Grand Prix du Japon 2018 – Neuf victoires en dix-sept grands prix, qui dit mieux en 2018 ? Nul autre que Lewis Hamilton, bien sûr. Science exacte, l’arithmétique nous affirme que l’Anglais n’est pas encore champion du monde en dépit de ce palmarès élogieux. Il est vrai que lors des quatre épreuves à venir pour clore la saison (Etats-Unis, Mexique, Brésil, Abou Dhabi) Sebastian Vettel pourrait marquer cent points, s’il gagnait quatre fois. Comme il n’en compte « que » 67 de retard, le titre reste théoriquement à sa portée.
Mais chacun sait qu’il y a loin de la théorie à la pratique. Car qui pourrait croire à un tel dénouement ? D’autant qu’une autre condition serait nécessaire : qu’Hamilton fasse chou blanc ! Plus qu’improbable, si l’on se fie aux évènements récents qui ont couronné le talent d’un pilote et l’organisation impeccable de son équipe.
L’éventualité est d’autant plus improbable si l’on retient le marasme dans lequel se vautre la Scuderia Ferrari où l’on enchaîne les erreurs comme les perles d’un collier de malheur. Suzuka l’a encore mis en évidence.
N’en déplaise à dame arithmétique, et comme en attestent les neuf victoires qu’il totalise depuis le début de la saison, le titre reviendra donc, une fois encore à Lewis Hamilton. Ce sera son cinquième, comme Juan-Manuel Fangio, autre grand de l’histoire de la course.
Johnny Rives
Pour mémoire
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HOCKENHEIM, LA PLAQUE TOURNANTE
Grand Prix du Japon 2018 – Au soir du G.P. de Grande-Bretagne, le juillet dernier, Vettel occupait la tête du championnat du monde avec 8 points d’avance sur Hamilton. A cette date, les deux rivaux en étaient à quatre victoires contre trois à l’avantage de l’Allemand. Puis tout s’est déréglé à partir de l’épreuve suivante (Allemagne). Alors qu’il était en passe de triompher et de porter son avance sur Hamilton (alors 2e) à 15 points, Vettel commit la pire, la plus inattendue et finalement la plus impactante de ses erreurs.
Piégé par la piste humide, il se retrouva au décor et ouvrit du même coup en grand la route du titre mondial pour Hamilton. Dès lors, pression aidant, tout alla de travers pour Ferrari à une seule exception près – la victoire de Vettel au G.P. de Belgique. Partout ailleurs Hamilton et Mercedes se montrèrent irrésistibles. Entre Hockenheim et Suzuka, Lewis et la firme à l’étoile ont enchainé rien moins que six victoires en sept courses, excusez du peu !
SYNTHÈSE D’UN ÉCHEC
Lors du Grand Prix du Japon 2018, à Suzuka, Ferrari nous a offert la synthèse de toutes les erreurs accumulées depuis la bévue d’Hockenheim. Pour commencer, option surprenante (et ridicule) lors des qualifications, en chaussant ses deux F1 de pneus « intermédiaires » comportant de profondes rainures destinées à évacuer l’eau ruisselant sur la piste pour éviter l’aquaplaning. Mais d’eau sur la piste, il n’y en avait pas. Elle était tout juste humide. Si bien qu’après une tentative infructueuse, Vettel et Raïkkonen tout penauds effectuaient leur retour au stand.
Cependant que tous ceux qui roulaient en « slicks » (dont les Mercedes, bien sûr) signaient des performances de qualité. Changements de roues effectués, les Ferrari reprirent donc la piste en pneus « slicks ». Mais trop tard. Car l’averse espérée en début de cession se produisait alors. C’est ainsi que Vettel dut se contenter du 9e temps, à plus de quatre secondes de la pole d’Hamilton.
En course, ce ne fut pas mieux. Vettel, malgré sa mauvaise place sur la grille, pouvait ambitionner la 3e place, voire mieux. Mais il en fut privé par une nouvelle faute. Un excès de précipitation. Il tenta de dépasser Verstappen (3e) dans la très délicate courbe dite « Spoon », au bout du circuit. L’accrochage était fatal. Après quoi Vettel se retrouva 19e et tout un chapelet de F1 à dépasser avant de se lancer à proprement parler à la poursuite de son rival – qui caracolait en toute sécurité à l’avant. Bien content, après tout ça, de s’être classé 6e… et dernier des six pilotes les mieux armés de la F1. Dès lors, qu’est-ce qu’Hamilton pourrait redouter ?