La chronique de Patrice Vatan du 15/09/2019
Même si son nom évoque l’opposé, Michel Janvier émet une chaleur naturelle qu’il réussit d’instinct à rendre réciproque. La glace fut immédiatement rompue avec cet auteur de BD, que les réseaux sociaux avaient déjà pas mal fendillée. Leurs bons côtés.
A sa droite signe un homme au patronyme qui frappe tant par sa phonétique que par sa notoriété bédéauto : Christian Papazoglakis n’est pas Grec, est né chez les Belges, et sympa. Leurs bons côtés, aux Belges. Il signe à Angoulême ses albums sur les 24 H du Mans chez Glénat.
Nous avons atterri dans un rade près de la CCI où ils dédicacent, le Latino, qui ne sert la bière qu’en pintes. Une première. Même en proposant habilement de prendre une pinte remplie à moitié pour faire un demi, on s’entend prononcer une impossibilité quasi structurelle.
Trois pintes plus tard Christian Papazoglakis s’est fait tout seul à partir d’un milieu ordinaire. La bande dessinée l’a pris par la main à Bruxelles mais une passion naissante pour le sport auto fut contrariée par sa mère qui, épouvantée par l’accident du Mans en 55, lui interdit d’aller sur les circuits. Il se libérera en les dessinant, et les hommes et les machine allant dessus.
D’avoir été le monsieur qui dessinait les cathédrales dans le Guide vert Michelin a ouvert des portes à Michel Janvier. Quand on a « croqué » la cathédrale de Reims on peut dessiner Jo Siffert, encore que Seppi n’ait rien d’une gargouille.
42 piges qu’il est sur la brèche l’inspec… le dessinateur Janvier qui a gratté entre autres sur Lucky Luke, Rantanplan, Astérix – l’entendre raconter la passion d’Uderzo pour les Ferrari !
Son superbe « Jo Siffert » scénarisé par Olivier Marin, édité chez Paquet s’est vendu à 8 000 exemplaires depuis sa sortie l’an dernier. Combien pour le « François Cevert » en chantier ??
De quoi faire réfléchir tel éditeur à l’emblème tropical qui déclare à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de marché en France pour les livres sur l’histoire de la course automobile.