1 mai 2016

F1 2016, Russie. Rosberg en 4×4

Pour tous ceux qui aiment, ou ont aimé, la course automobile, le 1er mai est une date funeste. Cependant, hormis ce respectueux rappel, nous nous abstiendrons de nous y attarder. Au soir du 3e Grand Prix de Russie disputé lui aussi un 1er mai, toute métaphore avec ce lointain et sombre souvenir serait inconvenante. La victoire de Nico Rosberg que nous avons vécue hier sur le circuit de Sotchi a sa propre signification. Sans rien oublier pour autant, on se limitera à elle au moment de publier nos impressions. Il s’agit donc la quatrième victoire en quatre Grands Prix pour le germano-monégasque, déjà baptisé M. Cent pour cent grâce aux 100 points qu’il a accumulés en ce début de saison. Il ne pouvait pas faire mieux ! La chance n’a pas cessé de lui sourire depuis le G.P. d’Australie initial. Il a su en profiter, personne ne peut le lui reprocher. De plus, ajoutant encore au plaisir que l’on peut éprouver à le voir gagner, il le fait sans forfanterie. Sans masquer son bonheur non plus. Mais simplement en veillant à ne pas en rajouter quand, auprès de lui sur les podiums, se tient son équipier Lewis Hamilton que la guigne accable avec une obstination déroutante. Le tact de Rosberg mérite un coup de chapeau aussi sincère que celui que lui valent ses victoires.

Johnny RIVES.

 

MERCEDES TIENT BON.

 On peut prendre le problème par n’importe quel bout, il ressort de ce début de saison que Mercedes n’a toujours pas trouvé un adversaire à sa hauteur. Ferrari ? Les statistiques sont implacables :

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Victoires : Mercedes 4, Ferrari 0.
Podiums : Mercedes 7, Ferrari 4.
Points : Mercedes 157, Ferrari 76.

gp-russie-2016 hamilton Le seul point noir concernant la firme allemande concerne la fiabilité, bien qu’elle ait totalisé en huit départs, autant d’arrivées. C’est insuffisant pour masquer les deux ennuis graves subis par Hamilton en Chine puis en Russie, à chaque fois lors des qualifications. A deux reprises le système de récupération d’énergie s’est montré défaillant sur la Mercedes du champion du monde 2015. Bien qu’il ait pu s’aligner en course, ces deux défaillances ont terriblement handicapé Hamilton. On comprend son inquiétude… Il s’y est même ajouté en Russie une défaillance du refroidissement en fin de parcours. Tout n’est donc pas cent pour cent rassurant en ce domaine.

KVYAT À L’INDEX.

 En Chine, Sebastian Vettel s’était emporté excessivement contre Danil Kvyat auquel il avait adressé des reproches que le jeune Russe ne méritait pas totalement. Certes il s’était jeté dans le premier virage au mépris de toute prudence. Si Vettel avait été surpris de le voir surgir à sa hauteur, il ne pouvait pas lui reprocher de l’avoir accroché : la Red Bull n’avait eu aucun contact avec la Ferrari. Tel n’a, en revanche, pas été le cas en Russie où Kvyat a réussi deux « strikes » monumentaux sur Vettel. D’abord au premier freinage après le départ où Kvyat a semblé se fier à ses repères habituels sans tenir compte que, comme toujours, il y aurait inévitablement un tassement devant lui. Et donc qu’il aurait été sensé de freiner un poil plus tôt que d’habitude. Ce qu’il n’a pas fait, ajustant un « carreau » parfait sur la Ferrari. Vettel réussit à reprendre magistralement le contrôle de sa machine. Mais dans la courbe suivante, Kvyat, décidément survolté, remit ça – éliminant cette fois pour le compte l’infortuné Vettel. Voilà qui va leur permettre de reprendre leur dispute amorcée en Chine. Mais cette fois le Russe ne pourra pas répondre à son ainé avec la même morgue.

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gp-russie-2016 vettel

RENAULT PLUS TÔT QUE PRÉVU.

 Au vu du piètre comportement des Renault lors du G.P. de Chine – où on les avait pointées aux 21e et 22e places (les deux dernières) à un moment précis de la course – on n’imaginait pas qu’elles étaient si près d’entrer dans les points. Certes le méli-mélo du premier tour à travers lequel Magnussen et Palmer sont passés indemnes leur a rendu service. En effet elles en ont émergé aux 9e et 10e places. Après quoi, Magnussen a réussi à faire fructifier cette position avantageuse avec brio et régularité. Il a même pris l’avantage sur la Haas de Grosjean qui le précédait en début de course. Pour finalement se hisser à une 7e place autrement plus significative que la 10e dont rêvait l’équipe française pour marquer le premier point de son grand retour. Magnussen en a moissonné six d’une manière convaincante. Le maillon faible des « Jaunes » est désormais clairement  Jolyon Palmer. La présence dans le stand Renault du brillant Russe Sirotkin et du grand espoir Français Esteban Ocon le met clairement en danger.

sirotkin

FERRARI EN APPEL.

 A l’issue des essais préliminaires de l’hiver, on imaginait une autre tournure des évènements pour Ferrari. Certes, la malchance a pesé son poids dans le manque de réussite de la Scuderia qui en huit départs a dû se contenter de cinq résultats positifs. Deux pannes de moteurs (Raïkkonen en Australie et Vettel à Bahrein) ne sont pas des incidents bénins. Il s’y est ajouté de fâcheux coups du sort : l’accrochage Vettel-Raïkkonen déclenché par l’audace de Kvyat en Chine, a proqué un retard insurmontable des deux voitures rouges. Et surtout l’élimination accidentelle de Vettel en Russie, cette fois nettement provoquée par le bouillant Kvyat !

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 Sans Vettel, la Scuderia est apparue sérieusement affaiblie à Sotchi. Car Raïkkonen a très rapidement et trop facilement cédé à la pression de Bottas (qu’il avait pourtant joliment devancé dans le premier virage). Puis à celle, plus irrésistible encore, d’Hamilton. S’il a finalement arraché la troisième place grâce à sa constance, Raïkkonen apporte-t-il pour autant une consolation à l’équipe italienne avec ce résultat ? On peut en douter. Au point de se demander si une porte ne va pas s’entrouvrir en Italie pour des garçons comme Ricciardo ou Verstappen…

Illustrations @ DR

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