Epoqu’auto offre la passion de ses bénévoles (Association des 3A) à des visiteurs de plus en plus nombreux. 109 000 cette année, en trois jours. De manière inévitable, les comparaisons fusent. Avec Rétromobile comme vous pouvez vous en douter. D’un côté la province, une certaine simplicité et des bénévoles, de l’autre Paris, la sophistication et des professionnels. Tout celà nous ramène au vieil adage « Comparaison n’est pas raison » car les deux salons s’épaulent, se complètent dans leurs différences comme dans leurs convergences. Pour le plus grand bénéfice de l’automobile classique. On ne peut que s’en réjouir.

Olivier Rogar

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Comme nous l’avons intitulé, ce retour est de taille modeste et ne rend pas compte de l’intégralité du salon. Ce n’est pas un choix, c’est une contrainte liée au fait que nous avions un stand avec Philippe Guyé et il nous fallait l’un ou l’autre y être présent pour avoir le plaisir de vous rencontrer chers lecteurs, copains et visiteurs. Par ailleurs, si les allées nous ont semblé plus larges que l’an passé, la fréquentation importante allongeait les temps de déplacement et rendait impossible parfois la réalisation de photos, la foule masquant les expositions. Rançon de la gloire.

Bertone

La grande maison italienne fondée par Giovanni Bertone, fêtait en 2012 son siècle d’existence juste avant d’être brutalement liquidée en 2014. Les temps avaient changé. La folie créatrice des années 50, 60 et 70 était loin derrière une époque qui désormais évoluait vers le conformisme des « Nouvelles Caisses Carrées », J’ai nommé le dramatique SUV.

Epoqu’auto a eu la belle idée de regrouper un certain nombre de voitures et prototypes dus au talent de Nuccio Bertone, Marcello Gandini, Giorgetto Giugiaro et d’autres. Une époque où la diversité s’exprimait esthétiquement dans les couleurs et dans les formes. Et Bertone aujourd’hui, nous demanderez-vous peut-être ? Bertone Design est créée à Milan par Marco Filippa et Ermelinda Cortese en 2014 pour prendre la suite. Spécialisée en design industriel, architecture et …mode. Le groupe AKKA technologies en a pris le contrôle dès 2016. Il est prestataire de services industriels pour les constructeurs automobiles auxquels il peut fournir des projets de voitures clefs en mains . Comme le faisait Bertone en son temps. Ce puissant groupe évolue aussi dans les domaines de l’aéronautique, du spatial, de la défense et du nucléaire.

Pour en illustrer le savoir-faire automobile il a été décidé en 2022 de lancer une voiture haute performance sous la marque Bertone, le modèle GB 110 qui a été présenté à Top Marques Monaco 2024. Si la compétence et les performances sont certainement là, on est très loin de l’originalité et du charme des « anciennes » Bertone. En poussant un peu, nous pourrions y voir une McLaren actuelle.

Pour être tout à fait comblés par cette exposition, il nous aurait fallu la Bertone Carabo sur base Alfa 33… On en veut toujours plus !

Epoqu’auto allées et stands

Notre point fixe était notre stand mais comme on l’a évoqué plus haut, on a aussi pas mal bougé. L’occasion de croiser du monde. Même si on n’a pas pu voir TOUT le monde.

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L’exposition Autodiva : Formule 3 – 1000 cc

Gérard Gamand, comme chaque année à Lyon, organise une exposition de voitures de courses. L’exposition Autodiva. Affaire de sensibilité, d’esthétique ou autre, nous nous interrogeons sur le fait que ce soit la plus belle de celles qu’il a produites.

Gérard a titré l’un de ses derniers livres : « La sensualité du pilotage ». C’est ce que nous renvoient ces autos des années 1960 qui ressemblent tant aux F1 1500 cc de l’époque. Nous nous trouvons saisis d’émotion devant ces guêpes émanant des plus grands constructeurs de voitures de courses, comme Brabham, Chevron, Cooper, Lotus, March, Tecno… Ou d’autres moins connus, De Sanctis, Merlyn, Pygmée…

Et d’autres enfin qui ont fait l’histoire comme cette hypnotisante Matra MS1 par laquelle toute l’aventure de la F1 française a (re)commencé. Et que dire enfin de la McNamara MkIII ex-Niki Lauda ? Celle-ci a été retrouvée dans un garage après plusieurs décennies de stockage. Au sec heureusement et au chaud aussi. Niki Lauda n’avait pas apprécié la F3, ses courses en pelotons serrés et ses jeunes loups hargneux. Il n’empêche que cette auto était l’une des premières d’une histoire qui marquerait la Formule 1 (*).

Enfin, n’oublions pas que presque tous les pilotes de F1 sont passés par cette F3 1000 cc : Beltoise, Cevert, Fittipaldi, Gethin, Hunt, Jaussaud, Pescarolo, Peterson, Regazzoni, Schenken, Stewart…sans oublier notre ami François Mazet !

Formule 3 – 1000 cc : Un championnat aussi

Comme une bonne vingtaine de pilotes, les Suisses Austin et Calvin Widmer sont des animateurs du championnat historique de F3 1000 cc. Ouvert aux voitures construites entre 1964 et 1970, il se court sur trois à sept circuits chaque année. Notamment en Grande Bretagne pour 2024 ( Goodwood, Brands Hatch, Oulton Park et… Dijon). Le budget est raisonnable, un train de pneus pour le championnat et une révision moteur tous les deux ans seraient suffisants. A confirmer. D’après les annonces que nous avons pu voir, l’achat d’une auto revient à environ 60 000 euros.

Pour aller plus loin : F3historic.com

Bugatti 35 et François Chevalier

Le Grand Prix de Lyon 1924 avait vu débuter celle qui marquera la course automobile de son empreinte et de ses 2500 victoires, réelles ou légendaires. La Bugatti 35 était donc légitimement mise en valeur à Lyon. François Chevalier qui exposait ses œuvres, nous en a raconté la genèse et c’est passionnant. Nous y reviendrons prochainement.

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Le prix Bellecour attribué au Grand Livre de la F1

Jean-Louis Moncet, Alain Pernot et Johnny Rives se sont vu attribuer le 37e Prix Bellecour de Lyon pour leur ouvrage, « Le grand livre de la F1 ». Un grand livre effectivement : 288 pages format 34*25, abondamment illustré par les photos de Jean-François Galeron principalement et les schémas et croquis de Claude Cadi. Editions Marabout. Son prix de vente est de 42 €.

Préfacé par Alain Prost, il se découpe en huit parties couvrant de 1940 à 2023, toute l’histoire de ce qui deviendra la Formule 1 à partir de 1950. Pour chaque période sont mis en avant les pilotes les plus marquants, les évolutions techniques et les courses restées dans les mémoires pour l’âpreté ou l’incertitude des combats menés par nos héros. Le parti pris d’une mise en page claire, de nombreux schémas didactiques et d’un texte aussi limpide que bien écrit, le tout sur un papier semi-mat, le destine aussi bien à un public averti qu’à un public plus jeune cherchant à comprendre l’histoire derrière les intrigues scénarisées de Netflix. Aux plus anciens il rappellera peut-être les collections « Tout l’univers » ou « Comment ça marche ? « , de bonnes références assurément.

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La Fondation Berliet et ses 100 000 dollars au soleil

Berliet joue sur du velours en exposant le TLM aux couleurs du film de Verneuil. Blier, Venture, Belmondo. Le désert Africain, la poussière, la solitude et sorti du néant un autre camion qui se carapate. La nature humaine simplement diverse, ni tout à fait bonne, ni tout à fait mauvaise, oscillant de l’un à l’autre de ces deux pôles entre lesquels tout se passe. Un film d’hommes et de camions. Un film de caractères . Beaucoup plus subtil qu’on ne le penserait de prime abord.

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Citroën DS et SM

Ces deux-là me subjuguent de plus en plus. Epoque, esthétique, technique. Aucune envie de les posséder, je ne saurais qu’en faire. Alors quoi ? Une certaine idée de la France peut être ?… Hommage à un entrepreneur visionnaire, André Citroën, à des dessinateurs talentueux, Flaminio Bertoni et Robert Opron, à une marque très rigoureuse dans sa gestion, Michelin, qui sut oser la SM. On est loin des « Nouvelles Caisses Carrées » !

Mercedes 300 SL

Ancêtres

Aguttes

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Venturi

De 1984 à 1998 la Manufacture de Voitures de Sport initiée par Gérard Godfroy , le styliste et Claude Poiraud, l’ingénieur, ont fait rêver les amateurs de belles autos. Et pas seulement en France. Belles et performantes, elles auraient mérité un environnement plus porteur. On aurait pu espérer quelque chose avec leur reprise par Gildo Pastor mais ce dernier orientera la marque vers l’électrique et la haute technologie, autrement plus prometteuses.

Youngtimers du soleil levant

Un beau plateau de Youngtimers dédié à l’automobile japonaise. Des voitures qui sont passées de la copie prudente du modèle occidental à l’innovation technique la plus aboutie. Côté esthétique, le classicisme initial a cédé la place à un design confinant à l’anticipation (Toyota 2000 GT) puis après un pallier où toutes les tendances se sont harmonisées dans un équilibre de bon aloi est arrivé le style manga, quelque peu déroutant. On soulignera l’aboutissement que constitue à nos yeux la Honda NSX alliant des performances de Ferrari et une fiabilité de Porsche.

La vente aux enchères Osenat

Cette maison présentait sa vente Epoqu’auto 2024 de manière sobre et sérieuse. De quoi inspirer confiance aux potentiels acheteurs. Plusieurs petites collections étaient soumises au marteau du commissaire-priseur. Une équipe de consultants, aides, commis, renseignait les visiteurs et potentiels enchérisseurs. Le constat est pourtant amer : la demande, sinon la côte des anciennes dégringole, une part importante d’entre elles est restée sur le tapis. Qu’on en juge : sur les 83 lots de la vente principale, seuls 36 ont trouvé preneur. Soit un taux de 43%. Pour ces derniers, plus de la moitié , 19, ont été attribués dans leur fourchette d’estimation, 6 au-dessus de cette dernière et 11 en dessous. La maison Osenat confirme ainsi d’une part le sérieux de ses estimations et d’autre part la frilosité actuelle des acheteurs. Nous avons été surpris de la non – vente de la collection de trois Alpine et d’une R8 Gordini qui semblaient toutes intéressantes. Dito pour la SM et les DS à l’exception d’une DS. A suivre. En ce qui nous concerne la belle Alfa Giulia 1600 Veloce semblait être l’une des bonnes affaires du jour, adjugée à 68 000 euros, elle était loin des estimations fleurtant avec les 100 000 euros vues ailleurs pour ce modèle. Comme toujours dans cette phase descendante, nous dirons que le passionné y gagne ce que le spéculateur y perd.

Résultat des ventes automobiles anciennes
Résultat des ventes youngtimers

N’importe quoi

Notes

• : Il nous faudra reparler de McNamara. Il y a des choses à dire.