BOTTAS RELANCE LE CHAMPIONNAT
A deux reprises, à la fin du GP d’Azebaïdjan 2019, Hamilton réussit à s’approcher à moins d’une seconde de Bottas qui l’avait joliment dominé jusque là. Bonne occasion pour l’anglais de relancer le suspens grâce au sillage de son équipier. Et l’avantage d’utiliser son DRS pour le dépasser dans la ligne droite. Mais les deux fois, Bottas puisa des ressources impressionnantes dans la partie sinueuse du circuit pour rejeter Hamilton à plus d’une seconde. Donc à le priver de l’usage du DRS – Son seul espoir ! Ainsi, il resta maître d’une situation contrôlée dès les qualifs. Puis dans un sévère duel au premier virage – où Hamilton estima avoir été trop « friendly » ( amical). Voilà qui, au moment où la domination de Mercedes est plus forte que jamais, relance de façon imprévue l’incertitude du championnat de F1…Merci Bottas !
Johnny Rives
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FERRARI IMPUISSANTES
Après le doublé des Mercedes en Australie, pour l’ouverture du championnat, on nous avait dit : patientez ce sera différent à Bahein ! C’est vrai que Leclerc y avait fait sensation en dominant les Mercedes jusqu’à 10 tours de la fin. Mais à l’arrivée, nouveau doublé de l’étoile à trois branches. Heureusement, après ça, la Chine et sa longue ligne droite serait un atout de poids pour les Ferrari. Résultat : encore un doublé Mercedes ! Lors du GP d’Azebaïdjan 2019, on misait surtout sur les coups de théâtre dont Bakou avait jusque-là eu le privilège. Mais rien de cela cette année. Et, après une domination incontestée du tandem Bottas – Hamilton, nouveau doublé Mercedes ! Quatre sur quatre !
Plutôt que la supériorité des flèches d’argent – qui n’est pas toujours manifeste lors des essais – c’est vers les faiblesses des Ferrari qu’il faut en chercher les raisons. Faiblesses mises impitoyablement en relief à Bakou par l’impuissance de Vettel à aller les pousser dans leurs retranchements. L’Allemand, sur les 306 km de l’épreuve, a concédé moins de 12 secondes à Bottas qui a été aiguillonné jusqu’à la ligne d’arrivée par son équipier. L’écart est faible, voire insignifiant. Il est néanmoins désespérant pour la Scuderia tant il paraît insurmontable. Vettel a donné tout ce qu’il pouvait. Il n’a pourtant jamais constitué une menace réelle pour les Mercedes. Ce que confirme son meilleur tour en course ( 1’44’’629) face à ceux de Bottas ( 1’44’’024) ou Hamilton ( 1’44’’166).
LECLERC, L’IMPITOYABLE APPRENTISSAGE
Charles Leclerc aura été une fois encore le grand perdant de ce grand prix. Il a dû s’y contenter d’une nouvelle « place d’honneur ». Comme les précédentes, elle ne reflète que très mal ses aptitudes. 5e ( Australie), 3e ( Bahrein), 5e (Chine) et encore 5e à Bakou. Autant de résultats ne correspondant pas à ce dont il parait capable. Car si l’on se réfère aux tours de course bouclés en tête après quatre manches un trio se détache devant Vettel ( 7 tours en tête) et Verstappen ( 2) : il s’agit de Bottas ( 88 tours en leader) devant Hamilton (67) et…Leclerc (58). Si une victoire ( Bahrein) lui a échappé sans qu’il en fut de sa faute, celle que l’on envisageait pour lui à Bakou est le prix de son inexpérience.
L’accident subi en qualif lui a coûté bien plus qu’une possible pole, puisqu’il est parti en 8e position. Et même moins bien, ayant été pointé 9e au premier passage. Après quoi sa remontée fut remarquée. Mais la première place qu’il occupa du 13e au 31e tour était illusoire – puisqu’il allait devoir, lui aussi, changer de pneus comme l’avaient fait les favoris avant lui. Retombé en 5e position, il ne tira mystérieusement pas parti des pneus tendres qu’il venait de chausser.
Ce qui ne fut pas le cas du second train chaussé tout en fin de course dans le but de priver les Mercedes du meilleur tour. Ce dont il s’acquitta avec le même brio que Pierre Gasly l’avait fait en Chine ( au détriment de Vettel). L’inquiétude qui nous vient concernant le brillant et discret Charles Leclerc concerne les deux prochains rendez-vous : Barcelone, le 12 mai prochain, et surtout Monaco, chez lui , le 26 mai, où il devra surmonter une pression terrible…
RED BULL MARQUE LE PAS
La régularité avec laquelle Max Verstappen compense la perte de performance de sa Red Bull, en comparaison avec ce dont elles étaient capables la saison dernière, ne masque pas les difficultés auxquelles il fait face. Et avec lui Pierre Gasly. Honda avait pourtant annoncé des nouveautés importantes à Bakou au plan des performances. Le meilleur tour de Verstappen ( 1’44’794) est certes proche, à un dixième près, de celui de Vettel. Mais aussi faible fut-il, l’écart avec la Ferrari paraît aussi ténu et insurmontable que celui ayant séparé les Ferrari des Mercedes. Sauf si la pluie venait s’en mêler, on voit mal comment les Red Bull pourraient postuler pour la victoire dans un avenir proche.
LES FRANÇAIS EN DEROUTE
Le moins que l’on puisse écrire est que ce GP d’Azerbaïdjan n’a pas souri aux Français. Le plus malheureux de tous a été Romain Grosjean dont la Haas se heurte à un irrésolu problème d’utilisation des nouveaux pneus Pirelli. Romain a accompli une course misérable à laquelle a mis fin une défaillance de ses freins. Pourtant aux essais de pré saison les Haas avaient donné des signes positifs. On verra si en retrouvant le circuit de Barcelone, prochain rendez-vous, elles seront retombées sur leurs pieds.
Autre français en difficulté, Pierre Gasly dont pourtant Christian Horner, team Principal de Red Bull, a dit que « Pierre avait réussi dimanche sa prestation la plus solide depuis le début de la saison ». Mais, demi arbre de transmission cassé, il n’a pas pu convoiter la 6e place que son handicap de départ n’aurait pas dû l’empêcher de contester à Sergio Perez, une fois encore en réussite à Bakou.
Mais pour en rester aux couleurs françaises, le bonnet d’âne ira sans conteste aux Renault de Ricciardo et Hukenberg. Dès les essais, elles ont paru totalement à côté de la plaque. Ce qui a lamentablement été confirmé en course : Russell et sa Williams ont signé un meilleur tour (1’47’’251) qu’Hulkenberg (1’47’’407). Le moteur n’est pas spécialement en cause si l’on en juge au résultat des deux McLaren Renault ( 7e Sainz et 8e Norris). Alors n’est ce pas la gestion globale de l’écurie française qui doit être remise en cause ? On aimerait savoir ce qu’en pense vraiment, mais VRAIMENT, Alain Prost, officiellement concerné par tout ça. Sans doute s’abstiendra-t-il de polémiquer sur ce point. Publiquement en tout cas.
COTE D’AMOUR ET… DE DÉSAMOUR !
A Bakou, nous avons aimé :
*** Bottas ** Hamilton * Perez
Nous avons moins aimé :
°°° Renault °° Ricciardo ° Grosjean
Classement « Classic Courses » après le GP d’Azerbaïdjan 2019 :
Nous avons aimé :
****** Lewis Hamilton - Valtteri Bottas *** Charles Leclerc - Mercedes ** Max Verstappen * Lando Norris - Alexander Albon - Perez
Nous avons moins aimé :
°°°°°° Renault °°°°° Ferrari °°° Kvyat °° Giovinazzi - Vettel - Haas - Ricciardo ° Le circuit de Melbourne - Grosjean