis », a commenté avec humour J.Villeneuve sur les ondes de Canal+.
Gasly en a dit bien plus à ce propos. Sa Toro Rosso est pourvue d’un bouton (le fameux bouton « magique » de Mercedes) qui permet de solliciter la batterie électrique du moteur hybride jusqu’à la décharger en quelques secondes pour en obtenir la quintessence. « J’ai appuyé sur le bouton » a expliqué Gasly pour expliquer comment sa Toro Rosso s’était avérée plus rapide que la Mercedes. C’est ainsi que Honda a joliment bénéficié du jour de gloire de Gasly grâce à deux premières places !
Johnny Rives
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FRERES ENNEMIS
Depuis que la course existe, la rivalité la plus exacerbée d’un pilote à l’autre est celle qui oppose les équipiers : Fangio et Farina (Alfa), Moss et Brooks (Vanwall), Rindt et G.Hill (Lotus), Piquet et Mansell (Williams), Prost et Senna (McLaren) etc. Les exemples ne manquent pas. Après le GP du Brésil, Canal+ a brillamment évoqué celle, tragique, qui, chez Ferrari, avait opposé Pironi à Villeneuve (Gilles) en 1982 – année où l’on avait eu aussi une vive rivalité Arnoux/Prost chez Renault.
Dimanche, Vettel et Leclerc nous en ont donné un nouvel exemple. Cela a poussé nos chers commentateurs à exiger plus de discipline désormais chez Ferrari. Discipline ? Est-ce un mot compatible avec celui de compétition ? Si oui, comment l’appliquer ? En désignant désormais un n°1 (Vettel ?) que le n°2 (Leclerc ?) n’aurait pas le droit d’attaquer ? Une notion qui pourrait concerner tout aussi bien Mercedes que Ferrari. Car Bottas ne rêve-t-il pas de prendre enfin le dessus sur Hamilton – il ne cache pas que c’est son objectif pour 2020 !
Et qui sait si chez Red Bull Alex Albon ne viendra pas bientôt menacer Verstappen ? Faudra-t-il l’en empêcher ? Pour en revenir à l’élimination mutuelle des Ferrari, qui en rendre responsable ? La direction de l’écurie ? Ou bien, pour en rester aux pilotes, Vettel plutôt que Leclerc (ou vice versa) ? Leclerc venait de surprendre son équipier au freinage du fameux « S » Senna, théâtre de bien des épisodes. Touché dans son amour propre, Sebastian a voulu réagir aussitôt. Dans la descente rectiligne, Leclerc s’est déporté à gauche pour laisser la ligne la plus difficile à son équipier et néanmoins rival. Vettel a réussi à s’y glisser, prenant même un léger avantage. Et se rabattant dès que possible à gauche pour rendre à Leclerc la monnaie de sa pièce. D’où le contact entre les deux FerrarI.
Contact ? Une caresse, plutôt, mais aux conséquences fatales : deux crevaisons, une chacun, et deux mises hors de combat ! Qui devaient essentiellement faire le bonheur de Pierre Gasly, quelques tours plus tard. Certains en ont ricané, non sans raison. Mais c’est un épisode que l’on reverra encore, chez Ferrari ou ailleurs. Il s’agit de l’un des derniers « sels » de la course que le législateur fait tout pour affadir.
SC : BÉNIE OU MAUDITE ?
Ce final époustouflant d’une course jusque là sans suspense, on le doit comme souvent à l’intervention de la « Safety Car » (SC). Celle-ci est entrée en scène à deux reprises : 54e tour (abandon de Bottas, dégagement de sa Mercedes pourtant garée sans danger apparent), et 59e tour (accrochage des Ferrari). La première fois a été la plus longue, pour donner aux retardataires le temps de se dédoubler – ce qui ne concernait rien moins que treize pilotes.
Cette clause a notamment permis à des pilotes comme Sainz, Raïkkonen ou encore Ricciardo de revenir du diable vauvert pour se classer à quelques secondes de Verstappen. On en comprend mal l’intérêt – sinon celui de relancer un favori qui aurait été malchanceux précédemment. Bref. Il s’en est suivi le méli-mélo final, une cohorte de sprints houleux à l’issue desquels un pilote comme George Russel, qui n’avait jamais été dans la course le malheureux avec sa pitoyable Williams, peut se vanter d’une étonnante 12e place à 13’’5 du vainqueur.
Bénie l’intervention de la SC ? Pour le spectacle sans doute. Et aussi pour certains pilotes. Mais pas pour tous : tel l’infortuné Romain Grosjean, dont les pneus ont chuté dramatiquement en température pendant les tours au ralenti. Et qui, lui qui s’était constamment maintenu non loin de Gasly, à l’avant du groupe des « autres », a finalement échoué à une misérable 13e place. A l’inverse de Gasly, à qui les coups de théâtre finaux furent on ne pourrait plus bénéfiques.
COTE D’AMOUR ET.. DE DÉSAMOUR !
A Interlagos, nous avons aimé :
*** Verstappen - La Safety Car ** Gasly - Albon - Sainz - Raikkonen * Hamilton - Giovinazzi - Ricciardo
A Interlagos, nous avons moins aimé :
°°° Vettel - Leclerc - La Safety Car (Voir plus haut) °° Les Williams (Kubiça a frôlé l’élimination de Verstappen) ° Les Haas
Classement « Classic Courses » après le GP du Brésil 2019 :
Nous avons aimé :
36 * Lewis Hamilton 28 * Bottas 26 * Verstappen 24 * Leclerc 20 * Vettel 14 * Albon 13 * Sainz 12 * Mercedes 11 * Ricciardo 9 * Norris 6 * Honda - Hulkenberg - Giovinazzi 5 * Perez - Renault 4 * Kvyat - Gasly 3 * Ferrari - Red Bull - La pluie - McLaren - La safety Car - Raikkonen 2 * Stroll 1 * Circuit Gilles Villeneuve - Alfa Romeo - Grosjean - Kubiça - L'ambiance de Monza
Nous avons moins aimé :
-10 ° Ferrari - Vettel - 9 ° Renault - Haas - 8 ° Règlement sportif - 6 ° Kvyat - 4 ° Stroll - Ricciardo - Leclerc - 3 ° Albon - La mensuétude des Commissaires ( Suite accident Gasly - Albon) - Perez - La Safety Car - 2 ° Giovinazzi - La sévérité du déclassement des Alfa - McLaren - Williams - 1 ° Le circuit de Melbourne - Grosjean - Alfa-Romeo - Magnussen - Le circuit de Singapour - Raikkonen - Honda - Sainz