Il régnait une intense activité sur certains arpents du vignoble bas-rhinois en ce dernier week-end d’août. Pourtant, bien que le changement climatique en avance la date presque chaque année, ce n’était pas encore les vendanges. Disons plutôt qu’il s’agissait d’une dégustation de grands millésimes du passé. Trinquons donc à la santé de l’Alsace Rallye Festival, de retour après deux années blanches pour cause de pandémie !
Olivier Favre
En ce vendredi après-midi, deuxième journée de l’Alsace Rallye Festival 2022, on pouvait bien apercevoir çà et là un tracteur ou une remorque dans les vignes entre Flexbourg et Balbronn. Mais ils ne se hasardaient pas à circuler sur les petites routes serpentant entre les ceps. Et, plutôt que d’un sécateur, les bipèdes rassemblés en grappes étaient armés d’un smartphone ou d’un appareil photo. Afin de saisir en pixels une centaine de voitures venues célébrer l’histoire du rallye.
Alsace Rallye Festival, première ou quatrième
En 2016 a eu lieu le premier « Vosges Rallye Festival », à l’initiative de quelques passionnés de la belle époque de la discipline, au temps des groupes 4 et B. Leur inspiration était le « Eifel Rallye Festival », créé quelques années plus tôt dans un massif célèbre pour son circuit aux quelque 170 virages. Comme en Allemagne, il s’agit avant tout de (se) faire plaisir. Pas de chronomètre ni de compétition. L’essentiel est de se remémorer les plus belles heures du rallye des années 70-80.
Suite au succès en 2019 de la troisième édition dont le centre névralgique était Molsheim, la manifestation y revient après deux ans d’interruption et devient l’« Alsace Rallye Festival ». Même si certains habitués trouvaient le plateau réuni un cran en deçà de ceux des années précédentes, l’éventail de voitures rassemblées cette année avait fière allure. Songez par exemple qu’à l’exception de la Lancia Rally 037, toutes les championnes du monde de l’Alpine de 1973 à la Subaru de 1997 étaient présentes. De surcroît, souvent en plusieurs exemplaires. En outre, bien d’autres voitures (R8 Gordini, Porsche 911, Renault 5 Turbo, Opel Ascona 400, BMW M3, …) ayant marqué les mémoires étaient présentes. Ainsi que quelques raretés.
Appellations d’origine
Venus en voisins, les équipages allemands et belges étaient nombreux. Et l’on était frappé par le soin apporté à la présentation des voitures. Le plus souvent d’ailleurs, elles étaient dans leur livrée d’époque. Et leurs flancs ou portières affichaient fièrement les noms de quelques-uns de leurs célèbres dompteurs du temps jadis. Ainsi, déambuler à Molsheim dans le parc « fermé » (ouvert à tous comme son nom ne l’indique pas), c’était voyager dans le souvenir de ceux qui ont écrit l’histoire du rallye. Mikkola, Röhrl, Blomqvist, Andersson, Piot, Nicolas, Sainz et bien d’autres. Et l’on trouvait d’ailleurs quelques noms connus parmi les participants : le Suédois Kalle Grundel au volant d’une Peugeot 309 GTI, le Belge Bruno Thiry (Alfetta GTV6), le Néerlandais Kevin Abbring, ex-pilote officiel Hyundai (Lancia Delta) ou Jean-Pierre Ballet (205 T16).
Pour ma part, j’ai été comme beaucoup sevré de manifestations de ce type pendant trop longtemps. Aussi n’ai-je pas manqué de faire le court déplacement. J’ai d’abord admiré les bêtes au repos à Molsheim, puis je me suis trouvé un bon spot au milieu de la « spéciale » de Balbronn. Et grâce à l’obligeance d’un viticulteur du coin, j’ai même pu disposer un temps d’une vue panoramique sur une bonne partie du parcours. Démontrant ainsi qu’une plateforme télescopique peut servir à autre chose qu’à la taille des arbres fruitiers ! Avec l’aide de mes camarades photographes Frédéric Blaise et Marc Ostermann, je vous propose ci-dessous quelques images de ces moments nostalgiques.
Et pour finir quelques images animées dues à Marc « Archibald » Ostermann :