Hamilton et Rosberg aussi contents l’un que l’autre de leurs 1ère et 2ème places à Mexico comme ils l’avaient été à Austin (Texas) une semaine plus tôt ? La situation valait d’être observée de près sur le podium, car le doute était possible. Concernant Lewis Hamilton, pas question d’hésiter : la réponse était oui. L’Anglais avait à Mexico un pari aussi difficile à affronter et à réussir qu’à Austin, et il y était parvenu avec le même brio. Mais qu’en était-il cette fois de Rosberg ? On l’avait vu épanoui à Austin d’avoir parfaitement limité les pertes en émergeant derrière son équipier, loin devant leurs adversaires habituels, Red Bull et Ferrari. Mais la répétition d’une telle performance relative, aussi valeureuse fut-elle, n’allait-elle pas être assortie d’une réflexion plus nuancée ? Aussi mince qu’elle ait été (4’’5 à Austin, 8’’3 à Mexico au terme de 300 kilomètres de sprint) la domination exercée par Hamilton valait surtout par sa répétition. Elle avait l’éclat d’une confirmation. Après la victoire de Rosberg au G.P. du Japon, il avait été un peu facile de conclure qu’il lui suffirait dès lors de se classer à chaque fois 2e derrière son équipier pour être couronné champion du monde. Mais quand les évènements prennent cette tournure, c’est autre chose de les accepter glorieusement. A Mexico, le sourire pudiquement retenu de Nico le disait clairement.
Johnny RIVES.
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SANCTION ET … SANCTION
Les derniers tours du G.P. du Mexique ont été marqués par la jolie poursuite livrée par Sebastian Vettel derrière Max Verstappen, et le duel qui finit par opposer – le mot n’est pas trop fort – le jeune Batave à l’ancien champion du monde allemand. L’attaque, supposée décisive, que ce dernier porta pour tenter d’imposer sa Ferrari à la rapide Red Bull, fut aussi brève qu’intense. Il apparut d’emblée que la Ferrari avait pris l’avantage, jusqu’à ce que, au même moment, la Red Bull coupe résolument plein champ pour rejoindre la piste au virage n°3 après avoir court-circuité le n°2. Conservant grâce à ce grossier subterfuge une troisième place … qui ne lui revenait plus ! Les radios nous permirent d’entendre les hurlements de Vettel. Et même la consigne de l’état-major de Red Bull qui recommanda à Verstappen de « rendre sa place » à Vettel. Rien n’y fit. Et Max se retrouva auprès d’Hamilton et Rosberg dans la salle de repos précédant le podium quand il apprit la décision des commissaires sportifs – prise de toute évidence dans l’urgence – de lui infliger une pénalité. Cinq secondes ? C’était peu et beaucoup. Puisque cela le faisait glisser de la 3e à la 5e place, et permettait à Vettel d’aller sur le podium…. Dont il allait être déchu peu après ! Sur le moment, la sanction de Verstappen parut justifiée. A cela près qu’en tout début de course Hamilton avait commis la même infraction, après avoir manqué son premier freinage de manière spectaculaire. Et que l’Anglais s’en était sorti sans doute au bénéfice du doute. Car la voiture de sécurité intervenant alors, chacun roula au ralenti sans qu’Hamilton n’ait tiré de bénéfice chronométrique de son erreur. L’avantage d’y avoir conservé sa place de premier, malgré une sortie de route assez monumentale ne fut pas pris en compte. Et personne n’y pensa plus… jusqu’à la faute de Verstappen. Laquelle fut sanctionnée au contraire de celle d’Hamilton qui ne l’avait pas été. Alors ? Deux poids, deux mesures ? « Les sanctions OK, conclut Alain Prost, à condition qu’elles soient appliquées équitablement pour tous… »
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VETTEL ARROSEUR ARROSÉ
Nouveau rebondissement, peu après, quand Vettel fut à son tour sanctionné pour avoir changé de ligne au freinage au moment où Ricciardo l’attaquait, étant alors contraint à une manœuvre d’évitement. Les insultes que cela valut à Charlie Whiting de la part de l’arroseur arrosé ajoutèrent encore à la confusion générale. Une confusion dont les anciens amoureux de la course automobile se gaussent à loisir. C’est l’évidence même que la F1 n’a rien à gagner, et même beaucoup à perdre, à cause d’une situation aussi confuse. Moins elle aura à recourir aux sanctions des commissaires « sportifs » (sic), mieux la F1 se portera. Mais alors, dans le cas d’Hamilton et Verstappen qui ont carrément court-circuité une partie du tracé ? Ici la solution nous paraît d’une simplicité enfantine : aucun écart de la route de course ne doit pouvoir être avantageux, quitte à joncher les « raccourcis » d’obstacles non dangereux qui contraindront les fautifs à un ralentissement plus important que ceux qui respectent le tracé. Cela doit être valable aussi pour éviter des pénalités comme celle ayant frappé Kvyat, sorti de la route en doublant Grosjean et qui en a tiré avantage. Des vibreurs dignes de ce nom l’en auraient empêché.
On laissera, au niveau des sanctions, le mot de la fin au sage, au très sage Rosberg. Interrogé sur le comportement agressif de Verstappen, qui l’envoya au décor dans la confusion du premier virage avant de lui livrer un assaut désespéré dont par chance l’un et l’autre se tirèrent indemnes, Nico se contenta de dire : « C’était tangent, mais il ne m’appartient pas de porter un jugement ».