Comme on a pu s’en rendre compte, cette année pour Classic Courses, la grande affaire était la sortie de notre livre « Pilote et Gentleman » consacré à Patrick Tambay. Mais il y avait beaucoup de belles choses porte de Versailles, telle le plateau Gordini, la collection Bandini ou l’exposition Darracq et d’autres encore que nous nous proposons de vous présenter par la suite.
Olivier Rogar
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Gordini
L’exposition Gordini
Les Gordini sélectionnées par Christian Huet au sein de l’abondante collection du Musée Schlumpf balayent cinq décennies d’histoire de la marque. Histoire qui n’aurait peut-être pas eu lieu si Amedeo Gordini, n’avait pas été passionné de boxe. Ce qui le mènera sur les traces de son champion favori, Georges Carpentier. En France bien sûr. Où ses aptitudes pour la mécanique lui permettront rapidement de se faire embaucher puis de se mettre à son compte, à Suresnes. La société Gordini est crée en 1946.
Compétition, accords avec Simca et résultats lui vaudront le titre, plus que le surnom, de « Sorcier » de la part de Charles Faroux, le célèbre journaliste. Après la guerre, il s’installera boulevard Victor, juste en face du parc des expositions actuel, porte de Versailles. Ce sera alors une intense période de réussite. Fangio, Wimille, Trintignant, Behra, Manzon, Simon, Pilette, Wacker, Da Silva Ramos, Bordoni feront briller ses couleurs …
Mais après avoir construit 33 châssis et participé à 600 courses avec des moyens somme toute limités, il verra comme une occasion à ne pas manquer, en 1957, l’offre de contrat de Renault. A lui désormais de collaborer à l’édification de la gamme sportive de Renault. Dauphine, R8, R12, Le Mans. Il défrichera la route des victoires de Renault. Au Mans puis en F1.
Le nom du « Sorcier » perdurera au fronton de l’usine de Viry Chatillon et sur quelques carters d’arbres à cames. Sur une plaque aussi. Dans le hall d’entrée de l’hôtel Mercure. Boulevard Victor. Construit sur l’emplacement des défuntes usines Gordini…
La Gordini de Christian Huet
Vous trouverez ci-dessous un extrait de la présentation qui en a été faite par Artcurial.
1950 Gordini type 18S
Carte grise française
Châssis n°020S
– Berlinette pilotée par Juan Manuel Fangio et José Froilán González
– Palmarès important incluant une participation aux 24 Heures du Mans 1950 et au Rome-Liège-Rome 1951
– Equipée de l’unique moteur Gordini à compresseur existant
Cette type 18S est fabriquée à seulement deux exemplaires. Les châssis tubulaires, numérotés 020 et 021, sont équipés d’une suspension Dubonnet type 15 à l’avant et de celle des Formule 1 types 45G et 16, à barres de torsion à l’arrière.
Dessinée et réalisée chez Gordini, la carrosserie est très originale, entièrement réalisée en duralumin et très soignée sur le plan aérodynamique. La totalité du soubassement est caréné et la carrosserie intègre, sans doute pour la première fois, le volume des ailes arrière à l’intérieur de l’habitacle tandis que les larges montants de portes se fondent dans les galbes de la carrosserie. La lunette arrière en Plexiglass, qui provient d’éléments de l’habitacle d’un hélicoptère Djinn, a été modifiée pour une parfaite adaptation. Afin que le pilote soit positionné le plus au centre de l’auto, son siège est déporté contre le tunnel de l’arbre de transmission ; la goulotte du réservoir d’huile du moteur est logée entre le tunnel central et le siège passager, positionné contre la portière droite. Avec un empattement très court de 2,22 m et une longueur de 3,61 m, la berlinette est d’une maniabilité diabolique. Elle ne pèse que 550 kg, ce qui est une bonne nouvelle compte-tenu de la corpulence de Gonzalez, annoncé pour 102 kg !
Aujourd’hui, sur les 33 châssis de différents types fabriqués, la berlinette 20S est la seule à être dans un état d’origine exceptionnel. Cette auto possède encore sa sellerie de 1950 qui a accueilli Fangio, ses vitres en Plexiglass et en verre, sa tôlerie de dural de 1950, son carénage inférieur numéroté 20, ses peintures de 1950 à 1956 et même ses joints caoutchouc des portières.
C’est une des deux Gordini Sport à avoir été équipée d’un moteur à compresseur et elle est équipée du seul moteur à compresseur existant au monde (n°03 type 16C de 1951)
Cette berlinette qui a gardé l’empreinte originale de son passé historique en compétition et de Juan Manuel Fangio, est unique au monde. Dans un état d’origine parfaitement exceptionnel, elle possède les critères des objets d’art majeurs, la rareté dans la notoriété.
Pour la totalité de la présentation Artcurial : ici
Bandini
Cette collection a été réunie par la volonté d’un homme, Dino Bandini, le neveu du créateur Illario et se trouve dans l’enceinte d’Artcurial, destinée à être vendue aux enchères. L’homonymie avec le célèbre pilote Ferrari Lorenzo Bandini, nous avait intriguée mais il n’y a aucun lien familial. Illario Bandini est né en Emilie Romagne, terre propice aux passions mécaniques. Il a créé sa marque de voitures de compétition en 1947.
Comme nombre d’artisans italiens, il a conçu des châssis mus par des moteurs d’origine Fiat très améliorés. Allant jusqu’à en coiffer certains de culasses d’Alfa Romeo double arbre ! Son talent était reconnu, lui valant le respect et l’amitié d’Enzo Ferrari et un diplôme honoraire en ingénierie mécanique de la part de l’Université de New York. Tout comme Enzo Ferrari et Ferruccio Lamborghini.
Aujourd’hui , sur les 77 voitures produites, le terme façonnées serait plus adéquat, 47 survivent. D’Italie au japon, en passant par les USA. Une partie de la collection réunie par Dino est donc proposée à la dispersion lors de Rétromobile. Des heureux en perspective.
Darracq
Créée en, 1896 par Alexandre Darracq, la marque automobile française est l’une des principales dès le début des années 1910, troisième constructeur français derrière Renault et Peugeot. Entre records de vitesse ( 198 km/h en 1905) et victoires en compétition ( Coupe Vanderbilt) la marque française saura aussi démocratiser l’automobile ( Darracq Type C 1901) et se développer à l’international. Sa filiale anglaise rachètera Talbot dès 1919 et sa filiale italienne deviendra, après cession, Alfa puis Alfa Romeo. Si l’on ajoute qu’Adam Opel a débuté avec la construction de voitures sous licence Darracq type C, nous voici avec une belle marque européenne quelque peu oubliée aujourd’hui et à laquelle cette exposition organisée par le Club des Teuf-Teuf, rend un juste hommage.