Chaude journée d’automne. La barrière franchie nous nous retrouvons face à une Coccinelle qui aurait frayé avec un Bulldog… Certes la journée est chaude pour un mois d’octobre mais nous ne sommes pas « déjà » au Ricard. Il est 9h00 et le Luc s’éveille. Nous sommes venus essayer une Ligier JS2R.

On était déjà un peu inquiets. Facile de nous en faire une bonne. La JS2 « Classic », celle de Michel Tetu, on connait mais on connait aussi la JS2 microcar sans permis, domaine de prédilection de la maison depuis quelques décennies…et maintenant cette Coccinelle…

Olivier Rogar

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Nous pouvons souffler. Au bruit que nous percevons sur la piste, montant dans les aigus puis s’éloignant dans une sonorité caverneuse et rauque le doute n’est plus permis. Si l’engin qui tourne est bien la Ligier JS2R, elle s’inspire de la « Classic ». Pas de la « Micro » ! Avouons-le, il y a eu un moment de flottement.  

Video de l’essai Ligier JS2R

Plusieurs défis

Il nous faut d’abord évoquer « Defi Performance » ( * ) – Publicité gratuite- pour les remercier de leur disponibilité et de leur confiance. Richard a pu conduire la Ligier JS2R puis la Fun Cup dans des conditions idéales et profiter du staff technique mis à notre disposition.

Defi Performance est un loueur de voitures de courses. Vous vous engagez en équipe sur une course, plusieurs courses ou un championnat. Defi gère tout. Transport – Maintenance – Formalité – Fourniture des autos.

Les voitures que nous allons essayer sont inscrites dans des séries monotypes qui se courent les mêmes week-ends. Les Fun Cups (Reprenant une silhouette de Coccinelle) évoluent dans des courses de 8 heures et les Ligier JS2R dans des courses de 4 heures, la JS Cup. A raison de sept courses par saison. De quoi se faire plaisir à peu de frais par rapport à toute autre formule-amateur de pilotage en circuit.

Dans les deux cas les concepteurs ont fait en sorte de limiter les budgets à l’achat comme à l’entretien. Nombre de pneus limité. Moteurs standards. Châssis tubulaires – Carrosseries en polyester. Pièces mécaniques à usure limitée.

Nos lecteurs pourront voir évoluer la Ligier puis la Fun Cup dans les vidéo. Par contre ici, nous nous limiterons à l’histoire de la belle Ligier.

Genèse de la Ligier JS2R

Lorsque Jo Schlesser disparait lors du Grand Prix de France à Rouen en 1968, il emporte avec lui une partie du projet qu’ils avaient conçu avec Guy Ligier. Celui de construire une berlinette française pouvant concurrencer les Alpine et surtout les Porsche.

Et si l’on peut reprocher des choses à Guy Ligier, ce n’est sûrement pas de manquer de suite dans ses idées. Il va s’accrocher, commencer à construire des voitures de courses qui toutes porteront JS comme nom de modèle et confier à Michel Tetu le soin de réaliser la fameuse berlinette. Ce sera la JS2.

Châssis poutre, carrosserie en polyester, moteur « franco-italien » en l’occurence le Maserati V6 qui équipe déjà la Citroën SM. Ford, sollicité pour le V6 2,6L de la Capri, ayant refusé de le fournir. La voiture est lancée en 1971. Succès d’estime. Le choc pétrolier de 1973 n’aide pas et en 1975 la production cesse après une centaine d’exemplaires fabriqués.

Deux très belles performances en course : une grande victoire au Tour de France Auto 1974 avec Gérard Larrousse, Jean-Pierre Nicolas et Johnny Rives. (Sans doute la dernière à ce jour, d’une voiture à moteur Maserati dans une compétition internationale).

Une belle seconde place au Mans avec Jean Louis Lafosse et Guy Chasseuil en 1975. Mais cette fois la Ligier est propulsée par un Ford Cosworth V8 DFV. Comme la Mirage-Gulf des vainqueurs Derek Bell et Jacky Ickx.

Ligier Automotive

Il faut attendre 43 ans pour que l’histoire ait une suite. Guy Ligier avant de nous quitter a passé des accords avec Jacques Nicolet, l’homme d’affaires qui a créé Onroak Automotive et Onroak Racing reprend la marque Ligier en compétition.

Il a aussi l’idée d’en célébrer le cinquantième anniversaire en créant avec ses équipes, une GT exclusivement destinée à la piste – rendant hommage par ses lignes et son rapport poids puissance à la Fameuse JS2. La voiture est présentée au Mondial de l’Automobile 2018.  C’est la Ligier JS2R. ET la série monitype qui l’accueille est la JS Cup, gérée par l’organisation de Max Mamers.

L’objectif est d’être performant tout en ayant un coût de construction et d’exploitation limité. Toutes les solutions techniques retenues sont donc des solutions éprouvées pour une véritable voiture de course.  De quoi en faire un engin simple, ludique et efficace. Homologuée FIA en Free Formula Sport Cars – Catégorie E II SH, elle est aussi éligible dans l’Ultimate Cup Series en catégorie UGT Free qui regroupe Ferrari 488 GT, Renault RS01, Solution F Foenix, Alpine A 110 etc….

Caractéristiques De la Ligier JS2R

Comme évoqué par ses concepteurs lors de son lancement : « Équipée d’un moteur Ford V6 3,7 litres développant 330 chevaux, pour un poids de 980 kg, la Ligier JS2R n’a rien à envier aux sports-prototypes. Réservoir de 100 litres, freins Brembo, embrayage centrifuge, amortisseurs réglables, palettes au volant, pare-brise chauffant, c’est une voiture au service du pilote ». Nous compléterons en soulignant un bon rapport poids / puissance de 2.97 kg / cheval mais tout de même assez loin de celui d’un prototype.

Esthétique

Les lignes inspirées de la JS2 lui donnent un côté « classic » que, bien entendu,  nous apprécions. On constate toutefois dans ce dessin une réminiscence de Venturi. Si la marque avait continué l’aventure sous cette forme il est probable que son dessin aurait été proche de celui de l’actuelle Ligier. ( Gros soupir…)

Si la bête, au repos, ne cache pas trop son jeu, une fois les ouvrants retirés ou déployés, les dessous ne laissent plus aucun doute. Ce ne sont plus que tubes d’acier, extincteurs, équipement spartiate, moteur et boite bien visibles, amortisseurs réglables apparents sur le dessus de la boite et finitions « course ».  

A l’intérieur, petit volant, tableau de bord synthétique noir et moulé. Les vitres ne s’ouvrent pas, seul une lucarne à glissière permet le passage d’une main – en cas de victoire ? – mais le parebrise est chauffant, ce qui est bien utile en conditions humides. On est dans une voiture de course. Plutôt bien finie d’ailleurs cette Ligier JS2R.

Et si on courait sur Ligier JS2R ?

La Ligier JS2R est vendue 89 000 € ht. Et comme on l’a vu, tout a été fait pour que son coût d’exploitation soit raisonnable. A l’issue d’une première année d’exploitation en JS Cup, il semble que le pari soit tenu. La voiture est à louer à la course. 3604 € ht de l’heure. ( 1571 € pour la Fun Cup).  Les courses durent de 3h30 à 8 heures et permettent l’inscription de 2 à 4 pilotes par course. La saison de sept courses à 3 pilotes revient donc à 40 244.67 € ht chacun pour 11 heures de pilotage chacun.

Dans ce prix il y a toute la maintenance et l’intendance de l’auto, notamment son transport.  Pas la casse. Les sommes en question sont importantes mais ceux qui ont touché de près l’engagement en compétition sauront mesurer la pertinence de l’investissement par rapport au niveau de la voiture et à la qualité des circuits fréquentés. (** Le Mans, Dijon, Spa, Magny Cours, Le Castellet, Ledenon, Nogaro).  Reste à voir le niveau des candidats pilotes eux-mêmes !

Si vous êtes tenté n’hésitez pas à demander quelques conseils à Richard !

Sinon il y a la Fun Cup !

Vidéo de l’essai Fun Cup

* Defi Performance que nous tenons à remercier pour leur confiance, sont joignables comme suit : Côte de St Mammes – 77430 Champagne / Seine.
Tél : 06 84 75 87 25 / Mail : defiperformance@orange.fr.
Site : www. defiperformance.com

** Encore plus de roulage en JS Cup en 2020 : Lire ici.