Carlo Abarth a disparu il y a plus de 45 ans mais son nom a continué à vivre à travers des versions sportives de véhicules de grande série des marques Autobianchi puis Fiat.
Patrice Verges
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Carlo Abarth m’a toujours fasciné. Hélas, je ne l’ai jamais rencontré. Mais au cours de ma carrière de journaliste, j’ai eu la chance de fréquenter plusieurs pilotes qui avaient couru pour lui comme Pierre Maublanc, mon maître Paul Frère et surtout Mauro Bianchi sans oublier les journalistes Christian et Etienne Moity qui m’ont permis de mieux appréhender l’homme qui n’était pas facile, loin de là, comme nous allons le voir dans la 2eme partie de cet article.
Sous le signe du scorpion
C’est le 31 mars 1949, que Karl Abarth créa officiellement à Turin la société Abarth & Co spécialisée dans la préparation et la compétition automobile. Elle succédait aux automobiles Cisitalia en faillite dont il était précédemment le directeur du service course.
Quelques semaines plus tôt, en quittant Cisitalia, éphémère et mythique petite marque de voitures de course italiennes dont l’originale monoplace de Grand Prix avait été dessinée par Ferry Porsche, Abarth était parti avec des voitures de compétition et tout le stock des pièces. Modifiées par son officine, les Cisitalia remportèrent quelques victoires jusqu’aux débuts des années 50 en s’éloignant de plus en plus des modèles originaux.
La « marmitta» Abarth
L’Autrichien Karl Abarth, né en novembre 1908, sous le signe du scorpion s’était fait un nom en participant à des compétitions au guidon de motos et de side-car modifiés par ses soins. Discipline qu’il arrêta en 1939 à la suite d’un grave accident. Son père ayant opté pour la nationalité italienne, l’incita à quitter la Yougoslavie où il avait trouvé refuge pour venir vivre en Italie au sortir de la guerre où il transforma son prénom en Carlo. Parallèlement à la compétition pour faire vivre sa petite société comptant une trentaine de personnes, Abarth s’était lancé dans la fabrication de pièces mécaniques pour améliorer les performances des moteurs ; soupapes, leviers de vitesses au volant et notamment les silencieux d’échappement qui deviendront son cheval de bataille. A la fin de ses activités, il aura fabriqué plus de 3,5 millions de sa fameuse « marmitta» Abarth au son très élaboré et surtout à l’esthétique flatteuse avec le silencieux noir vermiculé à double sortie biseautée.
La Fiat 600, la muse
En 1954, la naissance de la Fiat 600 donna un coup de fouet à ses activités. Cette agile petite berline ne demandait qu’à délivrer des chevaux supplémentaires. Il proposa de nombreuses améliorations mécaniques portant le moteur à 750 puis 850cm3 et même 1000 cm3 sur les ultimes TCR au monstrueux radiateur placé à l’avant et au célèbre capot arrière relevé.
Avec l’aide de Fiat qui lui reversait des primes au résultat, il extrapola de minuscules Berlinettes GT à carrosserie profilée généralement dessinées par Zagato qui se révélèrent vite imbattables dans leur catégorie inférieure à 1000 cm3. Selon les exigences très précises d’Abarth, les moteurs Bialbero se caractérisaient pour leur puissance élevée frisant les 100 ch/litre à une époque où ce n’était pas banal avec en corollaire une fragilité effrayante. Cette caractéristique fit des Abarth plutôt les reines des épreuves brèves que celles d’endurance. Sa notoriété grandissante le poussa à produire en petite série des versions commerciales plus poussées de la Fiat 600 dont le prix élevé limitera toujours les ventes ne dépassant pas la centaine d’unités par an.
En 1962, après avoir travaillé pour Porsche avec la Carrera Abarth invincible en 2 litres GT, il passa un accord avec Simca pour produire un coupé dérivé de la 1000 sous le nom de Simca Abarth. A part le soubassement et la direction, elle n’avait pas grand chose à voir avec la Simca 1000 dont les ultimes versions 2 litres à la conduite très délicate frisaient les 270 km/h fortes de leur 190 ch. Il fabriqua aussi une version plus affutée de la Simca 1000 proposée avec divers stades de gonflage mais à cause de son prix trop élevé et de la rupture avec l’accord avec Simca par suite de l’évincement de HT PIgozzi, sa production ne dépassa pas une centaine de voitures. Dommage, c’était une Simca Rallye 2, dix ans avant.
La suite bientôt si ça vous intéresse !