06/01/2025

DNF 2024

Tradition oblige, l’une des toutes premières notes de janvier est consacrée aux DNF, les acteurs de notre passion qui ont tiré leur révérence au cours de l’année écoulée. Célèbres ou plus obscurs, leurs noms nous sont rarement totalement inconnus. Nous les avons tous ou presque lus au moins une fois dans un tableau de classement. Ou en légende d’une photo, parfois très ancienne.

Olivier Favre

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Linge DNF

Pour une fois, je vous propose de passer en revue les DNF de l’année écoulée en les classant par pays et par ordre d’âge. Commençons par les Français avant de poursuivre avec les autres Européens, puis de traverser les mers.

DNF français

André Guilhaudin (100 ans) était le doyen des pilotes des 24 Heures du Mans. Il avait pris part à l’épreuve six fois, entre 1961 et 67, au volant des petites voitures bleues (DB Panhard, CD Peugeot) qui visaient alors les victoires aux indices.

Claude Berton (88 ans). Ingénieur, artiste-peintre, touche-à-tout de talent, son nom est inséparable des petits racers Panhard qui le conduisirent deux fois (1976, 77) au titre de champion de France VEC.

François Janin (88 ans) fut l’une des premières « voix » de la F1 et des 24 Heures du Mans à l’ORTF et sur Europe 1. On le vit au Monte-Carlo 67 comme co-pilote de Johnny Servoz-Gavin sur une Matra Djet.

Berton James
Claude Berton (© Brigitte Azzopard) et Charles James (© INA)

Patron de la firme Inaltéra dans les années 70, Charles James (87 ans) était l’homme qui permit à Jean Rondeau de réaliser son rêve en 1976 : participer aux 24 Heures du Mans avec sa propre voiture. Puis, quatre ans plus tard, les gagner. Il sut conter cette aventure dans un livre passionnant, à mon sens l’un des meilleurs jamais écrits sur la course : La Preuve par 24 Heures.

Bernard Kosellek (87 ans). Longtemps concessionnaire Fiat à Alençon, ce pilote amateur normand disputa les 24 Heures du Mans en 1961 (Lotus Elite, 13e).

Fils de Jean Behra, Jean-Paul Behra (83 ans) termina deuxième du premier Volant Shell derrière Jaussaud en 1963. Il participa à quelques courses de F3 l’année suivante.

DNF français – suite

René Metge (82 ans). Grande figure du sport automobile français, ce concessionnaire Leyland se signala d’abord sur les circuits (vainqueur de la coupe R12 Gordini en 72 et champion de France Production en 82), puis sur les pistes du Paris-Dakar. Ce sont ses trois victoires absolues (81 sur Range Rover, 84 et 86 sur Porsche d’usine) qui le firent connaître du grand public. Il organisa ensuite plusieurs rallyes-raids, notamment le Master Rallye dans les années 90.

Metge Sola
René Metge (© DR) et Jean-Claude Sola (© René Alezra)

Fred Stalder (82 ans) avait débuté par le rallye comme pilote et copilote, avant d’aborder la monoplace (Formule Renault et F2 en 1972), puis les 24 Heures du Mans (3 participations sur Lola et Chevron). Ensuite, il se concentra sur son écurie ROC (Racing Organisation Course) et sur le moteur du même nom. Développé sur une base Simca-Chrysler, ce 4 cylindres remporta quelques beaux succès et contribua beaucoup à étoffer les plateaux des prototypes de moins de deux litres dans les années 70. L’écurie ROC aborda ensuite le Paris-Dakar et le rallye avant de nouer des liens étroits avec Audi. Il en résulta plusieurs titres en Supertourisme, en France (avec Marc Sourd et Xavier Lapeyre) et en Allemagne (avec Emanuele Pirro en 1996).

Décédé quelques jours après Stalder, Noël del Bello (81 ans) avait débuté au Mans dans son équipe Chevron-ROC en 1979. Six autres participations suivront jusqu’en 1989, en tant que pilote. On le verra ensuite au Mans (2000-2007) comme patron d’écurie, avec des Porsche GT et des protos Reynard et Courage.

Olivier de la Garoullaye (80 ans) était très connu surtout dans le monde des courses hippiques comme éleveur et cavalier. Mais il fut aussi motard (trial, endurance), journaliste (au magazine Champion) et speaker sur les circuits.

DNF français – suite et fin

Comme bien des jeunes des sixties, Jean-Claude Sola (79 ans) a commencé à courir avec une R8 Gordini. C’est surtout en rallyes qu’on le vit pendant une bonne quinzaine d’années au volant de voitures diverses (NSU TT, Alpine, Opel Kadett, Alfa GTV, R5 Alpine, …), mais il tenta aussi de devenir un pistard. Ainsi, lui aussi fut deuxième d’un volant, celui de Elf en 1971, derrière Patrick Tambay.

Michel Elkoubi (77 ans). Pilote, ingénieur, modéliste, mais avant tout un passionné de course et un homme aux doigts d’or, que ce soit à l’échelle 1 avec des Lola, ACE, VBM ou au 1/43. Fondateur de la marque MRE (Modèles Réduits Elkoubi) dans les années 70, il s’était lancé dans la gageure – réussie – de rassembler au 1/43 toutes les voitures ayant disputé les 24 Heures du Mans depuis 1923. Cette extraordinaire collection est à présent exposée au Musée des 24 Heures du Mans.

Jacques Panciatici (76 ans) fut un grand animateur du championnat de France des rallyes pendant une quinzaine d’années. Il signa de multiples victoires de catégorie au volant de voitures diverses, en particulier des Volkswagen puis des Alfa Romeo. Arrêtant sa carrière de pilote en 1989, il devint responsable de la compétition de la marque au trèfle en France.

Patrick Legeay (71 ans). Spécialiste Alpine, le « sorcier de Téloché », près du Mans, s’est notamment illustré en engageant dans la course mancelle une Alpine A610 biturbo. C’était en 1994 et la voiture termina à une très honorable 13e place.

Pilote de karting dans sa jeunesse, François Hurel (64 ans) était surtout connu comme journaliste (Auto-Hebdo, Echappement) et auteur de livres qui font référence sur l’endurance et les 24 Heures du Mans (Alpine au Mans, Ford au Mans, Matra au Mans, etc …).

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DNF allemands

Herbert Linge (95 ans) était une légende chez Porsche, qu’il rejoignit à 14 ans en 1943 en tant qu’apprenti-mécano. Il participa à la création des premières 356, puis devint pilote-essayeur et homme à tout faire du service compétition de la marque. Durant près d’un demi-siècle, il développa la plupart des Porsche de route et de course, y compris la F1 804. Doté d’un bon coup de volant, il appréciait les épreuves d’endurance. En particulier les 24 Heures du Mans qu’il disputa de nombreuses fois, avec à la clé plusieurs places d’honneur. Sa dernière apparition dans la Sarthe eut lieu en 1970. Il pilotait alors avec Jonathan Williams la 908/2 dotée de caméras pour le film Le Mans de Steve McQueen.

Dieter Basche (88 ans). Pilote mais surtout ingénieur, il débuta chez BMW (Tourisme et F2) avant de passer chez Audi. Il y dirigea la conception de plusieurs modèles de course (la Quattro S1 notamment). Puis il prit la tête du département compétition, poste auquel Wolfgang Ullrich lui succédera.

Basche DNF
Dieter Basche au centre en bleu en 1972 (© Manfred Förster)

Peter Kaus (86 ans) était le fondateur de la fameuse collection Rosso bianco de voitures de compétition, qui fut exposée au public jusqu’en 2006 à Aschaffenburg, près de Francfort.

DNF italiens

Marcello Gandini (85 ans) était un designer inspiré, créateur de plusieurs beautés immortelles chez Bertone, à commencer par la Lamborghini Miura. Il fut l’initiateur du « wedge design » (lignes en coin) avec la Carabo en 1968.

Umberto Grano (84 ans) fut durant vingt ans une figure incontournable des courses de Tourisme-Groupe 2, au volant d’Abarth, Fiat, Ford et, surtout, BMW. Avec les 3.0 CSL puis 6.35 CSi et 5.28i de la marque de Munich, il a décroché trois titres de champion d’Europe Tourisme en 1978, 81 et 82.

Gandini Colombo
Marcello Gandini et Alberto Colombo (© DR)

Après un titre de champion d’Italie F3 en 1974, Alberto Colombo (77 ans) fut un bon animateur du championnat d’Europe F2 dans la seconde moitié des seventies (trois podiums). Il tenta aussi l’aventure F1 en 1978 chez ATS puis Merzario, mais sans parvenir à se qualifier. A partir de 1981 il se contenta du rôle de team-manager au sein de sa structure, le San Remo Racing. Celle-ci fit courir nombre de jeunes pilotes italiens, dont aucun ne réussit à percer.

Autres DNF européens

René Bovy (102 ans). Doyen de nos DNF 2024, il fut longtemps patron du circuit de Spa né juste après lui. On le surnommait « Monsieur Francorchamps ».

Ewy Rosqvist (94 ans). Pilote d’usine Volvo puis Mercedes, cette Suédoise décrocha nombre de coupes des dames et fut trois fois championne d’Europe des rallyes (1959, 60, 61). Mais c’est en Argentine qu’elle décrocha sa plus grande victoire, le Gran Premio Turismo Standard (un rallye comme son nom ne l’indique pas) de 1962, avec une Mercedes 220 SE.

Le Néerlandais Jan de Rooy (91 ans) s’était fait connaître en rallycross en parallèle de la gestion avec son frère de l’entreprise familiale de transports. Mais c’est au Paris-Dakar qu’il fit sensation avec ses monstrueux camions DAF. Leurs 1 000 ch et quelque lui permettaient de rivaliser avec les autos de pointe. Il signa 4 podiums à Dakar en catégorie Camions, dont une victoire en 1987.

De Rooy Rosqvist DNF
Jan de Rooy et Ewy Rosqvist (© DR)

Autres DNF européens – suite

Pilote belge, Yves Deprez (85 ans) a couru une dizaine d’années, principalement en tourisme et endurance, avec à son actif une victoire en GT au Mans en 1969 (Porsche 911). Très lié à la marque Mazda, il a piloté en 1970 avec Julien Vernaeve la première voiture, une Chevron, propulsée par le rotatif japonais au Mans.

Le rallyman finlandais Jorma Lusenius (83 ans) fit partie de l’équipe usine d’Alpine d’usine à la fin des années 60. Il termina notamment 3e de la Coupe des Alpes 1969.

Lars Carlsson (77 ans), pilote de rallye suédois que l’on vit surtout sur Opel dans les années 70 (6e du Rallye de Suède 1976, 10e du Monte-Carlo 1977 et vainqueur du Groupe 1).

Pilote de rallye portugais, Joaquim Santos (71 ans) était essentiellement connu dans son pays. Du moins jusqu’à son accident du rallye du Portugal 1986, lorsque sa Ford RS 200 entra dans la foule. Résultat : deux morts et une trentaine de blessés et le début de la fin pour les monstres du Groupe B.

DNF britanniques

D’abord coureur cycliste Peter Procter (94 ans) se tourna ensuite vers l’auto avec beaucoup d’éclectisme. On le vit en rallyes, F3, Formule Junior, F2 et même F1 (hors championnat), ainsi que quatre fois aux 24 Heures du Mans comme pilote officiel Sunbeam (1961-64). Sa carrière prit fin brutalement en 1965 à Goodwood, lorsqu’il sortit très grièvement brûlé de sa Ford Anglia.

Ron Ayers (92 ans) était l’ingénieur responsable de l’aérodynamique de l’engin de record anglais Thrust SSC qui franchit le mur du son (1 228 km/h) en 1997.

Ted Toleman (86 ans). Patron d’une compagnie anglaise de transport routier, il se lanca en Formule Ford puis en F2. D’abord avec des Ralt puis avec des monoplaces à son nom (conçues par le jeune Rory Byrne) qui lui valurent un doublé au championnat d’Europe 1980 avec Henton et Warwick. Il grimpa en F1 dès l’année suivante mais la marche était haute. Les résultats se firent attendre jusqu’en 1984 quand l’écurie intégra un jeune homme nommé Ayrton Senna. Deux ans plus tard, Benetton racheta l’écurie et Ted Toleman quitta la F1. Il se consacra alors à d’autres passions, en particulier les courses nautiques (powerboats off-shore et voiliers).

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Alan Rees (86 ans). Après avoir débuté en Formule Junior au sein du team officiel Lotus, ce Gallois batailla durant plusieurs saisons dans les pelotons de la F2, notamment comme équipier de Jochen Rindt dans le team Winkelmann. Egalement team-manager de cette équipe, il continua dans cette voie chez March (dont il était le R). Puis chez Shadow et Arrows-Footwork aux côtés de Jackie Oliver, jusqu’au milieu des années 90. Il disputa un grand prix, celui de Grande-Bretagne 1967 (Cooper-Maserati).

Toleman Rees
Ted Toleman et Alan Rees (© DR)

DNF britanniques – suite

Le Gallois Cyd Williams (86 ans) avait commencé sur Cortina Lotus avant de bifurquer vers les monoplaces. On le vit ainsi en F3, F2, Formule Atlantic (2e du championnat britannique en 1971 et 72). Puis il retourna aux voitures de tourisme.

Michael Cotton (86 ans) était un journaliste anglais réputé, spécialiste de l’endurance. Il a écrit plusieurs livres, la plupart consacrés à Porsche.

Malcolm Gartlan (85 ans) connut en tant que patron d’écurie quelques beaux succès en catégorie Tourisme, tant dans le championnat anglais qu’au niveau européen. On se souvient notamment de la Camaro Z28 victorieuse du Tourist Trophy 1970 et de la Capri RS de Muir-Miles qui s’adjugea les 6 Heures du Paul Ricard 1972, au nez et à la barbe des stars de la F1, Stewart et Cevert.

Mike de Udy (83 ans). Ayant débuté en Formule Junior mais sans succès, ce gentleman-driver anglais se tourna ensuite vers les protos. Porsche 904 et 906 d’abord, puis surtout la Lola T70. Le coupé d’Eric Broadley fut sa voiture emblématique, d’autant plus qu’il était très reconnaissable avec sa couleur vert pâle et ses deux petites prises d’air périscopes sur le toit. Le pic de sa carrière eut lieu au Portugal, lorsqu’il gagna la course de Vila Real deux fois de suite en 1967-68 :  https://www.classiccourses.fr/magazine/les-grandes-heures-de-vila-real-1966-1973-1/

DNF britanniques – suite et fin

Hugh Chamberlain (82 ans) était le patron d’une écurie fidèle aux 24 Heures du Mans pendant plus de vingt ans (1987-2008), dans diverses catégories, avec des Spice, Lotus, TVR, Dodge Viper et Lola.

David Brodie (81 ans) fut un bon pilote en catégorie Tourisme dans les années 70 et 80, notamment sur Ford (Escort, Capri, Sierra) et Mitsubishi, dans les championnats anglais et européen. On le vit aussi une fois au Mans, en 1994, au volant de l’étonnante Harrier.

Chamberlain Keegan
Hugh Chamberlain et Rupert Keegan (© DR)

Rupert Keegan (69 ans) remporta le titre de champion de Grande-Bretagne F3 en 1976. Cette performance et le soutien de la compagnie aérienne que dirigeait son père lui ouvrirent les portes de la F1 l’année suivante. Mais sa Hesketh ne se fit remarquer que par son sponsor (le magazine de charme Penthouse). Ce ne fut pas mieux la saison suivante chez Surtees. Il retenta sa chance en 1980 (Williams privée) et 82 (March), mais sans plus de résultat. Il se tourna ensuite vers l’endurance sur Porsche 956 et 962, puis la Formule Indy.

DNF américains

Paul Goldsmith (98 ans) se fit connaître comme pilote moto puis de stock car. Il était le doyen des pilotes de F1. Du moins si l’on compte les 500 Miles d’Indy qui faisaient partie du championnat du monde jusqu’en 1960 et dont il termina 3e cette même année.

Bob Riley (93 ans) débuta comme ingénieur aéronautique, puis participa à l’offensive Ford au Mans dans les années 60, avant de travailler en NASCAR et sur les monoplaces Indy de AJ Foyt. Mais c’est surtout à partir des années 90 que son nom fut connu, puisqu’il était l’un des patrons des marques Riley & Scott puis Riley, qui totalisent pas moins de treize victoires en vingt ans (1996-2015) aux 24 heures de Daytona.

Fred Gamble (92 ans). On le vit en Europe en 1960 dans le team CAMORADI de Lucky Casner, au Mans au volant d’une Chevrolet Corvette et à Monza pour le GP d’Italie avec une Porsche F2 (1). Il poursuivit son parcours avec Shelby chez Cobra, puis en tant que chef du service courses de Goodyear.

Légende du sport auto américain, Rufus Parnell « Parnelli » Jones (90 ans) participa à quasiment toutes les formules de course possibles, que ce soit en tant que pilote ou comme patron d’écurie. Et avec quel succès ! Premier à Indy en 1963, champion Transam en 70, vainqueur en midgets, en stock-cars, en off-road (la Baja 1000), son registre était très étendu. On vit même son écurie en F1 avec Mario Andretti. Leurs quelques participations épisodiques entre 1974 et 76 se soldèrent par des résultats honorables (6 points marqués).

Riley Jones
Bob Riley et Parnelli Jones (© DR)

DNF américains – suite

Augie Pabst (90 ans). Issu d’une grande famille de brasseurs d’origine allemande basée à Milwaukee (Wisconsin) depuis le milieu du XIXe siècle, Pabst se lança dans l’importation de voitures sportives et dans la course pendant une dizaine d’années, de 1956 à 1966. Vainqueur du championnat protos de l’USAC (United States Auto Club) en 1959, il remporta trois fois (1961, 63, 64) la Road America 500 chez lui à Elkhart Lake. On le vit aussi au Mans avec Briggs Cunningham (4e en 1961 sur Maserati). Il finit par céder aux pressions de son entourage et intégra la direction de la brasserie familale.

Fred Lorenzen (90 ans), « Fast Freddie », fut une star du championnat NASCAR dans les années 60. Premier pilote à récolter plus de 100 000 $ en une saison (1963), il était particulièrement à l’aise sur les super speedways tels Daytona ou Charlotte. Surnommé aussi « Golden boy » pour son allure et son charme, il était l’un des pilotes préférés du public. Mais il ne culmina qu’à la troisième place du championnat (en 1963), car son équipe, Holman & Moody, se concentrait sur les épreuves les plus rémunératrices.

Pabst Lorenzen
Augie Pabst (© William Hewitt) et Fred Lorenzen (© DR)

Ayant grandi à Beverly Hills, Bruce Kessler (88 ans) commença à courir à seize ans avec la Jaguar de sa mère. Puis il se lia d’amitié avec Steve McQueen et James Dean. On le vit au Mans où il eut un grave accident pendant la nuit en 1958 au volant de sa Ferrari Testa Rossa. Un mois plus tôt, il avait vainement tenté de se qualifier à Monaco avec une Connaught appartenant à Bernie Ecclestone. Un autre grave accident en 1959 le convainquit de se retirer. Il devint alors réalisateur à Hollywood, surtout pour des téléfims et séries TV (Mission impossible, Chips, MacGyver, entre autres).

Cet article qui pourrait vous intéresser :  F1, surprises de début de saison : 1958

DNF américains – suite et fin

Peintre renommé, Frank Stella (88 ans) n’avait pas grand-chose à voir avec le sport automobile. Hormis le fait qu’il réalisa la décoration « millimétrée » de la deuxième BMW Art car vue au Mans, la CSL Turbo de 1976.

Wallace « Wally » Dallenbach (87 ans) fut un concurrent assidu en Formule Indy pendant près de quinze ans. Il remporta cinq victoires, dont trois à Ontario et se classa second du championnat USAC en 1973. Il fut bien près de gagner Indy 500 en 1975 : il était en tête lorsque son moteur rendit l’âme douze tours avant l’arrêt définitif de la course en raison de la pluie. Une fois retraité du volant, il fut durant près de 20 ans le directeur sportif du championnat CART (Championship Auto Racing Teams), créé en 1979 par scission de l’USAC.

Originaire d’Alabama, Bobby Allison (86 ans), fut une légende du stock-car, avec 85 victoires (mais une seule Winston Cup en 1983). Ce qui le place au 4e rang des pilotes NASCAR derrière Richard Petty, David Pearson et Jeff Gordon. Son frère Donnie fut aussi pilote. De même que ses fils Clifford et Davey, qu’il eut la douleur de perdre tous les deux à moins d’un an d’intervalle en 1992-93 (accident de course pour le premier, d’hélicoptère pour le second).

Dallenbach Allison
Wally Dallenbach et Bobby Allison (© DR)

Rocky Moran Sr (74 ans) a participé trois fois aux 500 Miles d’Indy (1988-90). Il a remporté les 24 Heures de Daytona en 1993 avec une Toyota.

Enfin, Chad McQueen (63 ans) a eu une petite carrière de pilote. A moto surtout, mais il était d’abord le fils d’une légende du cinéma, ce qui n’a pas dû être toujours facile.

DNF d’Amérique latine

Américain ou Mexicain ? Cela dépend des sources. En tout cas, Billy Sprowls (88 ans) fut un grand animateur des courses mexicaines, avant de prendre part à plusieurs épreuves d’endurance internationales dans les années 70, principalement avec des Porsche. On le vit trois fois au Mans. Sa meilleure année fut 1975 : 2e des 24 heures de Daytona et 9e au Mans (Porsche Carrera dans les deux cas).

A la fin des années 60, avec son frère Emerson et Carlos Pace, Wilson Fittipaldi (80 ans) était de la première génération de pilotes brésiliens partis à la conquête de l’Europe. Après deux saisons en F1 chez Brabham, il prend acte de résultats en retrait par rapport à son cadet (3 points en 25 départs) et lance en 1974 le projet Copersucar, la F1 brésilienne. Il en sera le premier pilote en 75, avant de se retirer au profit d’Emerson. Ensuite il se concentrera sur la direction de l’écurie, qui finira néanmoins par disparaître fin 82. Il était le père de Christian Fittipaldi, également pilote F1 dans les années 90.

34 ans de carrière (1971-2005) et pas moins de 16 titres nationaux pour Juan Maria Traverso (73 ans), célébrissime dans son pays, l’Argentine. En 1979 il tenta sa chance dans le championnat d’Europe F2. Mais il ne marqua que les 3 points d’une 4e place à Misano.

Fittipaldi et Traverso DNF
Wilson Fittipaldi et Juan Maria Traverso (© DR)

DNF des antipodes

Honnête pilote amateur sur deux et quatre roues, le Néo-Zélandais Ray Thackwell (91 ans) était surtout le père de Mike. La trajectoire atypique de ce dernier a été évoquée l’année dernière sur CC :  https://www.classiccourses.fr/magazine/il-est-libre-mike-1-2/

L’Australien Dave Walker (83 ans) fut le coéquipier malheureux d’Emerson Fittipaldi en 1972 chez Lotus. Son parcours a été rappelé sur CC il y a quelques mois : https://www.classiccourses.fr/magazine/le-mystere-dave-walker/

Kenji Tohira (83 ans) débuta sur deux roues, puis fut pilote d’usine Nissan pendant près de trente ans. On le vit peu en Europe, si ce n’est aux 24 Heures de Spa en 1990.

Kenjiro Shinozuka (75 ans) fut le pilote emblématique de Mitsubishi en rallye et rallye-raid pendant une trentaine d’années. Premier (et à ce jour seul) Japonais vainqueur en championnat du monde des rallyes (Côte d’Ivoire 1991 et 92, Mitsubishi Galant), il accumula sept podiums au Paris-Dakar, dont une victoire en 1997 (Mitsubishi Pajero).

Shinozuka et Walker DNF
Kenjiro Shinozuka et Dave Walker (© DR)

Enfin, terminons cette revue des DNF sur une note d’élégance et de charme avec deux grandes dames. Elles n’étaient pas pilotes et avaient peu à voir avec le sport automobile, si ce n’est qu’elles illuminèrent à la même époque deux films qui marquèrent les « fanatiques » : Anouk Aimée (92 ans), immortelle comédienne de Un homme et une femme de Claude Lelouch. Et Françoise Hardy (80 ans), d’abord chanteuse mais aussi ponctuellement actrice dans Grand Prix de John Frankenheimer.

Anouk Aimée et Françoise Hardy (© DR)

NOTE :

(1) Les F2, des Porsche surtout, avaient été admises cette année-là à Monza. Il s’agissait de meubler le plateau déserté par les écuries anglaises, opposées à l’utilisation du banking. Voir la note de Pierre Ménard : Comment gagner un grand prix quand on n’en a pas les moyens

Photo d’ouverture : Herbert Linge (© DR)

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