Grand Prix de Monaco Historique 2018. Quel lien entre cette 11e édition et les 75 « vrais » Grands Prix qui l’ont précédée ? Réponse aussi lapidaire que péremptoire : « Tout » ! Tout change mais rien ne change. Sur piste la sécurité a évolué mais la sélectivité est intacte. Une victoire y vaut de l’or. En historique comme en moderne. Hors piste l’ambiance reste fascinante mais décalée, comme tous les référentiels. Pilotes célèbres croisés au hasard des rues. Mécaniciens ou ingénieurs illustres dont on espère qu’ils seront « encore » là cette année. Voitures aussi rares que difficiles à mener entre Rascasse, Sainte Devote, Casino, Epingle, Bureau de tabac, Piscine. Entre émerveillement et respect, chaque année paire, la magie est là. Nous aussi.
Olivier Rogar
Tout change…
Stands
Grand Prix de Monaco Historique 2018. Répondant aussi bien aux besoins des équipes techniques qu’à ceux des gens du marketing, les stands prennent de la hauteur. Il y a quelques années, les nouveaux stands à étage avaient fait passer les précédents pour archaïques. Nous voici maintenant avec des structures à deux étages dignes d’un circuit permanent. Ne pas oublier que tout cela doit être monté puis démonté ensuite… N’est ce pas Mr Richelmi ?
Plateaux
De grandes évolutions des deux côtés du spectre cette année.
Le plateau A, celui des « Antics 1925-1939 » n’évolue plus en « parade » mais en course sur 10 tours. L’ambition est d’en faire l’une des plus grandes manifestations au monde. Contre partie de cette montée en puissance, les F3 et Formule Junior ont disparu. Pour l’heure, 19 voitures sont inscrites, 14 seront partantes. Bugatti, ERA, Frazer Nash, Maserati ou Talbot – Lago ne sont pas rares à Monaco.
Pourtant la Delage 1500 de Paul-Emile Bessade est exceptionnelle. Il s’agit d’une évolution de la 15S8 de 1927. Réalisée à la demande du Prince Bira en 1937 par l’ingénieur Albert Lory. Elle est dotée d’un train avant à roues indépendantes.
Le plateau G accueille cette année et pour la première fois, les F1 construites entre 1977 et 1980. Oui il s’agit des voitures à effet de sol ! Succès complet avec 36 inscrits ! Les gens bien informés qui ont investi dans ces voitures il y a quelques mois ont vu leur valeur au minimum doubler depuis. Eligibilité oblige. A Monaco qui plus est. Cela nous vaudra le plaisir de retrouver certaines voitures qui ont marqué leur époque en général et ce Grand Prix en particulier. Notamment la Ligier JS11/15 qui avait failli gagner ici-même avec le regretté Didier Pironi en 1980.
Champions
Plusieurs anciens pilotes de F1 ou de la famille de la F1 ont participé à une parade à bord de F1 de toutes époques. L’association de ces pilotes avec « leur » F1 n’est pas toujours possible, voire impossible. Mais quel plaisir de les voir ou revoir. Avaient-ils des instructions, se sont-ils assagis, était-ce la crainte d’une touchette ? Ils ont mené les débats à des trains de sénateurs. Mika Hakkinen et Thierry Boutsen se sont un peu prêtés au jeu, tandis que Eddie Irvine ou Riccardo Patrese nous ont étonné par leur tempérance ! John Watson et Emmanuele Pirro étaient sur des voitures assez anciennes pour expliquer leur rythme…
Adrian Newey
Comme en 2016, l’ingénieur Red Bull est présent avec sa Lotus 49 aux couleurs Gold Leaf ex- Graham Hill, ex-Richard Attwood. Un peu plus détendu peut être ? On l’avait trouvé vraiment coincé dans sa bulle il y a deux ans. Il faut dire, vingt titres….Aujourd’hui il lui arrive de sourire, de signer des autographes… On est quand même en plein Grand Prix d’Espagne F1 à Barcelone. Patrick Tambay le lui fait remarquer. « Mais tu ne devrais pas être à Barcelone ? ». Adrian Newey : « Après ce qu’ils m’ont fait la semaine dernière ?! [En Azerbaïdjan, les deux pilotes Red Bull ont fini par se percuter après 40 tours de bataille de chiffonniers] Je suis là pour le plaisir ! ». Le génie fait montre de simplicité et d’humilité. Et de talent. Naturellement.
Enchères 911 et Daytona
Monaco Legend Group et Automobilia se sont réunis pour ajouter aux ventes de montres, de bijoux et d’objets d’art, des ventes de voitures. Franco et Claude nous ont fait visiter leurs installations au 13 Bd Princesse Charlotte. L’ancien site de la Franco-Britannique, le distributeur Rolls-Royce pour la France et Monaco. L’ancien garage se divise en halls d’exposition, salle de vente, atelier. Des planchers ascenseurs aident à disposer les voitures. Il faut néanmoins être doué d’une maestria de champion pour agencer les expositions. A Monaco, le problème, ce n’est pas la demande mais l’offre. Il en va des m² comme des belles choses mais pour ces dernières, il y a ici de quoi rêver !
L’objet de notre visite était la preview de la vente « The 55 » qui aura lieu du 17 au 20 juillet 2018. 55 comme le nombre d’années qui nous sépare de 1963. L’année de naissance de deux icônes : la montre Daytona, de Rolex et la 911 de Porsche. Connaissant Franco Lembo, il faut s’attendre à voir quelques voitures d’exception. Vingt cinq 911 sont prévues pour la vente. Nous avons pu en voir certaines. Les grands collectionneurs sont probablement déjà dans les starting blocks.