6 octobre 2018

Les Grandes Heures Automobiles 2018

La 4e édition des Grandes Heures Automobiles de Montlhéry a tenu les promesses entrevues lors des manifestations précédentes : c’est un événement à forte incidence médiatique qui est en train de prendre formeannée après année sur le mythique circuit du plateau de Saint-Eutrope. Le nombre sans cesse croissant des participants et de spectateurs est là pour en attester.

Pierre Ménard

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Un paddock de mieux en mieux garni au fil des ans.

Indiscutablement, Les Grandes Heures Automobiles sont en train de solidement s’installer dans le calendrier des manifestations de voitures anciennes où il faut être allé au moins une fois. Et cela en quatre ans seulement ! L’événement attire de plus en plus de participants, qui voient là l’occasion rêvée de tourner sur le circuit légendaire du sud de Paris, et bien entendu de spectateurs trop heureux de profiter de aubaine à quelques kilomètres de chez eux (l’Île-de-France représente tout de même près d’un quart de la population française !). Pour preuve, les embouteillages pour arriver au circuit dès la matinée du dimanche ! Il faut dire qu’avec une météo aussi belle que celle de ce week-end sur Montlhéry, à défaut d’être très chaude, il aurait été dommage de ne pas venir s’aérer les oreilles au son des innombrables moteurs en action sur la piste.

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Le plateau des Américaines & Production fut un des moments forts de la manifestation.

Même si les organisateurs le rappellent : toute forme de compétition est exclue des Grandes Heures (n’oublions pas que l’autodrome n’a pas l’homologation pour, et ne l’aura vraisemblablement jamais), ces démonstrations nous apportent la joie de voir et entendre toutes ces belles voitures respirer à pleins poumons sur le circuit de 3,4 km. On pourra juste regretter l’adjonction depuis cette année d’une chicane inédite (heureusement temporaire et faite de plots sur la piste) avant le virage du Faye qui concourt à cette frénésie ultra-sécuritaire de l’époque. Un jour viendra, hélas, où les circuits ne seront plus qu’une suite de chicanes absurdes, et antinomiques avec la notion même de vitesse qui reste l’ADN de la course automobile. Passons…

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La nouvelle chicane est clairement annoncée aux participants. Les freine-tard du Faye en seront pour leurs frais…

Près d’une centaine de motos

240 voitures réparties sur 7 plateaux, 950 voitures de club rassemblées au pied de l’anneau, voilà le menu alléchant de l’édition 2018. Sans oublier bien sûr les 90 motos réunies sur deux plateaux. Les Grandes Heures célèbrent la voiture de sport et de course, mais n’oublient pas les motos, qui ont animé bien des week-ends sur le grand tracé durant des décennies, révélant certains noms prestigieux comme Beltoise, Rougerie ou les Monneret père et fils.

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Les motos plein gaz au sortir de l’anneau dans le petit matin ensoleillé, mais frais.

Super voitures

L’histoire de la course s’écrit aussi dans le futur, et il est bon que les supercars, actuelles ou récentes, soient représentées : elles sont celles qui seront les voitures historiques de demain. Dans ce plateau riche en Porsche, Ferrari ou Chevrolet, se détachaient en vedette l’impressionnante Jaguar XJ220 et la toute nouvelle Alpine A110, destinée à reprendre le flambeau de la production dieppoise.

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Mise en grille/ Alpine A110 Première Edition 2018/ Mercedes AMG GTS 2016/ Jaguar XJ 220 1992.

Gros V8 culbutés

Le plateau C mêlait, de façon bizarre, les grosses américaines et certaines voitures de production. Celles-ci étant peu nombreuses, c’était certainement de la part des organisateurs une façon de les intégrer dans un ensemble. Dans ces dernières, on a aimé l’attaque de l’agile Peugeot Mi 16ST et de l’Audi 200 Quattro ROC, ainsi que la très rapide BMW Groupe 5.

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De G. à D. : Peugeot Mi16 ST 1994/ Audi 200 Quattro ROC 1987.

De leur côté, les productions venues d’outre-Atlantique sont toujours un plaisir à voir et à entendre, mention spéciale pour la Plymouth Barracuda de 1970 et à la Corvette C3 de 1969. Belle surprise, on a pu entendre l’impressionnant grondement de quatre voitures directement issues de la NASCAR, deux Mustang, une Toyota et une Ford.

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Plymouth Barracuda 1970 et Toyota NASCAR 2018/ Chevrolet Corvette C3 1969, Ford Mustang Code A 1966 et Ford Mustang 1965/ BMW Groupe 5 1977, Ford Mustang 1965 et Chevrolet Corvette C3 1973.

Deux « nez de requin »

Le plateau des monoplaces est toujours très attendu, la monoplace étant l’essence même de la voiture de course. Plateau assez hétéroclite mélangeant allègrement F2, F3 Formules Junior, Formule « Galapiats » et même quelques alertes grand-mères comme la Voisin Speed record (biplace), il promettait la venue de la fameuse F1 Tecno de 1973 qui joua, hélas, l’arlésienne. Mais le public avide de rareté put se rattraper sur la présence bienvenue de deux Formule 1 Ferrari 156 « sharknose ». Pas les originales bien entendu (1), mais de très belles recréations, dont une était pilotée par le toujours populaire Arturo Merzario (qui n’était vraiment pas venu à Montlhéry pour faire péter les chronos, ceci dit en passant).

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Voisin Speed record 1927/ Martini MK7 1971 (son pilote, Michel Mallier, n’a pas chaumé puisqu’à peine sorti de son baquet, il a enfourché la Benelli 6 cylindres qu’il vient de restaurer, sans parler de la barquette Abarth qu’il a également menée sur le circuit)/ Ferrari 156 F1 Replica 1961 (Pilotée par Arturo Merzario)/ Martini MK57 1989.

Sportives

En parlant d’hétéroclite, le plateau des Sportives 1960-1980 présentait un panel assez large de modèles accessibles (enfin tout dépend à quel niveau on situe l’accessible… et l’inaccessible) : des Jaguar Type E à la Mini Cooper en passant par les Porsche 356, les Alfa GTV, les Alpine et même une R12 Gordini ! Mention spéciale à une des moins « accessibles », mais des plus impressionnantes, la De Tomaso Pantera dont le gros V8 Ford respirait à fond l’air de l’anneau !

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Triumph TR3 1960/ Citroën SM IE 1972/ Renault 12 Gordini R1173 1972/ De Tomaso Pantera 1978/ Marcadier Barzoï 1968.

 Le club des Flat six

Pas de manifestation automobile populaire sans une présence massive de Porsche 911 de compétition. Un plateau leur était entièrement consacré, composé de superbes Carrera ou RSR datant majoritairement des années 70 et 80.

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De G. à D. : Porsche 912 1,6 L Coupé 1966/ Porsche 911 3,2 L 1987.

Protos et GT

Quelques beaux modèles dans ce plateau dédié à l’Endurance et aux voitures de Grand Tourisme : la Rondeau Inaltera GT, une McLaren M6B de Canam, quelques Cobra toujours aussi magiques, une vigoureuse Porsche 910, des barquettes Abarth, et quelques recréations : une Jaguar Type D Ecurie Ecosse ainsi qu’une 917 Le Mans Replica, équipée pour des raisons de fiabilité d’un Flat 6 3,8 litres en lieu et place du traditionnel Flat 12 4,5 litres qui propulsait la bête à l’origine en 1970.

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Porsche 910 1967/ Abarth 3000 SP Type SE013 1968/ Lotus Eleven/ McLaren Canam M6B 1968/ Rondeau Inaltera GT 1976.

A l’équerre !

Assurément, le plateau « Rallye » regroupait certains des pilotes les plus en verve du week-end. Surtout, ces gens-là savaient utiliser leurs montures comme elles devaient l’être : glisse et équerres au programme. Au virage serré des Deux Ponts, le spectacle fut de qualité avec l’Alfa-Romeo GT AM, la Citroën DS 21, la Ford Escort 1600, l’Audi Quattro A2, la Porsche 914-6 ou encore les R5 Turbo. Même la modeste 403, qui fit le Tour Auto ces dernières années, levait la patte !

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De G. à D. dans le sens des aiguilles d’une montre : Lancia Stratos 1976/ Alfa Romeo GT AM 1973 et Porsche 911 2,7 RS 1978/ Audi Quattro A2 1982/ Alpine-Renault A110 1800 Gr5 1973 et DS 21 1967/ R5 Turbo TDC 1983 et Porsche 914-6 1971/ BMW M1 Procar 1979.

Outre l’attraction naturel de la piste, Les Grandes Heures Automobiles offrent au public l’occasion d’approcher plus d’un millier de voitures (en comptant les voitures des clubs) regroupées dans la plus grande diversité dans un paddock bon enfant, de côtoyer certains grands pilotes qui ont su rester simples, et enfin de participer à des animations comme une initiation au trial moto pour les plus grands, et du mini-quad pour les plus petits. Sans oublier la nocturne du samedi qui permet de découvrir l’autodrome sous une ambiance féérique unique. Réservez votre week-end de fin septembre pour l’édition 2019 qui sera placée sous le signe du centenaire du partenaire de la manifestation, Yacco.

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(1) les 156 coururent durant les saisons 1961 et 1962, date à laquelle Enzo Ferrari les fit impitoyablement passer à la presse : ça ne valait rien à l’époque et le Commendatore voulait toujours se tourner vers l’avenir.

Photos © Pierre Ménard

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