La chronique de Patrice Vatan du 17/09/2019
Close dimanche, cette 48e édition du Circuit des Remparts est maintenant entrée dans une histoire entamée il y a 80 ans.
L’enthousiasme populaire qui avait conduit 15 000 Angoumoisins à se jucher n’importe où, n’importe comment en 1939 au mépris d’une sécurité dont la notion était encore à établir, est à mettre en parallèle avec un engouement identique en 2019.
Quelque 12 000 amateurs (1000 de plus que l’an dernier) ont pris place, après avoir été contrôlés, scannés, autour des enceintes générales et dans les 1 400 places de tribune.
Et le reste ? au paddock ! Une photo montrait dans « La Charente libre » un parc qui n’avait de fermé que le nom, à peine plus encombré que la Gare du Nord un jour de panne.
Le fruit du travail abattu par une organisation qui tend à faire des Remparts un événement international, même si la vieille capitale du papier n’est pas extensible, même si les impératifs de sécurité, criants cette année, en réduisent d’autant l’exploitation.
C’est égal, quel beau week-end, riche d’autos insensées comme cette Chevrolet Monza qui après avoir atomisé le plateau Greder a répandu devant notre terrasse de l’Hôtel de ville son grondement à la Mad Max.
Riche aussi d’insolite, le Circuit des Remparts : superbe inversion du temps qui pousse un jeune à user d’un Rolleiflex quand l’invraisemblable Erich Hoop, vêtu comme un chauffeur de Brasier 1908 se doit de l’être, commet un cruel anachronisme.
Riche de rencontres étonnantes comme celle de ce haut-fonctionnaire, Conseiller-Maître honoraire à la Cour des Comptes et qui du haut de son immense demeure sise à l’aplomb du freinage du marronnier murmure en un souffle préférer à la rage des moteurs la majesté du grand orgue de la cathédrale (« Frédéric Ledroit, le titulaire, est un ami, écoutez son requiem, une merveille »)
Pas de requiem pour les Remparts 2020. Nous y serons. L’hôtel est déjà réservé.