La balade de Classic Courses dans les allées de Rétromobile 2019 se poursuit avec notre passage sur les stands Honda, Renault et William I’Anson – Episode 2.
Olivier Rogar
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Honda
L’éventail de Honda couvre un demi-siècle d’histoire de la marque en trois modèles : la célèbre moto 750 Four de 1970, le cabriolet S 2000 de 1999 et la nouvelle NSX GT3 de 2019. La marque est résolument tournée ici vers l’avenir et la performance. Souvenez vous des 240 ch de la S 2000 et de ses envolées à 9000 trs/mn.
On ignore la puissance de la NSX. Mais le V6 double turbo de 3.5L dans un châssis de 1240 kg, doit donner quelques émotions, Loïc Depailler a fait les 24Heures de Spa sur un modèle semblable, avec Riccardo Patrese comme coéquipier. Il aurait été intéressant d’avoir son avis. Mais nous ne nous sommes pas croisés. Tiens, il y a quelques années sa voiture de tous les jours – enfin tous les jours où il ne roule pas à moto – était un coupé S 2000….
Mais sur le stand Honda, il n’y a pas que les engins à moteur qui comptent. Il y a les copains, les hommes, les femmes qui gravitent autour des formidables Aurélie Litzer et Laurent Lefrançois. Ils ont su réunir autour d’eux un aéropage de personnalités différentes, venant de tous les horizons et se retrouvant ici chaque année avec plaisir.
Patrice Verges en est la vigie, entre relations, polars, essais, dernier bouquin sur une marque ou l’autre, il n’arrête pas, ne rate rien, passe au laser tous les châssis environnants avec une souplesse et une sûreté qui trahissent une longue expérience…
Photographes, journalistes, pilotes, cavistes tout le monde se croise, échange, parle, se raconte la dernière. C’est l’épicerie, bar, stand, spot du salon. Une crainte née d’un espoir : si Honda regagne en F1, ce qui va bien finir par arriver, cette extraordinaire ambiance va-t-elle perdurer ?
Renault Turbo
Le turbo à toutes les sauces avec un parterre de youngtimers et le Berliet T100 pour involontaire toile de fond.
Renault 5 Alpine, à la fois proche et lointaine qui nous fit rêver il y a quelques décennies, …. R9 Turbo… que ma pauvre mère refusa au bénéfice d’une modeste Tls si mes souvenirs sont bons – 72 ch tout de même et premiers dérapages…., R5 Turbo qui nous fit comprendre que quelque chose se passait à la régie.
R25 Turbo avec son synthétiseur de parole aux déclenchements intempestifs sous certaines latitudes. Celui auquel certains patrons de ma connaissance trouvaient une voix de syndicaliste…. R18 Turbo dont se dota la Police nationale pour suivre – au moins – les amateurs de courses sauvages en Bmw…. La Safrane Biturbo si peu connue et même l’inénarrable Fuego.
La régie avait fait le choix du Turbo. On aurait préféré celui des cylindres. Six au minimum et pourquoi pas huit ou douze ? Mais notre cher pays reste ce qu’il est. « A la française » rime parfois avec « A la noix » et en matière de moteur de route, cela faisait quelques décennies que, par choix politique, on suivait les voies de l’indice plutôt que celles de la performance. Ne faisons donc pas la fine bouche. Avec le Turbo, la puissance était là, même si la manière pouvait laisser à désirer.
Mais en ce mois de juillet 1979 à Dijon, nos amis britanniques ou italiens ont commencé à comprendre que le « Yellow Tea Pot » de 1977 avait embarqué autre chose qu’une bouilloire aussi brutale qu’explosive. Pole, victoire et troisième place pour Jabouille et Arnoux. La bataille de ce dernier avec Gilles Villeneuve pour la seconde place éclipsa totalement la victoire de Jean-Pierre Jabouille. Elle était pourtant la première victoire totalement française en Formule 1 : Chassis – moteur – pneus – pilote ! Une grande pensée pour Jabouille et tous ceux qui ont oeuvré à ce premier succès. Il y a quarante ans !
William i’Anson Ltd
Le stand sur lequel officie Carol Quiniou rassemble plusieurs voitures exceptionnelles. René Fiévet l’a remarqué. Car lorsque qu’on déambule avec lui il faut s’attendre à être interrogé sur telle ou telle voiture, pourvu qu’elle ressemble à un tube entre quatre fines roues ! Mais la condition n’est pas suffisante : il faut également qu’elle ait été pilotée par un grand. Gurney, par exemple. La conversation s’est donc envolée entre lui et William l’Anson autour de cette belle BRM P48 F1 1960. Palmarès modeste mais une victoire à Ballarat – Australie. Elle se caractérise par un unique frein à disque à l’arrière. En sortie de boîte.
Une Chevron B26 Hart 420R de 1974 ex Peter Gethin – Brian Redman – John Watson attire également l’œil. Sa forme. Certes. Mais surtout sa couleur plurtôt rare en course : chocolat. D’où son surnom « Chocolate drop ».