La chronique de Patrice Vatan – 14/09/2019
Dès que le soleil frise les tuiles rousses de Charente, le Circuit des Remparts se décentralise en ses lieux alternatifs historiques qui se frottent, c’est nouveau, à du concept hype.
Le nouveau binôme qui en a pris la gestion en 2017, Jean Marc Laffont et Michel Loreille, lui a insufflé une telle dynamique que l’on a Monaco en tête lorsqu’on s’étend sur les immenses sofas du carré VIP Les Green, place des Halles, avec le ciel comme limite.
Si la ville entière vibre en rythme, un spot réussit à conjuguer douceur tropézienne à la Sénéquier, charme deauvillais du Miocque ou élégance littéraire du Flore parisien, c’est la place Francis Louvel, tirée vers la nuit qui monte, festive, forcément festive, par trois locomotives, le café François 1er, l’Hôtel du Palais, et Chez Paul, une brasserie hors norme.
Si vous n’avez pas les cheveux longs et argentés d’expérience, des lunettes d’écaille et ne descendez pas d’une Bugatti, inutile d’espérer vous attabler à la terrasse du François 1er. Et comme tous les bugattistes n’y parviennent pas eux-mêmes, les exclus cognent des pintes de Grim sur le trottoir par-dessus les capots longs de Molsheim.
Article 2 : tout ce qui s’applique au François 1er s’applique à l’Hôtel du Palais.
Alors intervient Chez Paul, une enfilade démesurée de salles qui s’enchaînent les unes aux autres pour conduire à un graal, le jardin d’été. On s’y croirait à Hollywood avec sa girafe géante, sa cascade, ses parois végétalisées.
En Quentin Tarantino local, Paul vous accueille s’il est dans les murs et non sur le segway qui lui sert à rallier l’Atelier, son second bistrot sis devant la mairie. Paul est un malin, il semble en capacité de nourrir chaque soir le département entier.
Ne jouez pas les vieux affranchis en lui donnant du Paul, il s’appelle Jean-Paul. Même s’il y a peut-être mieux à Angoulême nul n’entre ailleurs qui ne soit coureur. Et son entrecôte à la fleur de sel fait revenir le lendemain.