5, 6, 7 octobre 2012, Circuit Paul Ricard – Le Castellet
Une nouvelle fois, Patrick Peter a su réunir un plateau extraordinaire sur le Circuit Paul Ricard. Stéphane Clair, le Directeur du Circuit, s’efforce à son tour de redonner à ce lieu mythique une vie qui ne soit pas en vase clos. Sachons leur gré de cette détermination.
Motos, GT, sports, anciennes, classiques ou populaires, les parkings ont un parfum de passion et les sourires que s’échangent les différents conducteurs illustrent cette complicité.
Les « Dix Mille Tours » rassemblent un somptueux patrimoine automobile, allant des années 60 aux années 90. Classic Endurance Racing, Sixties’ Endurance, Rosso Nastro Trofeo, Nineties Red, Group C, F1. Environ 180 engagés.
Les Group C ainsi que les Formules 1 sont logés dans les stands, tandis que les sports protos plus anciens et les GT ou autres « sixties » occupent le paddock dont l’accès est libre.
Au centre de celui-ci plusieurs boutiques de miniatures, livres (Editions du Palmier), vêtements, souvenirs ainsi qu’une piste de slot-racing et même un stand d’autos tamponneuses. Ces animations constituent un itinéraire tout tracé, reliant la pré-grille aux quelques gargotes permettant un ravitaillement raisonnable des spectateurs. Malheureusement peu nombreux. Au nombre de 12 000 sur les trois jours de compétition. Ils sont pourtant bien traités, avec accès libre au paddock, navettes gratuites, parkings dédiés aux voitures « hors normes » et stationnement des clubs à l’intérieur du paddock
Les installations ultra modernes du circuit contrastent sde façon saisissante avec les courbes de ces belles autos et l’atmosphère datée qui s’en dégage. Certaines évoluant à un train de sénateur, on en vient à se demander si elles ne sont pas trop lentes dans un contexte aussi high-tech. La taille du circuit et des lignes droites amplifiant ce phénomène. Cette réflexion ne vaut évidemment que pour les plus anciennes.
Comment alors échapper à l’idée qu’un Grand Prix F1 ici aurait toute sa place. Question d’échelle, le « Ricard » semble idéal pour les performances des monoplaces ou des Sports- Protos actuels. Un stand dévolu à la promotion d’un retour du Grand Prix de France attirait d’ailleurs nombre d’amateurs.
Dans le paddock, on ne sait où regarder : à gauche une Porsche 917 et une Bizzarini, à droite une Ferrari 250 LM, plus loin des Ford GT40, des Lola T70… Le son des puissantes machines nous fige, le sourire aux lèvres, incrédules face à ces vibrations de basses et hautes fréquences qui font valser nos tripes et nos tympans.
Direction la prégrille puis la terrasse qui permet un vue imprenable sur la ligne de départ et au sud vers les virages de la tour et du pont pour le Trofeo Nastro Rosso, challenge de GT italiennes d’avant 1967.
Ce voyage dans le temps autorise toutes les audaces. Les enfants peuvent demander à entrer à l’intérieur des Protos, les adultes s’autorisent des tours de voitures – presque- à pédales, les publicités présentes sur les autos vous rendraient passibles aujourd’hui de sanctions pénales… et les pilotes ont pour la plupart de larges sourires. Un autre monde, dis-je. Dix Mille Tours de … magie !?
Le challenge des organisateurs est lié à la popularité de ce type d’évènement. Deux options : soit une réunion de « happy-few », dans une sorte de huis-clos entre participants et connaisseurs, soit une fête populaire. Auquel cas on peut supposer que la mise en œuvre dépasse les possibilités d’une organisation privée, malgré la beauté du spectacle.
Olivier ROGAR
Photos @ olivier ROGAR