Un drame en 3 actes
« Bien avant qu’elle ne commença, je sus que la saison 1963 allait être fébrile et probablement pleine d’évènements pour moi. Mais je n’aurais jamais pu prévoir que le sommet de la compétition cette année là serait un après midi au cours duquel j’atteindrais, en l’espace de quelques instants, le comble de la joie et la profondeur de la misère. » (Jim Clark at the Wheel, version française, Collection Marabout – 1966). Ci-dessus, les deux pages de couverture du reportage d’Olivier Merlin dans le Paris-Match du 21 septembre 1963.
Acte 3 : champion du monde, mais à quel prix…
Voir :
Acte 1 : le dernier aristocrate
Acte 2 : l’accident
La course continuait et sombra rapidement dans la monotonie. Comme on le sait, Phil Hill l’emporta et devint champion du monde. Jim Clark, de son côté, revint aux stands le casque à la main, profondément abattu moralement par ce qu’il venait de vivre. On dit qu’il eut un accès de faiblesse et qu’il fallut du temps pour que ses camarades britanniques le remettent d’aplomb. Puis il fit une déclaration officielle à la police, avec pour témoins Chapman, Ireland et Surtees [1]. Déjà la question de sa responsabilité dans l’accident était posée. La police italienne, en charge de la sécurité sur le circuit, et qui devait répondre de la mort d’une quinzaine de personnes, avait évidemment tout intérêt à ce qu’un coupable fut désigné. Une chose était sûre : comme pour tout accident lors d’une compétition automobile, la justice italienne se saisirait de l’affaire. Le soir même, on sut qu’une enquête officielle était ouverte.
Colin Chapman eut immédiatement conscience du problème, et prit les choses en main. Très rapidement, Jim Clark fut « exfiltré » d’Italie. Jack Brabham devait quitter le circuit dans son avion personnel. On prit un prétexte pour faire entrer Clark dans l’aérodrome ; on l’installa dans la carlingue en attendant l’arrivée de Brabham. Le soir même, il avait quitté l’Italie [2]. Un départ précipité qui, évidemment, ne fit pas très bonne impression de l’autre côté des Alpes. Il y avait eu une quinzaine de morts, l’émotion était grande dans l’opinion publique italienne, une enquête était ouverte : le départ, le jour même, du principal protagoniste encore vivant avait quelque chose de profondément indécent. Ce ne fut pas une bonne décision.
Le drame, par son ampleur, eut un immense retentissement. Et ce fut pour Clark le moment le plus difficile de son existence. Pendant plusieurs jours, les journalistes se pressèrent autour de sa maison d’Edington Mains en Ecosse où il s’était réfugié. Paris-Match fit un reportage avec un long article d’Olivier Merlin pour qui la responsabilité de Clark ne faisait aucun doute. Il est vrai qu’Olivier Merlin, journaliste talentueux, amateur d’opéra et de tauromachie, très attiré par l’aspect esthétique et dramaturgique du sport automobile, avait un faible pour von Trips dont le tempérament et l’extraction aristocratique correspondaient bien à l’idée qu’il se faisait du coureur automobile. Dans son article, il décrit un Jim Clark excessivement impétueux face à un von Trips au comportement normal et prévisible [3].
De cette période, Jim Clark conçut une sorte d’aversion pour les journalistes, du moins ceux qui ne sont pas spécialisés dans le sport automobile. Son livre, Jim Clark at the wheel, comporte plusieurs développements à ce sujet, notamment celui-ci : « Je ne pense pas que le grand public réalise à quel point d’exaspération et de désespoir un pilote peut arriver quand il est harcelé par la presse après un accident de ce genre. Pour une affaire comme la catastrophe de Monza, cela peut durer des semaines. Lorsque j’ai regagné la ferme après cette course, il y avait des photographes à chaque coin ; ils rôdaient partout. Je voulais surtout la solitude. Taffy était un de mes bons amis ; il avait été tué dans un accident terrible que je ne pouvais pas éviter et l’on m’enchaînait au pilori pour cela ! Je réclamais la solitude pour rassembler et ordonner mes pensées ; mais plus je priais les journalistes de s’en aller, plus quelques uns d’entre eux devenaient difficiles » (version française, Editions Marabout, 1966).
Il y a bien sûr beaucoup de naïveté dans ces propos. Jim Clark est encore jeune quand il écrit ces lignes – il n’a pas 30 ans – et tous ses biographes le décrivent comme quelqu’un de sincère, honnête, absolument pas retors. Comment pourrait-il comprendre les dures lois du journalisme généraliste, la tyrannie du sensationnel et du scoop, la contrainte du tirage ? Le drame de Monza faisait vendre, voilà tout.
Et puis, comme toujours, la pression finit par retomber. L’année d’après, Clark revint à Monza. Il fut convoqué par la police italienne à propos de l’accident de l’année précédente, et dut subir un interrogatoire de trois heures, assisté d’un interprète. A la fin, il signa le compte rendu et ce fut tout. Puis, l’année suivante, en 1963, il revint à nouveau à Monza sans se douter de rien, pensant que tout était terminé, et uniquement concentré sur le titre de champion du monde qui se jouait sur cette course.
Monza, le 8 septembre 1963. Jim Clark laisse éclater sa joie : il a gagné et devient Champion du Monde. Mais dans moins d’une heure, le commissaire Setajolo lui délivrera une notification d’inculpation pour « homicide multiple par imprudence ayant provoqué un désastre. » Source : http://f1-facts.com.
Il remporta la course, et devint champion du monde. Le plus jeune champion de l’histoire du sport automobile : il avait 27 ans. Il existe de nombreuses photos de son triomphe, le montrant faisant le tour d’honneur avec Colin Chapman à califourchon derrière lui, accroché à l’arceau de sécurité, tenant la coupe de la victoire. Mais la joie de Clark fut de courte durée : une fois revenu aux stands et toujours assailli par la presse et les admirateurs, on vint l’informer que la police italienne tenait à le voir immédiatement au bureau des organisateurs. Il s’y rendit ; et c’est alors que le commissaire Setajolo lui présenta une lettre qui était une citation à comparaître devant le juge d’instruction le lendemain. Jim Clark expliqua que ce n’était pas possible car il avait déjà prévu de partir le lendemain matin dans l’avion de Jack Brabham (décidément, c’était une habitude chez lui…).
Il refusa de signer le document, rédigé en italien, dont il ne comprenait pas le sens et dont on ne sait trop d’ailleurs s’il s’agissait d’une simple citation à comparaître ou déjà d’une notification d’inculpation. Ce furent des moments pénibles. Horribles, écrit-il dans son livre, en exagérant sans doute un peu. Mais c’est sûr, il ne s’y attendait pas et pour lui ce fut un coup de massue sur la tête. Curieusement, le commissaire Setajolo apparut satisfait, et même soulagé, de la réponse de Clark : il pouvait quitter l’Italie comme il le voulait, lui dit-il, mais à condition de désigner un avocat pour le représenter. Clark prit contact avec un avocat et quitta l’Italie le lendemain matin comme prévu, dans l’avion de Jack Brabham. Le dimanche soir à Monza avait été morose pour Jim Clark : il était complètement déprimé, écrit-il dans ses mémoires, et n’avait plus qu’un seul désir : quitter l’Italie pour ne plus jamais y revenir. « C’était la fin, plutôt misérable, de ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie. »
Ce départ précipité fut généralement mal interprété : Jim Clark fuyait-il la justice italienne ? Triomphant le dimanche, Clark était–il devenu le lendemain même un fugitif ? Toujours est-il que – résultat sans doute du rendez-vous annulé avec le juge – Clark fut inculpé pour « homicide multiple par imprudence ayant provoqué un désastre. » [4]. De retour à Londres, il convoqua une conférence de presse. Il expliqua qu’il ne comprenait pas ce que lui voulait la justice italienne, qu’il s’était déjà longuement expliqué sur le sujet, notamment l’année précédente, qu’il ne pouvait plus rien ajouter qui puisse contribuer à la manifestation de la vérité. Il y avait évidemment beaucoup d’incompréhension de la part de Clark concernant le mode de fonctionnement de la justice italienne. Dans la procédure inquisitoire, propre aux pays de tradition catholique, l’inculpation (on dit en France « la mise en examen ») n’est pas une condamnation, loin de là. Elle est souvent même une protection pour la personne mise en cause, en lui permettant d’avoir accès au dossier de l’instruction, de comprendre ce qu’on lui reproche, d’apporter ses propres éléments au dossier. Bref, comme on dit, l’instruction est à charge et à décharge. Une façon de faire très différente de la procédure accusatoire en vigueur dans les pays anglo-saxons.
L’inculpation de Jim Clark eut un retentissement considérable. Pas seulement dans la presse britannique : ici, l’article du New York Times du 10 septembre 1963. Clark se défend d’avoir fui la justice italienne. Non, répond le commissaire Setajolo : Clark n’a pas à se défendre d’avoir fui, car il n’a jamais été question de l’arrêter et il est libre de ses mouvements en Italie : une notification d’inculpation n’est pas un mandat d’amener. Les subtilités de la procédure inquisitoire, propre aux pays de tradition catholique, sont généralement mal comprises dans les pays anglo-saxons où règne la procédure accusatoire.
C’est alors qu’intervint ce qu’on pourrait appeler « l’incident Paris-Match« . L’hebdomadaire à gros tirage avait bien sûr flairé la bonne affaire : Clark couronné champion du monde et inculpé le même jour. Le champion triomphant rattrapé par la justice des hommes. La Roche Tarpéienne décidément toujours aussi proche du Capitole. C’était trop beau pour être vrai, à en pleurer de joie : on n’allait tout de même pas laisser passer une histoire pareille. Le journal fit donc paraître un reportage de six pages sur l’événement : deux pages étaient évidemment consacrées au Jim Clark champion automobile le dimanche et gardant les moutons pendant la semaine (forcément !) ; mais aussi deux autres pages revenaient sur l’accident de Monza deux ans plus tôt, avec des photos terribles ; et surtout les deux premières pages de couverture de l’article montraient une grande photo de Jim Clark accompagnée d’un titre explicite : « Champion du monde, mais à quel prix… ». Au dessus du titre, on pouvait lire ceci : « Jim Clark ne courra plus à Monza. Un drame terrible pèse sur son triomphe. » Tout y était, ramassé de façon synthétique, avec tous les ingrédients nécessaires pour donner toute sa force au drame qui se nouait ; avec notamment ce contraste formidable entre la vie paisible à la campagne du berger écossais, et l’arène des courses automobiles où les hommes risquaient leur vie, et parfois celle des autres. Un court article d’Olivier Merlin racontait, sobrement, les circonstances de l’accident. Il concluait ainsi : » Mais le champion, placé en face de ses nouvelles responsabilités, et rejetant toute culpabilité rétrospective, n’aime plus Monza. » Bref, du bon, du très bon journalisme grand public, ou je ne m’y connais pas.
Gérard Crombac raconta, bien des années plus tard, que le champion écossais fut ulcéré par ce reportage de Paris-Match. C’était donc au prix de la mort de von Trips qu’il était devenu champion du monde ? C’était cela qu’on voulait signifier aux lecteurs ? En fait, ce n’était pas exactement ce qu’écrivait Olivier Merlin, mais c’était bien ce que voulait dire le titre. Pour arriver au pinacle, le champion était prêt à tout, non seulement risquer sa propre vie, mais aussi celle des autres. La gloire était à ce prix, tel était le terrible sous-entendu. Une proposition évidemment inacceptable, et même scandaleuse. On comprend l’indignation de Jim Clark.
On comprend aussi qu’il développa, jusqu’à la fin de sa vie, une extrême sensibilité-susceptibilité sur tout ce qui concernait cette affaire. En fait, il n’en parlait jamais. Il n’est pas exagéré de dire que l’accident de Monza fut le grand malheur de sa vie. Gérard Crombac, qui fut un de ses amis les plus proches, avoua qu’il n’avait jamais osé aborder le sujet avec lui [5]. En vérité, Jim Clark avait le sentiment d’une profonde injustice. Au fond de lui-même, il se savait innocent : il n’avait pas commis d’imprudence, et c’est von Trips qui avait fait une erreur tragique. C’était sa conviction profonde. Et pourtant, une large fraction de la presse et l’opinion publique le tenaient pour responsable de la mort d’une quinzaine de personnes. C’était lourd à porter. Mais comment se défendre sans mettre en cause von Trips qui n’était plus là pour répondre et donner sa version des faits ? C’est un fait que jamais, tout au long de cette affaire, Jim Clark n’eut le moindre mot de reproche à l’égard de l’Allemand.
Pendant ce temps, la justice suivait son cours inexorable. Et le dénouement eut lieu plus tôt qu’on ne le pensait. Quelques mois après l’inculpation de Jim Clark, le juge instructeur italien rendit une ordonnance de non lieu. Jim Clark n’était pas considéré comme coupable de l’accident ; aucune charge n’était retenue contre lui. Olivier Merlin avait tort : Jim Clark reviendrait à nouveau à Monza pour y courir, dès l’année suivante en septembre 1964. Bien entendu, la presse n’en parla pas, ou à peine. Jim Clark innocent ? « There was no story« .
Il faut ici rendre hommage à la justice italienne. L’affaire était compliquée, les familles des victimes s’étaient portées partie civile ; la responsabilité de la police, on l’a déjà dit, était engagée. Le temps de la justice n’est pas le temps de la vie ordinaire des hommes, ni celui de la presse et de l’opinion publique. Je n’ai pas eu accès aux conclusions du juge, mais une chose me paraît certaine : celui–ci n’a pas dû procéder très différemment de moi. Il a vu et revu le film de la RAI, la seule véritable pièce à conviction ; il a décortiqué celui-ci, image par image, avec en complément les rapports d’experts qui lui indiquaient les distances de freinage respectives de la Ferrari et de la Lotus, la position des deux voitures l’une par rapport à l’autre avant l’accident, etc. Et il a abouti à la même conclusion que celle de Phil Hill le lendemain de l’accident (voir fin de l’acte 2).
Une photo très réussie de Jim Clark lors des essais du Grand Prix de Grande-Bretagne 1965 (Paris-Match du 9 octobre 1965).
L’affaire Paris-Match eut une suite. Jim Clark n’était pas homme à oublier l’outrage fait à sa personne. Deux ans plus tard, en octobre 1965, l’hebdomadaire s’avisa de faire un grand reportage sur le sport automobile, à l’occasion du Salon de l’Auto à Paris. Et en 1965, comment faire un reportage sur le sujet sans parler de Jim Clark ? Depuis 1963, la situation avait changé. Auparavant, Jim Clark était un champion déjà célèbre, mais connu surtout des initiés. En 1965, sa popularité était devenue immense : il venait de gagner à Indianapolis et avait remporté pour la deuxième fois le titre de champion du monde en écrasant la concurrence. En France, dans le flot d’invectives que s’échangeaient quotidiennement les automobilistes pressés et énervés, l’expression « tu te prends pour Jim Clark ! » avait fait son apparition. Paris-Match demanda à Clark si un journaliste pouvait se joindre à l’équipe Lotus lors du Grand Prix de Grande-Bretagne pour faire un reportage sur lui. Jim Clark accepta la proposition, mais posa une condition : en aucun cas ce journaliste ne pourrait être Olivier Merlin [6].
Ainsi fut fait. Un dénommé Serge Lemoine, en charge du bureau de Londres de Paris-Match et inconnu au bataillon des journalistes de sport automobile, fut désigné. Le reportage parut dans le numéro du 9 octobre 1965. Deux pages avec un texte sans intérêt, du genre : « Cette année, Jim Clark, champion du monde avant même que la saison soit finie, est le plus extraordinaire de tous les pilotes : 16 victoires de Grand Prix en 5 ans. Colin Chapman dit de lui : « C’est le meilleur pilote que le monde ait jamais vu ». » Mais le reportage comportait, en pleine page, une photo très réussie du champion, absorbé par la préparation de sa course, à la fois pensif et inquiet.
Une belle photo dans Paris-Match vaut mieux que tous les articles d’Olivier Merlin.
René Fiévet
[1] « Today I was driving a Lotus car in the Grand Prix of Italy at Monza with the number 36. At approximately 250 meters before the Curva Parabolica my Lotus car which was travelling on the left of a Ferrari driven by von Trips was struck by that Ferrari as it moved to the left. At this time we were both travelling at a speed I would estimate to be 140 miles per hour. From the moment of impact, I have no memory of what happened to either my car or the Ferrari. My first recollection after the accident was when I found myself still seated in the car which had come to rest on the grass verge at the side of the track. Mr von Trips was a good friend of mine and I am deeply distressed by this accident. »
[2] Cette information est fournie par le journaliste Doug Nye (Auto Sport Bulletin – The Nostalgia Forum – 9 décembre 2002): « Jimmy was literally smuggled out from Milan that evening in Jack Brabham’s private ‘plane, having been hidden in its cabin earlier after access ‘airside’ on a pretext. Colin Chapman was the instigator, fearing that Jimmy might be held for questioning since the Ferrari had killed so many spectators in addition to its driver. »
[3] Le texte d’Olivier Merlin, accablant pour Clark, est assez représentatif de l’opinion prévalant dans les semaines qui suivirent l’accident : « Derrière Ginther, Hill et Rodriguez, von Trips se présente maintenant en pleine piste dans la zone de freinage, entreprend de ralentir au même titre que ses coéquipiers et, pour élargir le rayon de la courbe qu’il va attaquer, il « ouvre » vers l’extérieur. A ce moment, Clark est déjà lancé sur sa gauche à 20 km à l’heure plus vite, soit environ à 180. Soudain, l’Anglais voit que sa route va se boucher : il est trop tard pour freiner, il compte sur sa vitesse, il s’engage pour doubler, il double, un rien suffit… Mais les lois de la balistique sont contre lui… »
[4] Je ne connais pas les détails de l’affaire au plan juridique, mais il est probable que la convocation chez le juge n’avait pour objet que de notifier à Clark son inculpation, qui avait déjà été décidée au vu des éléments dans le dossier. Pour cette raison, il n’y avait aucun inconvénient à ce qu’il se fasse représenter par un avocat.
[5] Il est vrai qu’être ami avec Jim Clark, et le rester, consistait à avoir une connaissance extrêmement précise des sujets qu’on pouvait, ou ne pouvait pas, aborder avec lui. Tous ses biographes s’accordent sur ce point. Ian Scott Watson, son ami qui avait contribué à lancer sa carrière, l’apprit à ses dépens quand il s’avisa un jour de s’intéresser à la façon dont Jim Clark gérait ses affaires personnelles.
[6] Cette anecdote a été racontée par Gérard Crombac dans le numéro 102 de la revue Moteurs (15 décembre 1973 – 15 mars 1974, page 46).